Actualités de l'Urgence - APM

10/01 2025
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INDIGNATION ET "EFFROI" APRÈS L'AGRESSION DE 14 SOIGNANTS AUX URGENCES DE L'HÔPITAL PRIVÉ PAYS DE SAVOIE (ACTUALISATION)

(Avec un communiqué de l'ARS Auvergne-Rhône-Alpes)

ANNEMASSE (Haute-Savoie), PARIS, LYON, 10 janvier 2025 (APMnews) - Une violente agression de 14 soignants aux urgences de l'Hôpital privé Pays de Savoie, dans la nuit de mercredi à jeudi, a suscité l'indignation du directeur général de Ramsay Santé et l'"effroi" du ministre chargé de la santé et de l'accès aux soins, Yannick Neuder, ainsi que l'annonce de la fermeture du service jusqu'à samedi.

"Juste avant minuit, un acte de violence inacceptable a eu lieu à l'encontre de nos soignants, mettant en danger leur sécurité physique", a annoncé le directeur général de Ramsay Santé, Pascal Roché, sur le réseau LinkedIn, en exprimant son indignation.

"Un patient et son accompagnant, peu de temps après avoir été accueillis et admis dans le service, ont fait preuve d'une violence verbale puis physique, d'un seul coup, envers nos soignants", explique-t-il.

"Sur les 14 personnes agressées, sept salariés ont subi des blessures, dont certains présentent des fractures", révèle-t-il en dénonçant des faits "d'une gravité extrême" et qui "malheureusement se répètent de plus en plus souvent dans le monde hospitalier".

"Je condamne fermement toute forme de violence, qu'elle soit physique ou verbale. A travers cette agression, c'est l'ensemble du monde hospitalier qui est touché", ajoute-t-il, en remerciant la sous-préfète Emmanuelle Lemarchand, le maire d'Annemasse, Christian Dupessey, ainsi que le directeur départemental de l'agence régionale de santé (ARS), Reynald Lemahieu, qui se sont rendus jeudi sur les lieux et en faisant part de sa "solidarité" et son "soutien inébranlable" aux équipes "qui ont fait preuve de professionnalisme et de courage face à cette agression".

"La situation est traumatisante, mais nous mettons tout en œuvre pour accompagner nos soignants, notamment par l'activation d'une cellule psychologique dédiée", assure Pascal Roché.

Il annonce que des "plaintes sont en cours". "Nous restons déterminés à faire en sorte que justice soit rendue".

Un acte "intolérable"

"J'ai appris avec effroi qu'une agression extrêmement violente avait eu lieu aujourd'hui aux urgences de l'Hôpital privé Pays de Savoie à Annemasse", a annoncé jeudi soir Yannick Neuder sur le réseau X (anciennement Twitter).

"Agresser les soignants, dont la profession vise le soin des autres, est et sera toujours intolérable. Les équipes hospitalières mettent toute leur énergie dans la prise en charge des patients, d'autant plus dans le contexte actuel, elles méritent notre reconnaissance et certainement pas un acte de violence", a-t-il affirmé.

Yannick Neuder a déclaré qu'il apportait son "soutien indéfectible aux soignants présents aux urgences aujourd'hui et encore plus particulièrement à celles et ceux victimes de cette agression". "Je sais qu'ils sont choqués et c'est bien compréhensible, cette agression est, je le redis, totalement inadmissible."

"Je remercie le directeur de l'hôpital avec qui je me suis entretenu. Je sais que tout est mis en œuvre pour accompagner les équipes, sur le plan physique pour les victimes, mais aussi sur le plan psychologique pour tous les professionnels qui en manifestent le besoin", a-t-il ajouté.

Présent lors des vœux du Conseil national de l'ordre des médecins (Cnom) jeudi soir, le ministre, qui a indiqué avoir cessé fin décembre ses fonctions de chef de pôle au CHU de Grenoble, a également plaidé pour une "tolérance zéro" contre les agressions de soignants. "Ce n'est plus possible pour les soignants, ce n'est plus possible pour les sapeurs-pompiers, pour les gendarmes, pour les policiers, pour toute personne qui vient en aide, en secours aux autres, de pouvoir se faire agresser", a-t-il affirmé.

Le Cnom a lui-même condamné "avec la plus grande fermeté" "l'agression violente et choquante" survenue au sein de la clinique, jeudi, dans un communiqué.

"En plus des répercussions graves que ces actes engendrent pour les victimes et leurs collègues, ils affectent également l'accès aux soins", "ces actes inacceptables [ayant] entraîné la fermeture temporaire des urgences et laissé plusieurs soignants blessés et en état de choc", a-t-il souligné.

L'ordre a appelé "à des mesures fortes pour prévenir de tels incidents et protéger les soignants".

Cette agression est intervenue dans un contexte où les déclenchements des niveaux 1 ou 2 (plan blanc) du plan de gestion des tensions hospitalières et des situations sanitaires exceptionnelles (PGTHSSE) se multiplient en France en raison des épidémies saisonnières, surtout d'une épidémie de grippe plus virulente (cf dépêche du 08/01/2025 à 19:10 et dépêche du 09/01/2025 à 18:49).

Les départements de la Savoie et de Haute-Savoie connaissent aussi depuis plusieurs semaines un fort afflux de touristes du fait de l'ouverture de la saison des sports d'hiver et les établissements disposant d'un service d'urgence ont remis en place une régulation pour l'entrée dans ce service la nuit.

Sur son site internet, l'Hôpital privé Pays de Savoie avait annoncé lundi 6 janvier qu'il était autorisé à réguler l'accès à sa structure d'urgences entre 18h et 8h et recommandé de contacter le 15 pour toute prise en charge en urgence.

Des violences commises envers d'autres professionnels de Haute-Savoie

Dans un communiqué jeudi, l'ARS a annoncé qu'à la suite de cet événement, les urgences de l'Hôpital privé Pays de Savoie seraient fermées jusqu'à samedi matin.

"Les patients en attente de chirurgie ont été pris en charge et les autres réorientés vers le centre hospitalier Alpes Léman et le centre hospitalier Annecy Genevois", a-t-elle précisé.

L'ARS rappelle que début décembre 2024, à l'hôpital de Sallanches, deux personnels soignants ont été aussi "violemment agressés".

Des actes de violence "se sont répétés en ce début janvier" avec, le 6, le caillassage d'un véhicule du Smur appartenant au CH Annecy Genevois lors d'une intervention.

"Aujourd'hui [le 9 janvier], une autre agression envers un professionnel de santé a eu lieu au centre hospitalier Alpes-Léman", ajoute l'agence en rappelant que "les professionnels de santé sont trop régulièrement confrontés à des agressions, verbales ou physiques".

san/nc/APMnews

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(Avec un communiqué de l'ARS Auvergne-Rhône-Alpes)

ANNEMASSE (Haute-Savoie), PARIS, LYON, 10 janvier 2025 (APMnews) - Une violente agression de 14 soignants aux urgences de l'Hôpital privé Pays de Savoie, dans la nuit de mercredi à jeudi, a suscité l'indignation du directeur général de Ramsay Santé et l'"effroi" du ministre chargé de la santé et de l'accès aux soins, Yannick Neuder, ainsi que l'annonce de la fermeture du service jusqu'à samedi.

"Juste avant minuit, un acte de violence inacceptable a eu lieu à l'encontre de nos soignants, mettant en danger leur sécurité physique", a annoncé le directeur général de Ramsay Santé, Pascal Roché, sur le réseau LinkedIn, en exprimant son indignation.

"Un patient et son accompagnant, peu de temps après avoir été accueillis et admis dans le service, ont fait preuve d'une violence verbale puis physique, d'un seul coup, envers nos soignants", explique-t-il.

"Sur les 14 personnes agressées, sept salariés ont subi des blessures, dont certains présentent des fractures", révèle-t-il en dénonçant des faits "d'une gravité extrême" et qui "malheureusement se répètent de plus en plus souvent dans le monde hospitalier".

"Je condamne fermement toute forme de violence, qu'elle soit physique ou verbale. A travers cette agression, c'est l'ensemble du monde hospitalier qui est touché", ajoute-t-il, en remerciant la sous-préfète Emmanuelle Lemarchand, le maire d'Annemasse, Christian Dupessey, ainsi que le directeur départemental de l'agence régionale de santé (ARS), Reynald Lemahieu, qui se sont rendus jeudi sur les lieux et en faisant part de sa "solidarité" et son "soutien inébranlable" aux équipes "qui ont fait preuve de professionnalisme et de courage face à cette agression".

"La situation est traumatisante, mais nous mettons tout en œuvre pour accompagner nos soignants, notamment par l'activation d'une cellule psychologique dédiée", assure Pascal Roché.

Il annonce que des "plaintes sont en cours". "Nous restons déterminés à faire en sorte que justice soit rendue".

Un acte "intolérable"

"J'ai appris avec effroi qu'une agression extrêmement violente avait eu lieu aujourd'hui aux urgences de l'Hôpital privé Pays de Savoie à Annemasse", a annoncé jeudi soir Yannick Neuder sur le réseau X (anciennement Twitter).

"Agresser les soignants, dont la profession vise le soin des autres, est et sera toujours intolérable. Les équipes hospitalières mettent toute leur énergie dans la prise en charge des patients, d'autant plus dans le contexte actuel, elles méritent notre reconnaissance et certainement pas un acte de violence", a-t-il affirmé.

Yannick Neuder a déclaré qu'il apportait son "soutien indéfectible aux soignants présents aux urgences aujourd'hui et encore plus particulièrement à celles et ceux victimes de cette agression". "Je sais qu'ils sont choqués et c'est bien compréhensible, cette agression est, je le redis, totalement inadmissible."

"Je remercie le directeur de l'hôpital avec qui je me suis entretenu. Je sais que tout est mis en œuvre pour accompagner les équipes, sur le plan physique pour les victimes, mais aussi sur le plan psychologique pour tous les professionnels qui en manifestent le besoin", a-t-il ajouté.

Présent lors des vœux du Conseil national de l'ordre des médecins (Cnom) jeudi soir, le ministre, qui a indiqué avoir cessé fin décembre ses fonctions de chef de pôle au CHU de Grenoble, a également plaidé pour une "tolérance zéro" contre les agressions de soignants. "Ce n'est plus possible pour les soignants, ce n'est plus possible pour les sapeurs-pompiers, pour les gendarmes, pour les policiers, pour toute personne qui vient en aide, en secours aux autres, de pouvoir se faire agresser", a-t-il affirmé.

Le Cnom a lui-même condamné "avec la plus grande fermeté" "l'agression violente et choquante" survenue au sein de la clinique, jeudi, dans un communiqué.

"En plus des répercussions graves que ces actes engendrent pour les victimes et leurs collègues, ils affectent également l'accès aux soins", "ces actes inacceptables [ayant] entraîné la fermeture temporaire des urgences et laissé plusieurs soignants blessés et en état de choc", a-t-il souligné.

L'ordre a appelé "à des mesures fortes pour prévenir de tels incidents et protéger les soignants".

Cette agression est intervenue dans un contexte où les déclenchements des niveaux 1 ou 2 (plan blanc) du plan de gestion des tensions hospitalières et des situations sanitaires exceptionnelles (PGTHSSE) se multiplient en France en raison des épidémies saisonnières, surtout d'une épidémie de grippe plus virulente (cf dépêche du 08/01/2025 à 19:10 et dépêche du 09/01/2025 à 18:49).

Les départements de la Savoie et de Haute-Savoie connaissent aussi depuis plusieurs semaines un fort afflux de touristes du fait de l'ouverture de la saison des sports d'hiver et les établissements disposant d'un service d'urgence ont remis en place une régulation pour l'entrée dans ce service la nuit.

Sur son site internet, l'Hôpital privé Pays de Savoie avait annoncé lundi 6 janvier qu'il était autorisé à réguler l'accès à sa structure d'urgences entre 18h et 8h et recommandé de contacter le 15 pour toute prise en charge en urgence.

Des violences commises envers d'autres professionnels de Haute-Savoie

Dans un communiqué jeudi, l'ARS a annoncé qu'à la suite de cet événement, les urgences de l'Hôpital privé Pays de Savoie seraient fermées jusqu'à samedi matin.

"Les patients en attente de chirurgie ont été pris en charge et les autres réorientés vers le centre hospitalier Alpes Léman et le centre hospitalier Annecy Genevois", a-t-elle précisé.

L'ARS rappelle que début décembre 2024, à l'hôpital de Sallanches, deux personnels soignants ont été aussi "violemment agressés".

Des actes de violence "se sont répétés en ce début janvier" avec, le 6, le caillassage d'un véhicule du Smur appartenant au CH Annecy Genevois lors d'une intervention.

"Aujourd'hui [le 9 janvier], une autre agression envers un professionnel de santé a eu lieu au centre hospitalier Alpes-Léman", ajoute l'agence en rappelant que "les professionnels de santé sont trop régulièrement confrontés à des agressions, verbales ou physiques".

san/nc/APMnews

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