Actualités de l'Urgence - APM

07/01 2025
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GRÈVE AUX URGENCES DU CHI DE VILLENEUVE-SAINT-GEORGES: LA DIRECTION PROPOSE DES RENFORTS ET DES ÉTATS GÉNÉRAUX (ACTUALISATION)

(Ajout de la signature d'un protocole de sortie de grève)

VILLENEUVE-SAINT-GEORGES (Val-de-Marne), 7 janvier 2025 (APMnews) - En réaction à la grève débutée jeudi aux urgences du centre hospitalier intercommunal de Villeneuve-Saint-Georges (Chiv) à l'appel de la CGT pour dénoncer les tensions ressenties depuis plusieurs semaines, la direction et la gouvernance médicale ont annoncé lundi dans un communiqué avoir proposé des renforts et l'ouverture d'états généraux.

Ces propositions ont été présentées aux professionnels du service et une rencontre a eu lieu mardi avec la CGT du Chiv, à l’issue de laquelle un protocole d’accord de sortie de grève a été signé, a annoncé la direction dans un nouveau communiqué mardi

Vingt patients en moyenne passent la nuit sur des brancards, ce nombre pouvant s'approcher même de 30, a alerté lundi auprès d'APMnews la secrétaire générale de la CGT du Chiv, Hélène Scherrer.

"Le personnel est à bout, des infirmières et aides-soignantes finissent leurs gardes de jour ou de nuit en pleurs et ne supportent plus de devoir prendre en charge des patients dans de telles conditions."

Le flux de patients augmente sans cesse depuis décembre 2024, a-t-elle insisté. Vers midi, le service enregistre souvent déjà entre 80 et 100 patients et la salle d'attente est encore pleine car tout le monde n'est pas encore inscrit, a-t-elle ajouté. "Même les pompiers doivent attendre avec des patients sur leurs propres brancards, faute de brancards disponibles aux urgences."

La CGT du Chiv a déposé le 26 décembre 2024 un préavis de grève illimitée aux urgences. Des négociations ont eu lieu et une réunion s'est tenue mardi 31 décembre entre la direction et une délégation des urgences (médecin, aide-soignant, agent d'accueil…) mais cela n'a pas abouti, a déploré Hélène Scherrer.

"Ce n'est pas à cause de l'épidémie de grippe saisonnière, mais bien à cause des conditions de travail dégradées depuis trop longtemps", soulignent l'Union syndicale départementale CGT santé action sociale du Val-de-Marne et l'Union départementale CGT 94 dans un communiqué diffusé lundi, appelant à un rassemblement mardi matin devant les urgences pour soutenir le mouvement.

Ils rappellent que la CGT du Chiv avait déjà "déposé un droit d'alerte en juillet 2024, resté sans suite".

Les revendications portent sur des créations de postes immédiates: un agent d'accueil (du vendredi au lundi inclus), un infirmier et un aide-soignant de jour et de nuit ainsi qu'un brancardier de nuit. "Cela fait un moment qu'on tire la sonnette d'alarme", a pointé Hélène Scherrer.

Selon elle, il n'y a globalement pas moins de personnel mais la fréquentation est bien plus élevée depuis plusieurs mois. Les difficultés se sont accentuées à partir d'octobre 2024 et l'apogée a été atteint en décembre avec les épidémies hivernales et des flux de patients qui n'étaient plus "absorbables", a-t-elle dénoncé.

Parmi les autres revendications figurent notamment des mesures "pour désengorger plus rapidement les urgences", dont plus de réactivité des autres services, avec la communication des horaires auxquels les patients peuvent y être transférés, comme cela se faisait auparavant, a rapporté Hélène Scherrer. L'infirmière d'accueil et d'orientation (IAO) souhaite par ailleurs que le tri des patients à renvoyer chez eux soit fait par un médecin ou un cadre car elle ne peut pas seule assumer cette fonction.

La secrétaire générale de la CGT du Chiv a relaté qu'une grande partie des médecins étaient solidaires du mouvement.

Après avoir tiré la sonnette d'alarme à plusieurs reprises et à la suite de la réunion du 31 décembre 2024, la cheffe du service des urgences, Laurence Lepage, a démissionné de ses fonctions de chef de service car "elle en a marre de cette impuissance", a déploré la responsable syndicale.

Hausse des renforts proposés

Dans un communiqué diffusé vendredi, la direction déclarait avoir connaissance des difficultés rencontrées par les équipes des urgences "dans un contexte de hausse du nombre de passages aux urgences en cette période épidémique hivernale".

Elle relatait avoir proposé lors de la réunion du 31 décembre 2024 un renfort immédiat d'une aide-soignante de jour et d'une infirmière de nuit, "de manière pérenne en période hivernale".

Lundi soir, dans un nouveau communiqué, elle a proposé, avec la gouvernance médicale, la mise en place des renforts demandés par la CGT, soit un infirmier diplômé d'Etat (IDE) de jour et de nuit, un aide-soignant de jour et de nuit, un agent d'accueil de jour et de nuit et un brancardier de nuit, "dès cette année", "sur la période du 1er octobre au 31 mars".

"Une réflexion sera également menée sur l'attribution des heures supplémentaires à compter du 1er avril 2025", est-il ajouté.

Ces éléments ont été proposés mardi aux équipes et à la CGT, qui a signé un protocole d'accord de sortie de grève.

Vendredi, la direction listait plusieurs actions déjà menées comme la présence depuis novembre 2024 d'une IDE de nuit supplémentaire tous les dimanches soirs et "pour répondre aux besoins de renforts ponctuels des équipes soignantes en cas de risque de saturation des urgences".

Elle évoquait aussi la décision de renforcer les équipes soignantes de jour et de nuit du 19 décembre 2024 au 13 janvier inclus pour "anticiper les tensions durant les vacances scolaires (manque de médecins de ville, diminution des lits d'aval sur le territoire et épidémie grippale)". Dans ce cadre, "70% des demandes de missions postées ont été pourvues au 30 décembre 2024, soit un renfort de 29 missions IDE", précisait-elle.

Elle indiquait également avoir reconduit le dispositif d'accueil de décharges des urgences (ADU), mis en place depuis 2022 sur les périodes de vacances scolaires afin d'orienter des patients qui ne sont pas en urgence vitale vers une consultation auprès d'un médecin généraliste présent à l'hôpital.

La direction mettait par ailleurs en avant l'existence d'un gestionnaire de lits depuis 2022, en complément de l'action de l'IAO, et le recrutement en cours d'un coordonnateur des parcours patients afin de faciliter les hospitalisations et les sorties et libérer des places et des lits aux urgences.

Etats généraux pour identifier les causes et des solutions

La direction du Chiv s'est par ailleurs engagée à réunir "dès la semaine prochaine", puis à une périodicité mensuelle, des états généraux des urgences, pluriprofessionnels (représentants de la direction, des professionnels des urgences, et des organisations syndicales).

Leur objectif sera d'"identifier des solutions à la problématique d'augmentation de la fréquentation du service d'accueil des urgences sur la période hivernale et de l'augmentation de la sévérité des pathologies des patients qui se présentent" et de "mieux anticiper les périodes de tension […] en lien étroit avec les services d'aval" (création en cours d'un salon de sortie centralisée pour fluidifier les sorties).

cb/ab/APMnews

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VILLENEUVE-SAINT-GEORGES (Val-de-Marne), 7 janvier 2025 (APMnews) - En réaction à la grève débutée jeudi aux urgences du centre hospitalier intercommunal de Villeneuve-Saint-Georges (Chiv) à l'appel de la CGT pour dénoncer les tensions ressenties depuis plusieurs semaines, la direction et la gouvernance médicale ont annoncé lundi dans un communiqué avoir proposé des renforts et l'ouverture d'états généraux.

Ces propositions ont été présentées aux professionnels du service et une rencontre a eu lieu mardi avec la CGT du Chiv, à l’issue de laquelle un protocole d’accord de sortie de grève a été signé, a annoncé la direction dans un nouveau communiqué mardi

Vingt patients en moyenne passent la nuit sur des brancards, ce nombre pouvant s'approcher même de 30, a alerté lundi auprès d'APMnews la secrétaire générale de la CGT du Chiv, Hélène Scherrer.

"Le personnel est à bout, des infirmières et aides-soignantes finissent leurs gardes de jour ou de nuit en pleurs et ne supportent plus de devoir prendre en charge des patients dans de telles conditions."

Le flux de patients augmente sans cesse depuis décembre 2024, a-t-elle insisté. Vers midi, le service enregistre souvent déjà entre 80 et 100 patients et la salle d'attente est encore pleine car tout le monde n'est pas encore inscrit, a-t-elle ajouté. "Même les pompiers doivent attendre avec des patients sur leurs propres brancards, faute de brancards disponibles aux urgences."

La CGT du Chiv a déposé le 26 décembre 2024 un préavis de grève illimitée aux urgences. Des négociations ont eu lieu et une réunion s'est tenue mardi 31 décembre entre la direction et une délégation des urgences (médecin, aide-soignant, agent d'accueil…) mais cela n'a pas abouti, a déploré Hélène Scherrer.

"Ce n'est pas à cause de l'épidémie de grippe saisonnière, mais bien à cause des conditions de travail dégradées depuis trop longtemps", soulignent l'Union syndicale départementale CGT santé action sociale du Val-de-Marne et l'Union départementale CGT 94 dans un communiqué diffusé lundi, appelant à un rassemblement mardi matin devant les urgences pour soutenir le mouvement.

Ils rappellent que la CGT du Chiv avait déjà "déposé un droit d'alerte en juillet 2024, resté sans suite".

Les revendications portent sur des créations de postes immédiates: un agent d'accueil (du vendredi au lundi inclus), un infirmier et un aide-soignant de jour et de nuit ainsi qu'un brancardier de nuit. "Cela fait un moment qu'on tire la sonnette d'alarme", a pointé Hélène Scherrer.

Selon elle, il n'y a globalement pas moins de personnel mais la fréquentation est bien plus élevée depuis plusieurs mois. Les difficultés se sont accentuées à partir d'octobre 2024 et l'apogée a été atteint en décembre avec les épidémies hivernales et des flux de patients qui n'étaient plus "absorbables", a-t-elle dénoncé.

Parmi les autres revendications figurent notamment des mesures "pour désengorger plus rapidement les urgences", dont plus de réactivité des autres services, avec la communication des horaires auxquels les patients peuvent y être transférés, comme cela se faisait auparavant, a rapporté Hélène Scherrer. L'infirmière d'accueil et d'orientation (IAO) souhaite par ailleurs que le tri des patients à renvoyer chez eux soit fait par un médecin ou un cadre car elle ne peut pas seule assumer cette fonction.

La secrétaire générale de la CGT du Chiv a relaté qu'une grande partie des médecins étaient solidaires du mouvement.

Après avoir tiré la sonnette d'alarme à plusieurs reprises et à la suite de la réunion du 31 décembre 2024, la cheffe du service des urgences, Laurence Lepage, a démissionné de ses fonctions de chef de service car "elle en a marre de cette impuissance", a déploré la responsable syndicale.

Hausse des renforts proposés

Dans un communiqué diffusé vendredi, la direction déclarait avoir connaissance des difficultés rencontrées par les équipes des urgences "dans un contexte de hausse du nombre de passages aux urgences en cette période épidémique hivernale".

Elle relatait avoir proposé lors de la réunion du 31 décembre 2024 un renfort immédiat d'une aide-soignante de jour et d'une infirmière de nuit, "de manière pérenne en période hivernale".

Lundi soir, dans un nouveau communiqué, elle a proposé, avec la gouvernance médicale, la mise en place des renforts demandés par la CGT, soit un infirmier diplômé d'Etat (IDE) de jour et de nuit, un aide-soignant de jour et de nuit, un agent d'accueil de jour et de nuit et un brancardier de nuit, "dès cette année", "sur la période du 1er octobre au 31 mars".

"Une réflexion sera également menée sur l'attribution des heures supplémentaires à compter du 1er avril 2025", est-il ajouté.

Ces éléments ont été proposés mardi aux équipes et à la CGT, qui a signé un protocole d'accord de sortie de grève.

Vendredi, la direction listait plusieurs actions déjà menées comme la présence depuis novembre 2024 d'une IDE de nuit supplémentaire tous les dimanches soirs et "pour répondre aux besoins de renforts ponctuels des équipes soignantes en cas de risque de saturation des urgences".

Elle évoquait aussi la décision de renforcer les équipes soignantes de jour et de nuit du 19 décembre 2024 au 13 janvier inclus pour "anticiper les tensions durant les vacances scolaires (manque de médecins de ville, diminution des lits d'aval sur le territoire et épidémie grippale)". Dans ce cadre, "70% des demandes de missions postées ont été pourvues au 30 décembre 2024, soit un renfort de 29 missions IDE", précisait-elle.

Elle indiquait également avoir reconduit le dispositif d'accueil de décharges des urgences (ADU), mis en place depuis 2022 sur les périodes de vacances scolaires afin d'orienter des patients qui ne sont pas en urgence vitale vers une consultation auprès d'un médecin généraliste présent à l'hôpital.

La direction mettait par ailleurs en avant l'existence d'un gestionnaire de lits depuis 2022, en complément de l'action de l'IAO, et le recrutement en cours d'un coordonnateur des parcours patients afin de faciliter les hospitalisations et les sorties et libérer des places et des lits aux urgences.

Etats généraux pour identifier les causes et des solutions

La direction du Chiv s'est par ailleurs engagée à réunir "dès la semaine prochaine", puis à une périodicité mensuelle, des états généraux des urgences, pluriprofessionnels (représentants de la direction, des professionnels des urgences, et des organisations syndicales).

Leur objectif sera d'"identifier des solutions à la problématique d'augmentation de la fréquentation du service d'accueil des urgences sur la période hivernale et de l'augmentation de la sévérité des pathologies des patients qui se présentent" et de "mieux anticiper les périodes de tension […] en lien étroit avec les services d'aval" (création en cours d'un salon de sortie centralisée pour fluidifier les sorties).

cb/ab/APMnews

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