Actualités de l'Urgence - APM

L'ACTIVITÉ AUX URGENCES DERMATOLOGIQUES À HENRI-MONDOR (CRÉTEIL) POURSUIT SA PROGRESSION
PARIS, 11 décembre 2015 (APM) - L'activité du service d'accueil des urgences générales a continué d'augmenter depuis 2010 à l'hôpital Henri-Mondor à Créteil (Val-de-Marne, AP-HP), selon une étude présentée vendredi aux Journées dermatologiques de Paris (JDP).
Les urgences dermatologiques existent à Henri-Mondor depuis plus de 20 ans, ouvertes 24 heures sur 24, sept jours sur sept. Le recours des patients a augmenté de 20% entre 2000 et 2010, comme l'avait montré une première communication faite en 2010 aux JDP, a rappelé le Dr Camille Isnard, en session orale du congrès de la Société française de dermatologie.
En une seule année, entre 2010 et 2011, l'activité a encore progressé de 15%. Cette forte croissance a conduit à un audit pour en étudier les caractéristiques et émettre si besoin des hypothèses en lien avec la démographie médicale actuelle.
Le Dr Isnard et ses collègues ont analysé les données recueillies grâce aux logiciels des services administratifs, au département d'information médicale et au Conseil de l'ordre. Ils ont également conduit une étude plus fine à partir d'un échantillon de patients tirés au sort sur deux périodes de 2014, en janvier et en août.
Il apparaît que le nombre de passages aux urgences dermatologiques a augmenté de 67% entre 2008 et 2014, passant de 8.107 par an à 15.107 par an, alors que sur la même période, la fréquentation des urgences générales est restée stable, à environ 46.000-48.000 par an, ce qui fait une différence statistiquement significative entre les deux services.
Les passages aux urgences dermatologiques sont maximaux en juillet-août par rapport aux autres mois (+30%, avec 51 passages vs 39 par jour en moyenne). Le lundi est le jour le plus chargé, avec 46 passages par jour en moyenne, et le dimanche le moins chargé (24 passages).
En 2013 et 2014, environ 18% des patients hospitalisés viennent des urgences dermatologiques.
En 2014, 16% des patients vus aux urgences dermatologiques ont eu un "second événement dans le service": 1,2% des patients ont été pris en charge en hospitalisation classique, 0,4% en hospitalisation de jour et 14,5% en consultation spécialisée.
Les principaux motifs d'hospitalisation classique étaient les dermatoses infectieuses (15%) et inflammatoires (psoriasis 11,5%, eczéma 3,4%, pemphigoïde), suivies des tumeurs, ulcères, toxidermies, dermatomyosites. En hospitalisation de jour, il s'agissait de tumeurs (10%), pemphigoïdes bulleuses (10,5%), toxidermies (7,5%), prurit (6,6%), hidradénite suppurée (2,5%) et neurofibromatose (2,5%).
Les données de démographie médicale indiquent que depuis 2007, en Ile-de-France, le nombre de médecins généralistes a baissé de 15% et celui des dermatologues de 12% (jusqu'à 25% en Seine-et-Marne). La projection pour 2018 est une baisse supplémentaire de respectivement 22% et 7,5%.
Le nombre de dermatologues est passé de 1.063 en 2007 sur les trois principaux départements couverts par les urgences dermatologiques, passant à 919 en 2020, selon les projections réalisées.
"Cette étude montre que l'activité des urgences dermatologiques ne cesse de croître, possiblement liée à la baisse de l'offre dermatologique en ville en Ile-de-France, culminant pendant les vacances et jours fériés pour des dermatoses d'urgence essentiellement relatives et ressenties. La poursuite attendue de la démographie médicale va conduire à pérenniser ce phénomène", a commenté le Dr Isnard.
"Les pathologies graves font l'objet d'une admission directe en HC [hospitalisation complète] sans passage par les urgences dermatologiques, ce qui montre l'intérêt de mettre en place des filières de soins bien organisées (toxidermies sévères, fasciites). Lorsque ces patients se présentent, il suffit de passer un coup de fil pour que ces patients soient redirigés dans la filière", a précisé le Dr Isnard.
La diminution de l'offre de dermatologie en ville doit conduire à réfléchir, au sein de la communauté des dermatologues et avec les agences régionales de santé (ARS), à développer les réseaux ville-hôpital et les filières de soins pour assurer une permanence et une continuité de soins, a-t-elle conclu.
Dans la salle, un dermatologue a indiqué que des réflexions étaient en cours en régions pour appliquer le modèle des urgences de Henri-Mondor, s'interrogeant sur les moyens que les ARS et les établissements sont susceptibles d'accorder.
Le Dr Saskia Oro du service de dermatologie à Henri-Mondor, figurant parmi les présidents de séance, a précisé que la première enquête d'activité a permis d'obtenir auprès de la direction de l'établissement "un poste de PH dédié, ce qui accroît la sénorisation dans les urgences dermatologiques et une meilleure valorisation globale de la consultation CS [spécialisée] avec une majoration MCS [majoration de coordination des soins] ainsi qu'une majoration pour la nuit, les week-ends et les jours fériés".
ld/ab/APM polsan
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L'ACTIVITÉ AUX URGENCES DERMATOLOGIQUES À HENRI-MONDOR (CRÉTEIL) POURSUIT SA PROGRESSION
PARIS, 11 décembre 2015 (APM) - L'activité du service d'accueil des urgences générales a continué d'augmenter depuis 2010 à l'hôpital Henri-Mondor à Créteil (Val-de-Marne, AP-HP), selon une étude présentée vendredi aux Journées dermatologiques de Paris (JDP).
Les urgences dermatologiques existent à Henri-Mondor depuis plus de 20 ans, ouvertes 24 heures sur 24, sept jours sur sept. Le recours des patients a augmenté de 20% entre 2000 et 2010, comme l'avait montré une première communication faite en 2010 aux JDP, a rappelé le Dr Camille Isnard, en session orale du congrès de la Société française de dermatologie.
En une seule année, entre 2010 et 2011, l'activité a encore progressé de 15%. Cette forte croissance a conduit à un audit pour en étudier les caractéristiques et émettre si besoin des hypothèses en lien avec la démographie médicale actuelle.
Le Dr Isnard et ses collègues ont analysé les données recueillies grâce aux logiciels des services administratifs, au département d'information médicale et au Conseil de l'ordre. Ils ont également conduit une étude plus fine à partir d'un échantillon de patients tirés au sort sur deux périodes de 2014, en janvier et en août.
Il apparaît que le nombre de passages aux urgences dermatologiques a augmenté de 67% entre 2008 et 2014, passant de 8.107 par an à 15.107 par an, alors que sur la même période, la fréquentation des urgences générales est restée stable, à environ 46.000-48.000 par an, ce qui fait une différence statistiquement significative entre les deux services.
Les passages aux urgences dermatologiques sont maximaux en juillet-août par rapport aux autres mois (+30%, avec 51 passages vs 39 par jour en moyenne). Le lundi est le jour le plus chargé, avec 46 passages par jour en moyenne, et le dimanche le moins chargé (24 passages).
En 2013 et 2014, environ 18% des patients hospitalisés viennent des urgences dermatologiques.
En 2014, 16% des patients vus aux urgences dermatologiques ont eu un "second événement dans le service": 1,2% des patients ont été pris en charge en hospitalisation classique, 0,4% en hospitalisation de jour et 14,5% en consultation spécialisée.
Les principaux motifs d'hospitalisation classique étaient les dermatoses infectieuses (15%) et inflammatoires (psoriasis 11,5%, eczéma 3,4%, pemphigoïde), suivies des tumeurs, ulcères, toxidermies, dermatomyosites. En hospitalisation de jour, il s'agissait de tumeurs (10%), pemphigoïdes bulleuses (10,5%), toxidermies (7,5%), prurit (6,6%), hidradénite suppurée (2,5%) et neurofibromatose (2,5%).
Les données de démographie médicale indiquent que depuis 2007, en Ile-de-France, le nombre de médecins généralistes a baissé de 15% et celui des dermatologues de 12% (jusqu'à 25% en Seine-et-Marne). La projection pour 2018 est une baisse supplémentaire de respectivement 22% et 7,5%.
Le nombre de dermatologues est passé de 1.063 en 2007 sur les trois principaux départements couverts par les urgences dermatologiques, passant à 919 en 2020, selon les projections réalisées.
"Cette étude montre que l'activité des urgences dermatologiques ne cesse de croître, possiblement liée à la baisse de l'offre dermatologique en ville en Ile-de-France, culminant pendant les vacances et jours fériés pour des dermatoses d'urgence essentiellement relatives et ressenties. La poursuite attendue de la démographie médicale va conduire à pérenniser ce phénomène", a commenté le Dr Isnard.
"Les pathologies graves font l'objet d'une admission directe en HC [hospitalisation complète] sans passage par les urgences dermatologiques, ce qui montre l'intérêt de mettre en place des filières de soins bien organisées (toxidermies sévères, fasciites). Lorsque ces patients se présentent, il suffit de passer un coup de fil pour que ces patients soient redirigés dans la filière", a précisé le Dr Isnard.
La diminution de l'offre de dermatologie en ville doit conduire à réfléchir, au sein de la communauté des dermatologues et avec les agences régionales de santé (ARS), à développer les réseaux ville-hôpital et les filières de soins pour assurer une permanence et une continuité de soins, a-t-elle conclu.
Dans la salle, un dermatologue a indiqué que des réflexions étaient en cours en régions pour appliquer le modèle des urgences de Henri-Mondor, s'interrogeant sur les moyens que les ARS et les établissements sont susceptibles d'accorder.
Le Dr Saskia Oro du service de dermatologie à Henri-Mondor, figurant parmi les présidents de séance, a précisé que la première enquête d'activité a permis d'obtenir auprès de la direction de l'établissement "un poste de PH dédié, ce qui accroît la sénorisation dans les urgences dermatologiques et une meilleure valorisation globale de la consultation CS [spécialisée] avec une majoration MCS [majoration de coordination des soins] ainsi qu'une majoration pour la nuit, les week-ends et les jours fériés".
ld/ab/APM polsan