Actualités de l'Urgence - APM

27/11 2019
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INTÉRÊT D'UNE UNITÉ GÉRIATRIQUE DE TRÈS COURT SÉJOUR POST-URGENCE

PARIS, 27 novembre 2019 (APMnews) - La création d'une unité gériatrique de très court séjour en post-urgence a permis d'éviter des hospitalisations traditionnelles et de réserver des lits pour d'autres patients dans l'unité de médecine gériatrique, selon l'expérience du CHU d'Amiens présentée mardi au congrès de la Société française de gériatrie et gérontologie (SFGG).

Plusieurs structures ont été développées depuis plusieurs années pour proposer une prise en charge spécifique aux personnes âgées les plus vulnérables, telles que les équipes mobiles de gériatrie (EMG) ou les unités post-urgences gériatriques (Upug). Les premiers ont pour but d'éviter les hospitalisations inutiles par des évaluations dès les urgences et les secondes permettent une prise en charge gériatrique cohérente, rappellent le Dr Julien Moyet et ses collègues du CHU d'Amiens dans le résumé de leur communication orale.

La durée moyenne de séjour (DMS) est un des facteurs influençant la dépendance iatrogène. Pourtant, la DMS dans les Upug en France varie de 3,5 à 17 jours, avec une moyenne de plus de 7 jours, ce qui est peu différent de celle dans les unités de médecine gériatrique.

Pour essayer de fluidifier davantage la filière gériatrique, l'équipe a créé, en 2017, une unité de très court séjour gériatrique. Un gériatre a la possibilité de donner un avis dès les urgences et le cas échant, cette unité de 12 lits peut accueillir des personnes âgées atteintes d’une pathologie aiguë diagnostiquée nécessitant une prise en charge courte, entre 48 et 72 heures.

Les chercheurs ont présenté les résultats à deux ans de la mise en place de la nouvelle filière. Il s'agit d'une étude rétrospective à partir des données de l'activité quotidienne de l'unité et celles transmises par le service de l'efficience et de la qualité.

Les données colligées concernent le nombre de patients vus par le gériatre de l'unité de très court séjour aux urgences puis leur devenir. D'une part, le nombre de retour au domicile à l'issue de l'évaluation aux urgences et d'autre part, à l'issue du séjour dans l'unité. Le nombre d'entrées en unité de médecine gériatrique, les DMS et les taux d'occupation sont également examinés.

Du 16 janvier 2017 au 31 décembre 2018, le gériatre a évalué 3.890 patients aux urgences, parmi lesquels 23,3% sont rentrés directement chez eux avec, si nécessaire, un suivi gériatrique organisé.

Sur les 2.209 patients présentant les critères d'admission à l'unité de très court séjour, 68,6% ont pu rentrer chez eux après un séjour moyen de 2,4 jours. Au total, 62,3% des patients vus par le gériatre sont rentrés chez eux dans les 72 heures suivant leur passage aux urgences.

En 2016, 3.159 patients ont été hospitalisés sur la filière gériatrique (unité de médecine gériatrique + unité de très court séjour), 3.466 patients en 2017 et 3.723 patients en 2018. Cela représente une augmentation de 9,7% en 2017 et de 7,4% en 2018 mais davantage de patients sont entrés en unité de très court séjour par rapport à l'unité de médecine gériatrique, passant de 0/100 en 2016 à 23/77 en 2017 et 38/62 en 2018.

Le taux d'occupation de l'unité de médecine gériatrique est passé de 97% en 2017 à 93% en 2018. La DMS est passée de 10,7 jours en 2016 à 9 jours en 2017 et 8,4 jours en 2018, alors qu'elle était inférieure à 3 jours dans l'unité de très court séjour (2,4 jours en 2017 et 2,7 jours en 2018).

Le contrôle du taux d'occupation et la réduction de la DMS ont permis de gagner un total de 14.410 séjours à l'unité de médecine gériatrique, ouverts à d'autres patients que ceux provenant des urgences.

La création de l'unité de très court séjour gériatrique a un réel bénéfice pour le patient puisqu'elle permet d'éviter des hospitalisations traditionnelles et privilégie des séjours de courte durée, "ce qui est un facteur de réduction de la dépendance nosocomiale", concluent les chercheurs.

Cette unité a aussi un impact positif sur la filière gériatrique puisqu'elle permet de réserver plus de lits d'unité de médecine générale à d’autres motifs d'hospitalisation, notamment périopératoire, ajoutent-ils.

ld/nc/APMnews

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INTÉRÊT D'UNE UNITÉ GÉRIATRIQUE DE TRÈS COURT SÉJOUR POST-URGENCE

PARIS, 27 novembre 2019 (APMnews) - La création d'une unité gériatrique de très court séjour en post-urgence a permis d'éviter des hospitalisations traditionnelles et de réserver des lits pour d'autres patients dans l'unité de médecine gériatrique, selon l'expérience du CHU d'Amiens présentée mardi au congrès de la Société française de gériatrie et gérontologie (SFGG).

Plusieurs structures ont été développées depuis plusieurs années pour proposer une prise en charge spécifique aux personnes âgées les plus vulnérables, telles que les équipes mobiles de gériatrie (EMG) ou les unités post-urgences gériatriques (Upug). Les premiers ont pour but d'éviter les hospitalisations inutiles par des évaluations dès les urgences et les secondes permettent une prise en charge gériatrique cohérente, rappellent le Dr Julien Moyet et ses collègues du CHU d'Amiens dans le résumé de leur communication orale.

La durée moyenne de séjour (DMS) est un des facteurs influençant la dépendance iatrogène. Pourtant, la DMS dans les Upug en France varie de 3,5 à 17 jours, avec une moyenne de plus de 7 jours, ce qui est peu différent de celle dans les unités de médecine gériatrique.

Pour essayer de fluidifier davantage la filière gériatrique, l'équipe a créé, en 2017, une unité de très court séjour gériatrique. Un gériatre a la possibilité de donner un avis dès les urgences et le cas échant, cette unité de 12 lits peut accueillir des personnes âgées atteintes d’une pathologie aiguë diagnostiquée nécessitant une prise en charge courte, entre 48 et 72 heures.

Les chercheurs ont présenté les résultats à deux ans de la mise en place de la nouvelle filière. Il s'agit d'une étude rétrospective à partir des données de l'activité quotidienne de l'unité et celles transmises par le service de l'efficience et de la qualité.

Les données colligées concernent le nombre de patients vus par le gériatre de l'unité de très court séjour aux urgences puis leur devenir. D'une part, le nombre de retour au domicile à l'issue de l'évaluation aux urgences et d'autre part, à l'issue du séjour dans l'unité. Le nombre d'entrées en unité de médecine gériatrique, les DMS et les taux d'occupation sont également examinés.

Du 16 janvier 2017 au 31 décembre 2018, le gériatre a évalué 3.890 patients aux urgences, parmi lesquels 23,3% sont rentrés directement chez eux avec, si nécessaire, un suivi gériatrique organisé.

Sur les 2.209 patients présentant les critères d'admission à l'unité de très court séjour, 68,6% ont pu rentrer chez eux après un séjour moyen de 2,4 jours. Au total, 62,3% des patients vus par le gériatre sont rentrés chez eux dans les 72 heures suivant leur passage aux urgences.

En 2016, 3.159 patients ont été hospitalisés sur la filière gériatrique (unité de médecine gériatrique + unité de très court séjour), 3.466 patients en 2017 et 3.723 patients en 2018. Cela représente une augmentation de 9,7% en 2017 et de 7,4% en 2018 mais davantage de patients sont entrés en unité de très court séjour par rapport à l'unité de médecine gériatrique, passant de 0/100 en 2016 à 23/77 en 2017 et 38/62 en 2018.

Le taux d'occupation de l'unité de médecine gériatrique est passé de 97% en 2017 à 93% en 2018. La DMS est passée de 10,7 jours en 2016 à 9 jours en 2017 et 8,4 jours en 2018, alors qu'elle était inférieure à 3 jours dans l'unité de très court séjour (2,4 jours en 2017 et 2,7 jours en 2018).

Le contrôle du taux d'occupation et la réduction de la DMS ont permis de gagner un total de 14.410 séjours à l'unité de médecine gériatrique, ouverts à d'autres patients que ceux provenant des urgences.

La création de l'unité de très court séjour gériatrique a un réel bénéfice pour le patient puisqu'elle permet d'éviter des hospitalisations traditionnelles et privilégie des séjours de courte durée, "ce qui est un facteur de réduction de la dépendance nosocomiale", concluent les chercheurs.

Cette unité a aussi un impact positif sur la filière gériatrique puisqu'elle permet de réserver plus de lits d'unité de médecine générale à d’autres motifs d'hospitalisation, notamment périopératoire, ajoutent-ils.

ld/nc/APMnews

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