Actualités de l'Urgence - APM

ILE-DE-FRANCE: L'ATTENTE AUX URGENCES DES PATIENTS ADMIS EN HOSPITALISATION, SIGNE DES TENSIONS DE L'AVAL (ORSNP)
Ce document, fruit de la collaboration de cet observatoire avec le Sesan -le groupement régional d'appui au développement de l'e-santé (Grades) d'Ile-de-France-, avec le soutien de l'agence régionale de santé (ARS), se fonde sur les données issues des résumés de passages aux urgences.
"Bien que les données doivent toujours être interprétées avec prudence, ce rapport met en évidence quelques points qui méritent d'être soulignés et suivis dans les futurs rapports", notent en introduction le Dr Mathias Wargon, président de l'observatoire et chef du service des urgences de l'hôpital de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), et Sonia Larid, directrice administrative de l'Observatoire.
La région compte 122 services des urgences (dont 87 publics, 28 privés et 7 privés à but non lucratif -Espic). Parmi eux, 113 étaient "connectés" pour la transmission des données, contre 103 en 2021. "L'augmentation du nombre de passages aux urgences doit tenir compte de cet ajout", est-il précisé.
En 2022, les services ont enregistré 4,2 millions de passages aux urgences (contre 3,7 millions recensés en 2021), avec une moyenne de 11.520 passages par jour.
Le pourcentage de patients de moins de 18 ans était de 34,5% dans le public, de 20,8% dans les Espic et 16,9% dans le privé lucratif. Celui de patients de 75 ans et plus était de 10,2% dans le public (9,9% en 2021), 15% dans les Espic et 9,9% dans le privé lucratif.
Les plus de 85 ans: une part faible mais importante en prise en charge
"Alors que le nombre de personnes âgées de plus de 85 ans est relativement faible dans les services d'urgences [entre 3,6% et 4,6% selon les statuts], il représente une part plus importante d'un point de vue qualitatif en prise en charge et recherche en lit, au-delà de la part de passage", commentent les auteurs.
S'agissant des arrivées aux urgences, le rapport montre que, dans le secteur public, 69,4% ont lieu en journée, 30,6% la nuit et 12,9% en nuit profonde (minuit-8h), cette dernière part étant "équivalente à 2021 en données relatives et à 2019".
Dans le secteur public, la médiane de la durée de passage est de près de trois heures et demie. Pour 11,1%, la durée était de moins d'une heure, pour 55,5% elle était de moins de quatre heures.
Quant à la sortie, elle s'orientait vers le domicile dans 83,8% des cas dans le secteur public (près de 91% pour le privé lucratif), en hospitalisation dans 13,7% des cas (18% dans les Espic).
Les données permettent toujours d'observer un temps de passage plus long en cas d'hospitalisation: seulement 2,8% des cas de moins d'une heure et dans 19,8% des cas de moins de quatre heures dans le public.
Le pourcentage de patients quittant le service en moins de quatre heures est un indicateur de "tension de l'aval" chez ceux admis et "d'organisation des filières au sein des urgences" pour les non-admis, est-il relevé dans le rapport.
Ces deux données "indiquent des tensions persistantes, en augmentation depuis 2019".
Le rapport montre par ailleurs que le taux d'hospitalisation des personnes âgées de plus de 75 ans (entre 37% et 47% selon les départements) "est supérieur au taux moyen d'admission", révélant "une pertinence accrue des passages aux urgences des personnes âgées, sans grand changement ces dernières années".
La saisonnalité annuelle "confirme une baisse de 10% à 20% de l'activité les mois de juillet et surtout août", selon l'observatoire. "Mais cette réduction ne touche que les patients de moins de 18 ans, donc principalement les services de pédiatrie probablement". Les autres classes d'âge n'étant pas concernées, il est "très difficilement envisageable de réduire l'offre de soins dans les services d'urgences adultes et leur aval pendant ces mois de l'année".
Autre constat: "la modification de l'activité nocturne depuis quelques années" va nécessiter "d'adapter le nombre de personnel présent aux urgences à ces heures, avec un renforcement en personnel (médical et paramédical)".
Concernant les arrivées, "en 2019, on n'avait que 6,7% des patients arrivant aux urgences en ambulance, ils sont désormais 9%", est-il noté. "La part des patients arrivant par les pompiers [11,4%] a peu changé." Celle des personnes arrivant par leurs propres moyens est de 78%.
Les patients relevant de la classification (CCMU) 1, soit ceux qui ne nécessitent pas d'actes complémentaires ou thérapeutiques, représentent au total 27%. En 2021, ce taux était de 17,2%, note-t-on.
Les auteurs pointent néanmoins les différents facteurs pouvant expliquer l'évolution de ce chiffre. "La qualité du codage CCMU et l'impact des nouvelles règles de financement, mais aussi probablement la mise en place de stratégies de réorientation des patients vers des alternatives de consultation en ville, nous feront suivre attentivement ces indicateurs", relèvent-ils.
Rapport d'activité des services des urgences en Ile-de-France 2022
mlb/nc/APMnews
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ILE-DE-FRANCE: L'ATTENTE AUX URGENCES DES PATIENTS ADMIS EN HOSPITALISATION, SIGNE DES TENSIONS DE L'AVAL (ORSNP)
Ce document, fruit de la collaboration de cet observatoire avec le Sesan -le groupement régional d'appui au développement de l'e-santé (Grades) d'Ile-de-France-, avec le soutien de l'agence régionale de santé (ARS), se fonde sur les données issues des résumés de passages aux urgences.
"Bien que les données doivent toujours être interprétées avec prudence, ce rapport met en évidence quelques points qui méritent d'être soulignés et suivis dans les futurs rapports", notent en introduction le Dr Mathias Wargon, président de l'observatoire et chef du service des urgences de l'hôpital de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), et Sonia Larid, directrice administrative de l'Observatoire.
La région compte 122 services des urgences (dont 87 publics, 28 privés et 7 privés à but non lucratif -Espic). Parmi eux, 113 étaient "connectés" pour la transmission des données, contre 103 en 2021. "L'augmentation du nombre de passages aux urgences doit tenir compte de cet ajout", est-il précisé.
En 2022, les services ont enregistré 4,2 millions de passages aux urgences (contre 3,7 millions recensés en 2021), avec une moyenne de 11.520 passages par jour.
Le pourcentage de patients de moins de 18 ans était de 34,5% dans le public, de 20,8% dans les Espic et 16,9% dans le privé lucratif. Celui de patients de 75 ans et plus était de 10,2% dans le public (9,9% en 2021), 15% dans les Espic et 9,9% dans le privé lucratif.
Les plus de 85 ans: une part faible mais importante en prise en charge
"Alors que le nombre de personnes âgées de plus de 85 ans est relativement faible dans les services d'urgences [entre 3,6% et 4,6% selon les statuts], il représente une part plus importante d'un point de vue qualitatif en prise en charge et recherche en lit, au-delà de la part de passage", commentent les auteurs.
S'agissant des arrivées aux urgences, le rapport montre que, dans le secteur public, 69,4% ont lieu en journée, 30,6% la nuit et 12,9% en nuit profonde (minuit-8h), cette dernière part étant "équivalente à 2021 en données relatives et à 2019".
Dans le secteur public, la médiane de la durée de passage est de près de trois heures et demie. Pour 11,1%, la durée était de moins d'une heure, pour 55,5% elle était de moins de quatre heures.
Quant à la sortie, elle s'orientait vers le domicile dans 83,8% des cas dans le secteur public (près de 91% pour le privé lucratif), en hospitalisation dans 13,7% des cas (18% dans les Espic).
Les données permettent toujours d'observer un temps de passage plus long en cas d'hospitalisation: seulement 2,8% des cas de moins d'une heure et dans 19,8% des cas de moins de quatre heures dans le public.
Le pourcentage de patients quittant le service en moins de quatre heures est un indicateur de "tension de l'aval" chez ceux admis et "d'organisation des filières au sein des urgences" pour les non-admis, est-il relevé dans le rapport.
Ces deux données "indiquent des tensions persistantes, en augmentation depuis 2019".
Le rapport montre par ailleurs que le taux d'hospitalisation des personnes âgées de plus de 75 ans (entre 37% et 47% selon les départements) "est supérieur au taux moyen d'admission", révélant "une pertinence accrue des passages aux urgences des personnes âgées, sans grand changement ces dernières années".
La saisonnalité annuelle "confirme une baisse de 10% à 20% de l'activité les mois de juillet et surtout août", selon l'observatoire. "Mais cette réduction ne touche que les patients de moins de 18 ans, donc principalement les services de pédiatrie probablement". Les autres classes d'âge n'étant pas concernées, il est "très difficilement envisageable de réduire l'offre de soins dans les services d'urgences adultes et leur aval pendant ces mois de l'année".
Autre constat: "la modification de l'activité nocturne depuis quelques années" va nécessiter "d'adapter le nombre de personnel présent aux urgences à ces heures, avec un renforcement en personnel (médical et paramédical)".
Concernant les arrivées, "en 2019, on n'avait que 6,7% des patients arrivant aux urgences en ambulance, ils sont désormais 9%", est-il noté. "La part des patients arrivant par les pompiers [11,4%] a peu changé." Celle des personnes arrivant par leurs propres moyens est de 78%.
Les patients relevant de la classification (CCMU) 1, soit ceux qui ne nécessitent pas d'actes complémentaires ou thérapeutiques, représentent au total 27%. En 2021, ce taux était de 17,2%, note-t-on.
Les auteurs pointent néanmoins les différents facteurs pouvant expliquer l'évolution de ce chiffre. "La qualité du codage CCMU et l'impact des nouvelles règles de financement, mais aussi probablement la mise en place de stratégies de réorientation des patients vers des alternatives de consultation en ville, nous feront suivre attentivement ces indicateurs", relèvent-ils.
Rapport d'activité des services des urgences en Ile-de-France 2022
mlb/nc/APMnews