Actualités de l'Urgence - APM

HÔPITAL FOCH (HAUTS-DE-SEINE): UNE ANNÉE TRÈS ACTIVE MALGRÉ LES DIFFICULTÉS FINANCIÈRES (DIRECTEUR)
SURESNES (Hauts-de-Seine), 27 janvier 2025 (APMnews) - L'année 2024 a été très active à l'Hôpital Foch à Suresnes, marquée par un fort "dynamisme médical, soignant et de la recherche", malgré une situation financière dégradée et des recrutements paramédicaux encore difficiles, a observé son directeur, Jacques Léglise, lors d'un entretien à APMnews vendredi.
Son déficit structurel d'exploitation a néanmoins été "réduit d'un tiers" à fin 2024 par rapport à l'exercice 2023, où il avait atteint 4% des produits (360 millions d'euros -M€) puis avait finalement été limité à 2%, soit 6,5 M€, grâce à des aides obtenues en mars-avril 2024 (cf dépêche du 16/01/2024 à 19:29).
L'établissement de santé privé d'intérêt collectif (Espic) a pourtant augmenté son activité de 9% par rapport à 2023 et de 12% par rapport à 2019, mais il s'agit surtout d'activité ambulatoire, moins bien valorisée.
L'activité en chirurgie a par exemple augmenté de 6% par rapport à 2019 mais, dans le détail, l'ambulatoire a augmenté de 40% alors que l'activité d'hospitalisation de plus de 24 heures a baissé de 16%. La conversion ambulatoire s'est alors traduite par 6 M€ de recettes en moins et cette baisse n'a pas été compensée par la réduction du coût des ressources humaines (-1 M€ à -1,5 M€), a souligné Jacques Léglise.
De plus l'établissement n'a pas encore réussi à rouvrir les 80 lits fermés à la suite de la crise sanitaire, car les recrutements paramédicaux (infirmiers diplômés d'Etat de bloc opératoire -Ibode-, équipes de nuit et manipulateurs d'électroradiologie) sont encore insuffisants même si les tensions se sont réduites.
Après la crise, l'Hôpital Foch avait rouvert largement des lits en employant des intérimaires. Toutefois, cela s'est traduit par une dégradation des conditions de travail et de la qualité des soins, ce qui l'a conduit à changer de politique courant 2023 et à refermer des lits, a relaté le directeur.
Le taux d'absentéisme, toutes causes confondues, reste un sujet préoccupant car il a réaugmenté à 9,5% pour le personnel non médical en 2024, après avoir été réduit à un peu plus de 8% en 2023 après 10% pendant les années Covid (7% en 2019).
Côté médical, il n'y a pas de difficulté de recrutement, a noté le directeur.
A l'instar des autres établissements de santé, l'hôpital Foch voit ses comptes plombés par la compensation seulement partielle des revalorisations salariales.
Tout en regrettant l'intégration des compensations dans les tarifs, Jacques Léglise a rapporté que la masse salariale de l'Hôpital Foch a crû de 26% depuis 2019, tandis que les tarifs n'ont progressé que de 19%. Tous les établissements font le même diagnostic, de 7 et 10 points de différentiel entre la masse salariale et les tarifs, a-t-il pointé.
A cela s'est ajoutée l'inflation sur les dépenses notamment d'énergie, qui ont atteint 5 M€ en 2024, ce qui correspond à une réduction par rapport à 2023 (7 M€) mais reste encore bien supérieur à 2022 (2 M€).
Enfin, l'augmentation des rotations de patients pour pallier les fermetures de lits a entraîné une baisse des durées moyennes de séjour (DMS), parfois en dessous des bornes basses des groupes homogènes de séjours (GHS), conduisant donc à un tarif minoré pour des activités lourdes. A l'Hôpital Foch, où des interventions sont par exemple réalisées en trois jours contre quatre auparavant, cela s'est accompagné d'une perte de 2,5 M€, a déploré Jacques Léglise.
L'Hôpital Foch était encore en 2024 dans le dispositif de sécurisation modulée à l'activité (SMA), qui a pris la suite de la garantie de financement.
Visite de certification, projets de rénovation et relance des urgences
Malgré ce contexte, 2024 a été une année de mobilisation des équipes sur le développement durable (cf dépêche du 16/09/2024 à 17:56), les Jeux olympiques et la procédure de certification par la Haute autorité de santé (HAS). Les experts visiteurs sont venus fin 2024 et l'établissement est confiant dans la décision qui devrait être prise dans les prochaines semaines.
Le directeur a évoqué des innovations médicales dont plusieurs en chirurgie éveillée et dans les greffes. Il a notamment évoqué pour la transplantation rénale l'utilisation de l'imlifidase (Idefirix*, Hansa Biopharma) qui permet de greffer des patients qui n'étaient pas éligibles jusqu'à présent, la préparation de dons croisés avec donneurs vivants "à trois couples" entre Foch, Reims et Bordeaux (prévus en février) ainsi que des travaux sur les xénogreffes en lien avec la New York University.
Il s'est également réjoui que l'Hôpital Foch soit leader dans la réhabilitation du greffon dans les greffes de poumons. En 2024, il a réhabilité une quarantaine de greffons pour lui-même (pour environ 80 greffes réalisées) et une dizaine pour les hôpitaux Marie-Lannelongue (Le Plessis-Robinson, Hauts-de-Seine) et Bichat (AP-HP, Paris).
En 2024, l'Hôpital Foch a aussi ouvert un centre de la voix (cf dépêche du 05/03/2024 à 18:06) et une unité pour les grossesses arrêtée afin de proposer aux femmes un parcours à part. Il a testé un robot pour transporter les endoscopes entre le bloc et l'unité de traitement (cf dépêche du 16/05/2024 à 19:04) et a mis en place un centre labellisé Inca (Institut national du cancer) de phase précoce (Clip2) bisite avec Gustave-Roussy à Villejuif (Val-de-Marne).
Le directeur s'est réjoui de la relance des urgences avec l'arrivée à l'automne 2024 d'un nouveau chef de service, après environ 18 mois d'activité réduite. L'équipe a été en partie reconstituée.
Il a également évoqué la rénovation et la réorganisation du service de psychiatrie, le nouveau service d'oncologie, les nouveaux locaux d'hôpital de jour en oncologie et oncopneumologie, ainsi que la finalisation des travaux du nouveau bloc opératoire pour l'ambulatoire, qui ouvrira en mars et devrait "révolutionner les circuits".
Dans le cadre du renouvellement des autorisations d'activité, il a fait appel contre une décision défavorable sur la chirurgie bariatrique, pour laquelle il fait du "sur-mesure" pour des patients pris en charge dans d'autres services.
Plan stratégique et intelligence artificielle en 2025
En 2025, il s'attend à des difficultés pour le renouvellement de l'autorisation de chirurgie du cancer de l'ovaire. La décision est attendue dans les prochains mois.
Cette année, outre une nouvelle série de mesures d'économies pour réduire le déficit, il lancera les travaux sur son nouveau plan stratégique par la tenue d'un séminaire.
L'accent sera mis sur le numérique et sur l'intelligence artificielle.
L'Hôpital Foch prévoit d'ouvrir un centre de la santé de la femme et de la fertilité, une clinique des acouphènes pulsatiles et de travailler sur la thrombectomie à distance par robot, sur la radiothérapie interne vectorisée ainsi que sur des organisations et approches innovantes pour les patients souffrant de bronchopneumopathie obstructive (BPCO) ou d'asthme, a annoncé le directeur.
Il sera par ailleurs le premier établissement de médecine, chirurgie, obstétrique (MCO) à accueillir un chien d'assistance dans plusieurs services (gériatrie, oncologie/fin de vie et médecine interne), a observé Valérie Moulins, directrice de la communication et de l'expérience patient. Des projets de plateformes de pair-aidance en addictologie (tabac), obésité et endométriose sont également en cours d'élaboration.
Par prudence, le directeur va geler des investissements, qu'il espère pouvoir relancer fin 2025. Pour lui, cette pause ne devrait pas être "préjudiciable" car l'établissement a fait de nombreux investissements ces dernières années.
S'agissant du projet de regroupement de la cancérologie dans un nouveau bâtiment, il a relaté que le troisième tour du dialogue compétitif devrait avoir lieu entre le printemps et l'été.
Repenser profondément le fonctionnement pour éviter de disparaître
Conscient des difficultés actuelles des finances publiques, Jacques Léglise juge désormais nécessaire d'arrêter "d'attendre que tout vienne de l'Etat".
Pour lui, tous les établissements, quel que soit leur statut, sont touchés par les difficultés de financement causées par la sous-compensation des revalorisations salariales et de l'inflation, mais également par les fermetures de lits liées aux tensions sur les recrutements (surtout en Ile-de-France), par la transition ambulatoire et par les pertes associées à la baisse des DMS.
Toutefois, les Espic apparaissent "plus fragiles" que les hôpitaux publics, car ils sont notamment soumis aux normes de la comptabilité privée et doivent s'engager dans des procédures de redressement s'ils restent durablement en déficit. Il a indiqué que 23 établissements sur la trentaine d'Espic MCO (hors centres de lutte contre le cancer) figurent sur la liste des établissements en difficultés financières transmise au ministère chargé de la santé.
Il a réitéré ses critiques par rapport aux inégalités de traitement entre les Espic et les hôpitaux publics alors qu'ils ont les mêmes obligations de service public.
Outre les différences de traitement dans le cadre du Ségur de l'investissement et l'interdiction pour les Espic de proposer des dépassements tarifaires, il a déploré des aides de fin d'exercice inférieures en 2023 et des inégalités en matière de tarification.
Même si le coefficient de minoration doit disparaître avec la campagne tarifaire 2025, il a regretté une probable accentuation du coefficient de pondération qui réduit les tarifs des Espic par rapport à ceux des hôpitaux publics (3 M€ de recettes en moins pour l'Hôpital Foch).
"Il faut qu'on s'adapte à un nouveau modèle financier plus restrictif" et il faut donc repenser profondément le fonctionnement de l'établissement.
Le directeur a par exemple cité la nécessité d'avoir un rôle plus actif dans la prévention en amont, l'accentuation de la bascule ambulatoire ainsi que le développement de "formules innovantes" comme les hôtels hospitaliers et la télésurveillance.
"Nous avons des idées et nous sommes en train d'y travailler", a-t-il expliqué. "Il va falloir se transformer" rapidement et encore plus vite pour les Espic que pour les autres. Sinon, il pense "qu'il ne restera plus beaucoup d'Espic dans ce pays dans les années à venir".
cb/ab/APMnews
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SURESNES (Hauts-de-Seine), 27 janvier 2025 (APMnews) - L'année 2024 a été très active à l'Hôpital Foch à Suresnes, marquée par un fort "dynamisme médical, soignant et de la recherche", malgré une situation financière dégradée et des recrutements paramédicaux encore difficiles, a observé son directeur, Jacques Léglise, lors d'un entretien à APMnews vendredi.
Son déficit structurel d'exploitation a néanmoins été "réduit d'un tiers" à fin 2024 par rapport à l'exercice 2023, où il avait atteint 4% des produits (360 millions d'euros -M€) puis avait finalement été limité à 2%, soit 6,5 M€, grâce à des aides obtenues en mars-avril 2024 (cf dépêche du 16/01/2024 à 19:29).
L'établissement de santé privé d'intérêt collectif (Espic) a pourtant augmenté son activité de 9% par rapport à 2023 et de 12% par rapport à 2019, mais il s'agit surtout d'activité ambulatoire, moins bien valorisée.
L'activité en chirurgie a par exemple augmenté de 6% par rapport à 2019 mais, dans le détail, l'ambulatoire a augmenté de 40% alors que l'activité d'hospitalisation de plus de 24 heures a baissé de 16%. La conversion ambulatoire s'est alors traduite par 6 M€ de recettes en moins et cette baisse n'a pas été compensée par la réduction du coût des ressources humaines (-1 M€ à -1,5 M€), a souligné Jacques Léglise.
De plus l'établissement n'a pas encore réussi à rouvrir les 80 lits fermés à la suite de la crise sanitaire, car les recrutements paramédicaux (infirmiers diplômés d'Etat de bloc opératoire -Ibode-, équipes de nuit et manipulateurs d'électroradiologie) sont encore insuffisants même si les tensions se sont réduites.
Après la crise, l'Hôpital Foch avait rouvert largement des lits en employant des intérimaires. Toutefois, cela s'est traduit par une dégradation des conditions de travail et de la qualité des soins, ce qui l'a conduit à changer de politique courant 2023 et à refermer des lits, a relaté le directeur.
Le taux d'absentéisme, toutes causes confondues, reste un sujet préoccupant car il a réaugmenté à 9,5% pour le personnel non médical en 2024, après avoir été réduit à un peu plus de 8% en 2023 après 10% pendant les années Covid (7% en 2019).
Côté médical, il n'y a pas de difficulté de recrutement, a noté le directeur.
A l'instar des autres établissements de santé, l'hôpital Foch voit ses comptes plombés par la compensation seulement partielle des revalorisations salariales.
Tout en regrettant l'intégration des compensations dans les tarifs, Jacques Léglise a rapporté que la masse salariale de l'Hôpital Foch a crû de 26% depuis 2019, tandis que les tarifs n'ont progressé que de 19%. Tous les établissements font le même diagnostic, de 7 et 10 points de différentiel entre la masse salariale et les tarifs, a-t-il pointé.
A cela s'est ajoutée l'inflation sur les dépenses notamment d'énergie, qui ont atteint 5 M€ en 2024, ce qui correspond à une réduction par rapport à 2023 (7 M€) mais reste encore bien supérieur à 2022 (2 M€).
Enfin, l'augmentation des rotations de patients pour pallier les fermetures de lits a entraîné une baisse des durées moyennes de séjour (DMS), parfois en dessous des bornes basses des groupes homogènes de séjours (GHS), conduisant donc à un tarif minoré pour des activités lourdes. A l'Hôpital Foch, où des interventions sont par exemple réalisées en trois jours contre quatre auparavant, cela s'est accompagné d'une perte de 2,5 M€, a déploré Jacques Léglise.
L'Hôpital Foch était encore en 2024 dans le dispositif de sécurisation modulée à l'activité (SMA), qui a pris la suite de la garantie de financement.
Visite de certification, projets de rénovation et relance des urgences
Malgré ce contexte, 2024 a été une année de mobilisation des équipes sur le développement durable (cf dépêche du 16/09/2024 à 17:56), les Jeux olympiques et la procédure de certification par la Haute autorité de santé (HAS). Les experts visiteurs sont venus fin 2024 et l'établissement est confiant dans la décision qui devrait être prise dans les prochaines semaines.
Le directeur a évoqué des innovations médicales dont plusieurs en chirurgie éveillée et dans les greffes. Il a notamment évoqué pour la transplantation rénale l'utilisation de l'imlifidase (Idefirix*, Hansa Biopharma) qui permet de greffer des patients qui n'étaient pas éligibles jusqu'à présent, la préparation de dons croisés avec donneurs vivants "à trois couples" entre Foch, Reims et Bordeaux (prévus en février) ainsi que des travaux sur les xénogreffes en lien avec la New York University.
Il s'est également réjoui que l'Hôpital Foch soit leader dans la réhabilitation du greffon dans les greffes de poumons. En 2024, il a réhabilité une quarantaine de greffons pour lui-même (pour environ 80 greffes réalisées) et une dizaine pour les hôpitaux Marie-Lannelongue (Le Plessis-Robinson, Hauts-de-Seine) et Bichat (AP-HP, Paris).
En 2024, l'Hôpital Foch a aussi ouvert un centre de la voix (cf dépêche du 05/03/2024 à 18:06) et une unité pour les grossesses arrêtée afin de proposer aux femmes un parcours à part. Il a testé un robot pour transporter les endoscopes entre le bloc et l'unité de traitement (cf dépêche du 16/05/2024 à 19:04) et a mis en place un centre labellisé Inca (Institut national du cancer) de phase précoce (Clip2) bisite avec Gustave-Roussy à Villejuif (Val-de-Marne).
Le directeur s'est réjoui de la relance des urgences avec l'arrivée à l'automne 2024 d'un nouveau chef de service, après environ 18 mois d'activité réduite. L'équipe a été en partie reconstituée.
Il a également évoqué la rénovation et la réorganisation du service de psychiatrie, le nouveau service d'oncologie, les nouveaux locaux d'hôpital de jour en oncologie et oncopneumologie, ainsi que la finalisation des travaux du nouveau bloc opératoire pour l'ambulatoire, qui ouvrira en mars et devrait "révolutionner les circuits".
Dans le cadre du renouvellement des autorisations d'activité, il a fait appel contre une décision défavorable sur la chirurgie bariatrique, pour laquelle il fait du "sur-mesure" pour des patients pris en charge dans d'autres services.
Plan stratégique et intelligence artificielle en 2025
En 2025, il s'attend à des difficultés pour le renouvellement de l'autorisation de chirurgie du cancer de l'ovaire. La décision est attendue dans les prochains mois.
Cette année, outre une nouvelle série de mesures d'économies pour réduire le déficit, il lancera les travaux sur son nouveau plan stratégique par la tenue d'un séminaire.
L'accent sera mis sur le numérique et sur l'intelligence artificielle.
L'Hôpital Foch prévoit d'ouvrir un centre de la santé de la femme et de la fertilité, une clinique des acouphènes pulsatiles et de travailler sur la thrombectomie à distance par robot, sur la radiothérapie interne vectorisée ainsi que sur des organisations et approches innovantes pour les patients souffrant de bronchopneumopathie obstructive (BPCO) ou d'asthme, a annoncé le directeur.
Il sera par ailleurs le premier établissement de médecine, chirurgie, obstétrique (MCO) à accueillir un chien d'assistance dans plusieurs services (gériatrie, oncologie/fin de vie et médecine interne), a observé Valérie Moulins, directrice de la communication et de l'expérience patient. Des projets de plateformes de pair-aidance en addictologie (tabac), obésité et endométriose sont également en cours d'élaboration.
Par prudence, le directeur va geler des investissements, qu'il espère pouvoir relancer fin 2025. Pour lui, cette pause ne devrait pas être "préjudiciable" car l'établissement a fait de nombreux investissements ces dernières années.
S'agissant du projet de regroupement de la cancérologie dans un nouveau bâtiment, il a relaté que le troisième tour du dialogue compétitif devrait avoir lieu entre le printemps et l'été.
Repenser profondément le fonctionnement pour éviter de disparaître
Conscient des difficultés actuelles des finances publiques, Jacques Léglise juge désormais nécessaire d'arrêter "d'attendre que tout vienne de l'Etat".
Pour lui, tous les établissements, quel que soit leur statut, sont touchés par les difficultés de financement causées par la sous-compensation des revalorisations salariales et de l'inflation, mais également par les fermetures de lits liées aux tensions sur les recrutements (surtout en Ile-de-France), par la transition ambulatoire et par les pertes associées à la baisse des DMS.
Toutefois, les Espic apparaissent "plus fragiles" que les hôpitaux publics, car ils sont notamment soumis aux normes de la comptabilité privée et doivent s'engager dans des procédures de redressement s'ils restent durablement en déficit. Il a indiqué que 23 établissements sur la trentaine d'Espic MCO (hors centres de lutte contre le cancer) figurent sur la liste des établissements en difficultés financières transmise au ministère chargé de la santé.
Il a réitéré ses critiques par rapport aux inégalités de traitement entre les Espic et les hôpitaux publics alors qu'ils ont les mêmes obligations de service public.
Outre les différences de traitement dans le cadre du Ségur de l'investissement et l'interdiction pour les Espic de proposer des dépassements tarifaires, il a déploré des aides de fin d'exercice inférieures en 2023 et des inégalités en matière de tarification.
Même si le coefficient de minoration doit disparaître avec la campagne tarifaire 2025, il a regretté une probable accentuation du coefficient de pondération qui réduit les tarifs des Espic par rapport à ceux des hôpitaux publics (3 M€ de recettes en moins pour l'Hôpital Foch).
"Il faut qu'on s'adapte à un nouveau modèle financier plus restrictif" et il faut donc repenser profondément le fonctionnement de l'établissement.
Le directeur a par exemple cité la nécessité d'avoir un rôle plus actif dans la prévention en amont, l'accentuation de la bascule ambulatoire ainsi que le développement de "formules innovantes" comme les hôtels hospitaliers et la télésurveillance.
"Nous avons des idées et nous sommes en train d'y travailler", a-t-il expliqué. "Il va falloir se transformer" rapidement et encore plus vite pour les Espic que pour les autres. Sinon, il pense "qu'il ne restera plus beaucoup d'Espic dans ce pays dans les années à venir".
cb/ab/APMnews