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13/06 2022
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INTÉRÊT POUR UNE INFIRMIÈRE PSYCHIATRIQUE DE LIAISON AU SEIN D'UN SERVICE D'ACCÈS AUX SOINS (SAS)

PARIS, 13 juin 2022 (APMnews) - Il semble intéressant de positionner une infirmière psychiatrique de liaison au sein d'une filière psychiatrique spécifique dans le dispositif de service d'accès aux soins (SAS) pour mieux prendre en charge les patients avec motif psychiatrique aigu, a suggéré une équipe du CHU d'Amiens lors du congrès Urgences 2022 à Paris la semaine dernière.

Le SAS vise à apporter une réponse rapide aux besoins de soins non programmés. Aucun volet psychiatrique spécifique n’est défini bien que ce motif d’appel soit fréquent.

Thomas Vernier du CHU d'Amiens a présenté une étude épidémiologique rétrospective et descriptive des appels étiquetés psychiatrie au centre de réception et de régulation des appels (CRRA)-Centre 15 pour caractériser la réponse médicale pré-hospitalière apportée à la population psychiatrique recourant à cette structure.

Sur 4.313 dossiers analysés, les motifs d’appels étaient les idées noires ou suicidaires à 48%, l’agitation ou le délire aigu à 32% et la crise d’angoisse ou l’attaque de panique pour 16%, indique le résumé de sa communication.

Plus de la moitié des patients avaient entre 30 et 60 ans (58%) et un peu moins d’un tiers moins de 30 ans (28%). Les appels se répartissaient de façon homogène sur tous les jours de la semaine. Plus des trois quarts survenaient entre 8h et 23h59 (85%).

Un moyen de premier secours était envoyé dans 96% des cas, plus de la moitié étaient des ambulances privées. Aucun renfort n’était nécessaire dans 90% des situations. Au total 283 Smur ont été envoyés et 86% l’étaient en renfort d’un premier moyen.

Au décours de la prise en charge, 59% des patients étaient orientés vers des urgences polyvalentes:
environ un tiers sans aucune justification somatique retrouvée (35%), l’alcoolisation aiguë dans environ un tiers des cas (32%), une intoxication médicamenteuse volontaire (13%) et une pathologie somatique intercurrente (12%).

Le temps de contact estimé avec un professionnel de psychiatrie était d’environ une heure pour les patients orientés en secteur psychiatrique (40%), 2 à 7h pour ceux admis aux urgences sur une période de jour ou de nuit profonde (25%) et entre 6 et 22h pour ceux admis aux urgences sur une période de garde (35%).

"L’étude montre que la majorité des patients recourant au CRRA-15 pour un motif psychiatrique aigu ne bénéficient pas d’un contact avec un professionnel de psychiatrie dans la majorité des cas.
Aucune thérapeutique n’est entreprise en pré-hospitalier pour l’immense majorité des cas", constate Thomas Vernier.

L’intégration d’une infirmière psychiatrique de liaison au sein du CRRA-Centre 15 optimiserait la prise en charge extra et intra-hospitalière de ces patients, estime-t-il.

L'équipe met en avant "l’intérêt potentiel d’une infirmière psychiatrique de liaison au sein d’une filière psychiatrique dédiée au SAS".

sl/ab/APMnews

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PARIS, 13 juin 2022 (APMnews) - Il semble intéressant de positionner une infirmière psychiatrique de liaison au sein d'une filière psychiatrique spécifique dans le dispositif de service d'accès aux soins (SAS) pour mieux prendre en charge les patients avec motif psychiatrique aigu, a suggéré une équipe du CHU d'Amiens lors du congrès Urgences 2022 à Paris la semaine dernière.

Le SAS vise à apporter une réponse rapide aux besoins de soins non programmés. Aucun volet psychiatrique spécifique n’est défini bien que ce motif d’appel soit fréquent.

Thomas Vernier du CHU d'Amiens a présenté une étude épidémiologique rétrospective et descriptive des appels étiquetés psychiatrie au centre de réception et de régulation des appels (CRRA)-Centre 15 pour caractériser la réponse médicale pré-hospitalière apportée à la population psychiatrique recourant à cette structure.

Sur 4.313 dossiers analysés, les motifs d’appels étaient les idées noires ou suicidaires à 48%, l’agitation ou le délire aigu à 32% et la crise d’angoisse ou l’attaque de panique pour 16%, indique le résumé de sa communication.

Plus de la moitié des patients avaient entre 30 et 60 ans (58%) et un peu moins d’un tiers moins de 30 ans (28%). Les appels se répartissaient de façon homogène sur tous les jours de la semaine. Plus des trois quarts survenaient entre 8h et 23h59 (85%).

Un moyen de premier secours était envoyé dans 96% des cas, plus de la moitié étaient des ambulances privées. Aucun renfort n’était nécessaire dans 90% des situations. Au total 283 Smur ont été envoyés et 86% l’étaient en renfort d’un premier moyen.

Au décours de la prise en charge, 59% des patients étaient orientés vers des urgences polyvalentes:
environ un tiers sans aucune justification somatique retrouvée (35%), l’alcoolisation aiguë dans environ un tiers des cas (32%), une intoxication médicamenteuse volontaire (13%) et une pathologie somatique intercurrente (12%).

Le temps de contact estimé avec un professionnel de psychiatrie était d’environ une heure pour les patients orientés en secteur psychiatrique (40%), 2 à 7h pour ceux admis aux urgences sur une période de jour ou de nuit profonde (25%) et entre 6 et 22h pour ceux admis aux urgences sur une période de garde (35%).

"L’étude montre que la majorité des patients recourant au CRRA-15 pour un motif psychiatrique aigu ne bénéficient pas d’un contact avec un professionnel de psychiatrie dans la majorité des cas.
Aucune thérapeutique n’est entreprise en pré-hospitalier pour l’immense majorité des cas", constate Thomas Vernier.

L’intégration d’une infirmière psychiatrique de liaison au sein du CRRA-Centre 15 optimiserait la prise en charge extra et intra-hospitalière de ces patients, estime-t-il.

L'équipe met en avant "l’intérêt potentiel d’une infirmière psychiatrique de liaison au sein d’une filière psychiatrique dédiée au SAS".

sl/ab/APMnews

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