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19/07 2024
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HÔPITAL DE BASTIA: L'ARS VALIDE LE FINANCEMENT D'UNE PREMIÈRE PHASE DU PROJET DE RECONSTRUCTION

BASTIA, 19 juillet 2024 (APMnews) - Le projet de reconstruction de l'hôpital de Bastia sur un nouveau site est entériné, avec la validation par l'agence régionale de santé (ARS) du financement d'une première phase, a expliqué vendredi, lors d'une visioconférence de presse, Christophe Arnould, le directeur de l'établissement.

Il s'agit d'un accompagnement financier de 66 millions d'euros (M€) pour "la première phase d'un projet de reconstruction global". Ce montant n'inclut pas l'acquisition du foncier (lieu-dit "Labretto") prévu pour accueillir à terme l'ensemble des activités du centre hospitalier (le site principal de Falconaja, celui de Toga et les activités délocalisées), a présenté Christophe Arnould.

Les experts du conseil scientifique de l'investissement en santé (Csis) ont effectué des visites en mars 2022, puis en mars 2024 dans le cadre d'une "ré-instruction du dossier", sachant qu'un projet de réhabilitation avait initialement été validé pour un montant de 66 M€, dans le cadre du Ségur de la santé.

Ce projet de réhabilitation est "très vite apparu difficile à mettre en œuvre, notamment sur un site occupé et hyper-saturé, qui présente de multiples contraintes, tant sur le plan architectural que sur le plan organisationnel", a rappelé le directeur de l'établissement.

"Et c'est en cela que l'on a porté une nouvelle ambition de reconstruire l'hôpital de Bastia" (environ 480 lits et places actuellement), objet de la dernière instruction du Conseil national de l'investissement en santé (Cnis) (cf dépêche du 12/02/2024 à 18:26 et dépêche du 10/04/2024 à 11:36). La directrice générale de l'ARS, Marie-Hélène Lecenne, a rendu sa décision "début juillet".

L'idée est donc désormais de mobiliser l'enveloppe prévue "non pas pour une rénovation que l'on aurait pu qualifier à fonds perdu, mais pour un début de reconstruction qui mènera à la reconstruction globale de l'établissement sur un terme d'une douzaine d'années". Le financement provient donc principalement des crédits Ségur, et pour 1,2 M€ du Fonds pour la modernisation et l'investissement en santé (Fmis).

La première phase validée concerne en partie le déménagement du Samu de Bastia, "toujours sur site, mais avec des locaux modernisés", qui permettront "notamment de mettre en place le SAS [service d'accès aux soins] dans les mois à venir". Il s'agit, sur les 66 M€, "de la seule opération qui se fera encore sur le site de Falconaja pour en maintenir le fonctionnement".

Le reste de l'enveloppe sera consacré à la construction "d'ensembles bâtimentaires" qui accueilleront les services d'unité de soins de longue durée (USLD), l'Ehpad, la pédopsychiatrie (actuellement sur le site de Toga), ainsi que les services de psychiatrie et de soins médicaux et de réadaptation et de rééducation, avec leurs plateaux techniques, situés dans le bâtiment Braccini, sur le site principal.

La première phase comprend également la reconstruction de la cuisine centrale, "qui actuellement est située au cœur du bâtiment principal" et dont la "vétusté engendre des dysfonctionnements assez conséquents non seulement pour la cuisine, mais également tous les services hospitaliers voisins".

Un projet global sur une période de 10 ans

La seconde phase sera "plus importante", puisqu'elle doit enclencher la reconstruction de l'ensemble de l'hôpital sur le site du "Labretto". Elle sera instruite "dans les années à venir".

L'hôpital compte aujourd'hui des activités "délocalisées dans la ville" (unité médico-judiciaire, centre mémoire de ressources et de recherche, centre d'enseignement des soins d'urgence…), qui devraient rejoindre le prochain site hospitalier. La plupart des relocalisations devraient avoir été effectuées "au terme de la phase 1", a précisé Christophe Arnould.

"On espère commencer la phase 2 au terme de la phase 1, c'est-à-dire à cinq ou six ans, sachant que le site principal [actuel] va continuer à fonctionner pendant 10 ans."

Ce fonctionnement nécessite des "travaux d'agencement, de rafraîchissement et de décompression du site, puisque nous souffrons aujourd'hui d'un manque de surface assez cruel, c'est-à-dire que par rapport au ratio Anap [Agence nationale d'appui à la performance sanitaire et médico-sociale] et à l'activité développée au CH de Bastia, il manque au moins 20% de notre surface". Ce qui complique les conditions d'hospitalisation sur les aspects hôteliers et de parcours patients, a détaillé Christophe Arnould.

"En libérant des locaux, on aura ce moyen de décompresser les services du bâtiment principal", a-t-il expliqué.

"Le maintien du fonctionnement [du site Falconaja] représente 10 M€ pour les 10 ans à venir, ce qui est relativement raisonnable, [avec] 1 M€ par an", a spécifié le directeur de l'hôpital.

S'agissant du séquençage de l'opération, "une première démarche consistera en l'acquisition du foncier et la finalisation de l'ensemble des études techniques", afin de pouvoir enclencher les travaux d'ici probablement deux ans, pour une finalisation envisagée d'ici cinq ans, a-t-il projeté. Le calendrier de la phase 1 devrait être précisé en septembre.

Le terrain qui accueillera le nouveau site est "une zone qui a été identifiée comme une réserve foncière pour la reconstruction d'un hôpital sur le plan local d'urbanisme de la ville de Bastia", ce PLU devant être validé "en fin d'année", a précisé Christophe Arnould.

Pour la totalité de la reconstruction, un montant de 275 M€ avait été "avancé sur l'expertise de mars 2022" (cf dépêche du 01/02/2023 à 08:46), a-t-il fait observer. Un montant appelé à être actualisé du fait de l'inflation et de "l'évolution des recommandations de l'Anap sur la composition bâtimentaire en fonction des services qui vont être reconstruits".

Interrogé sur d'éventuelles évolutions capacitaires, il a répondu que pour la phase 1, "les sujets concernent avant tout l'Ehpad et l'USLD", qui disposent respectivement de 30 et 38 lits. "On a des difficultés de remplissage en post-Covid, comme tous les établissements, mais aussi d'orientation des patients", a-t-il développé.

La question va être "travaillée prochainement avec l'ARS et la Collectivité de Corse", dans le sens d'une "optimisation du capacitaire et peut-être d'une orientation plus spécialisée qui pourrait être donnée à un établissement adossé à un hôpital public", avec le développement d'un Pasa (pôle d'activités et de soins adaptés) ou d'une UHR (unité d'hébergement renforcée) par exemple.

Pour ce qui concerne la psychiatrie et la rééducation, "on part sur un isocapacitaire", a complété Christophe Arnould. Néanmoins, l'hôpital a eu une "autorisation nouvelle de développement d'activité d'hospitalisation complète en pédopsychiatrie" de quatre lits, permettant des prises en charge en urgence.

En matière de conception, l'objectif est d'avoir "un projet de reconstruction totale, pour que cette première phase s'intègre complètement dans ce schéma", a souligné le directeur. "On travaille le projet dans sa globalité, et quand on aura finalisé ce projet sur un terme de 10-12 ans", la première phase du projet pourra être détaillée. "C'est à ce moment que l'on pourra dire, avec l'appui des professionnels concernés et des prestataires extérieurs, combien de bâtiments seront construits", et sur quelles surfaces notamment.

mlb/ab/APMnews

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BASTIA, 19 juillet 2024 (APMnews) - Le projet de reconstruction de l'hôpital de Bastia sur un nouveau site est entériné, avec la validation par l'agence régionale de santé (ARS) du financement d'une première phase, a expliqué vendredi, lors d'une visioconférence de presse, Christophe Arnould, le directeur de l'établissement.

Il s'agit d'un accompagnement financier de 66 millions d'euros (M€) pour "la première phase d'un projet de reconstruction global". Ce montant n'inclut pas l'acquisition du foncier (lieu-dit "Labretto") prévu pour accueillir à terme l'ensemble des activités du centre hospitalier (le site principal de Falconaja, celui de Toga et les activités délocalisées), a présenté Christophe Arnould.

Les experts du conseil scientifique de l'investissement en santé (Csis) ont effectué des visites en mars 2022, puis en mars 2024 dans le cadre d'une "ré-instruction du dossier", sachant qu'un projet de réhabilitation avait initialement été validé pour un montant de 66 M€, dans le cadre du Ségur de la santé.

Ce projet de réhabilitation est "très vite apparu difficile à mettre en œuvre, notamment sur un site occupé et hyper-saturé, qui présente de multiples contraintes, tant sur le plan architectural que sur le plan organisationnel", a rappelé le directeur de l'établissement.

"Et c'est en cela que l'on a porté une nouvelle ambition de reconstruire l'hôpital de Bastia" (environ 480 lits et places actuellement), objet de la dernière instruction du Conseil national de l'investissement en santé (Cnis) (cf dépêche du 12/02/2024 à 18:26 et dépêche du 10/04/2024 à 11:36). La directrice générale de l'ARS, Marie-Hélène Lecenne, a rendu sa décision "début juillet".

L'idée est donc désormais de mobiliser l'enveloppe prévue "non pas pour une rénovation que l'on aurait pu qualifier à fonds perdu, mais pour un début de reconstruction qui mènera à la reconstruction globale de l'établissement sur un terme d'une douzaine d'années". Le financement provient donc principalement des crédits Ségur, et pour 1,2 M€ du Fonds pour la modernisation et l'investissement en santé (Fmis).

La première phase validée concerne en partie le déménagement du Samu de Bastia, "toujours sur site, mais avec des locaux modernisés", qui permettront "notamment de mettre en place le SAS [service d'accès aux soins] dans les mois à venir". Il s'agit, sur les 66 M€, "de la seule opération qui se fera encore sur le site de Falconaja pour en maintenir le fonctionnement".

Le reste de l'enveloppe sera consacré à la construction "d'ensembles bâtimentaires" qui accueilleront les services d'unité de soins de longue durée (USLD), l'Ehpad, la pédopsychiatrie (actuellement sur le site de Toga), ainsi que les services de psychiatrie et de soins médicaux et de réadaptation et de rééducation, avec leurs plateaux techniques, situés dans le bâtiment Braccini, sur le site principal.

La première phase comprend également la reconstruction de la cuisine centrale, "qui actuellement est située au cœur du bâtiment principal" et dont la "vétusté engendre des dysfonctionnements assez conséquents non seulement pour la cuisine, mais également tous les services hospitaliers voisins".

Un projet global sur une période de 10 ans

La seconde phase sera "plus importante", puisqu'elle doit enclencher la reconstruction de l'ensemble de l'hôpital sur le site du "Labretto". Elle sera instruite "dans les années à venir".

L'hôpital compte aujourd'hui des activités "délocalisées dans la ville" (unité médico-judiciaire, centre mémoire de ressources et de recherche, centre d'enseignement des soins d'urgence…), qui devraient rejoindre le prochain site hospitalier. La plupart des relocalisations devraient avoir été effectuées "au terme de la phase 1", a précisé Christophe Arnould.

"On espère commencer la phase 2 au terme de la phase 1, c'est-à-dire à cinq ou six ans, sachant que le site principal [actuel] va continuer à fonctionner pendant 10 ans."

Ce fonctionnement nécessite des "travaux d'agencement, de rafraîchissement et de décompression du site, puisque nous souffrons aujourd'hui d'un manque de surface assez cruel, c'est-à-dire que par rapport au ratio Anap [Agence nationale d'appui à la performance sanitaire et médico-sociale] et à l'activité développée au CH de Bastia, il manque au moins 20% de notre surface". Ce qui complique les conditions d'hospitalisation sur les aspects hôteliers et de parcours patients, a détaillé Christophe Arnould.

"En libérant des locaux, on aura ce moyen de décompresser les services du bâtiment principal", a-t-il expliqué.

"Le maintien du fonctionnement [du site Falconaja] représente 10 M€ pour les 10 ans à venir, ce qui est relativement raisonnable, [avec] 1 M€ par an", a spécifié le directeur de l'hôpital.

S'agissant du séquençage de l'opération, "une première démarche consistera en l'acquisition du foncier et la finalisation de l'ensemble des études techniques", afin de pouvoir enclencher les travaux d'ici probablement deux ans, pour une finalisation envisagée d'ici cinq ans, a-t-il projeté. Le calendrier de la phase 1 devrait être précisé en septembre.

Le terrain qui accueillera le nouveau site est "une zone qui a été identifiée comme une réserve foncière pour la reconstruction d'un hôpital sur le plan local d'urbanisme de la ville de Bastia", ce PLU devant être validé "en fin d'année", a précisé Christophe Arnould.

Pour la totalité de la reconstruction, un montant de 275 M€ avait été "avancé sur l'expertise de mars 2022" (cf dépêche du 01/02/2023 à 08:46), a-t-il fait observer. Un montant appelé à être actualisé du fait de l'inflation et de "l'évolution des recommandations de l'Anap sur la composition bâtimentaire en fonction des services qui vont être reconstruits".

Interrogé sur d'éventuelles évolutions capacitaires, il a répondu que pour la phase 1, "les sujets concernent avant tout l'Ehpad et l'USLD", qui disposent respectivement de 30 et 38 lits. "On a des difficultés de remplissage en post-Covid, comme tous les établissements, mais aussi d'orientation des patients", a-t-il développé.

La question va être "travaillée prochainement avec l'ARS et la Collectivité de Corse", dans le sens d'une "optimisation du capacitaire et peut-être d'une orientation plus spécialisée qui pourrait être donnée à un établissement adossé à un hôpital public", avec le développement d'un Pasa (pôle d'activités et de soins adaptés) ou d'une UHR (unité d'hébergement renforcée) par exemple.

Pour ce qui concerne la psychiatrie et la rééducation, "on part sur un isocapacitaire", a complété Christophe Arnould. Néanmoins, l'hôpital a eu une "autorisation nouvelle de développement d'activité d'hospitalisation complète en pédopsychiatrie" de quatre lits, permettant des prises en charge en urgence.

En matière de conception, l'objectif est d'avoir "un projet de reconstruction totale, pour que cette première phase s'intègre complètement dans ce schéma", a souligné le directeur. "On travaille le projet dans sa globalité, et quand on aura finalisé ce projet sur un terme de 10-12 ans", la première phase du projet pourra être détaillée. "C'est à ce moment que l'on pourra dire, avec l'appui des professionnels concernés et des prestataires extérieurs, combien de bâtiments seront construits", et sur quelles surfaces notamment.

mlb/ab/APMnews

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