Actualités de l'Urgence - APM
GHT CENTRE ALSACE: UNE INFIRMIÈRE DE NUIT POUR ÉVITER LES TRANSFERTS NOCTURNES DE PATIENTS FRAGILES VERS LES URGENCES
LILLE, 15 novembre 2024 (APMnews) - Une astreinte infirmière mutualisée pour 14 établissements et services médico-sociaux (ESMS) permet de réduire les transferts nocturnes de personnes âgées et/ou vivant avec un handicap au sein du groupement hospitalier de territoire (GHT) Centre Alsace, selon un retour d'expérience présenté jeudi lors des 1res Journées nationales des GHT.
Ces journées, organisées jeudi et vendredi à Lille par les conférences de présidents de commission médicale d'établissement (CME) de CH et de CHU et la conférence des directeurs de CHU sous le parrainage de la Fédération hospitalière de France (FHF), ont permis de présenter des réalisations au sein des GHT.
Le comité stratégique du GHT 11 (Centre Alsace) a acté en 2018 son ouverture vers le médico-social dans une logique de parcours de soins et s'est orienté sur une action portant sur l'adressage aux urgences la nuit, a indiqué le Dr Nils Aubertin, président de la CME du centre départemental de repos et de soins (CDRS) à Colmar, établissement de 600 lits avec une activité médico-sociale, membre du GHT.
Lancé en 2020, le dispositif Astride (qui vient d'astreinte et IDE) poursuit le double objectif de donner accès à des établissements médico-sociaux (personnes âgées et personnes vivant avec un handicap) à un premier niveau de médicalisation pendant les horaires de nuit (de 20h à 6h toutes les nuits) et de diminuer l'adressage de ces patients fragiles la nuit au service d'accueil des urgences, a-t-il expliqué.
"Depuis 2020, une infirmière est postée chaque nuit dans un bureau au sein de notre établissement. Elle couvre 14 établissements médico-sociaux avec une population de 1.191 usagers. En début de nuit, elle appelle systématiquement chacune des équipes de nuit de tous ces établissements. Elle peut leur prodiguer des conseils et a accès au logiciel", a-t-il détaillé.
"Au cours de la nuit, si l'une de ces équipes rencontre des difficultés, elle peut l'appeler et cette infirmière est en mesure de se déplacer pour changer des sondes urinaires, effectuer des aspirations bronchiques et de faire un adressage aux urgences si nécessaire et en cas de doute, elle peut appeler un médecin de garde (PH de gériatrie)."
Ce dispositif est financé par l'agence régionale de santé (ARS) Grand Est à hauteur de 180.000 euros par an.
"On estime avoir évité 290 transferts en quatre ans au SAU la nuit soit six passages par mois", a rapporté le Dr Aubertin.
"C'est un service rendu à la population des personnes vulnérables puisque leur place n'est pas dans les services d'urgence. C'est d'abord un élément de confort et aussi de sécurité par rapport aux maladies nosocomiales, mais c'est aussi une vraie façon de soulager les services d'urgence de ces patients souvent compliqués, en particulier pour ceux qui ne peuvent pas s'exprimer", a témoigné le Dr Stéphane Carnein, médecin chef de pôle au CDRS à Colmar.
"C'est aussi un vrai soulagement pour les services Samu puisqu'il n'y a pas de transport, pas de décision à prendre à chaud", a-t-il ajouté.
Il a également souligné la concertation entre l'infirmier Astride, les médecins et les services d'urgence.
"C'est une véritable politique de médicalisation des ESMS. Il n'est pas question de créer des postes médicaux partout mais d'accompagner la difficulté et le vieillissement de la population vivant avec un handicap par une expertise médicale qui peut se faire à distance sur le dossier médical grâce à un accès au dossier patient informatisé [DPI] ou par examen clinique par télémédecine, par le déplacement de l'infirmier Astride", a-t-il poursuivi.
"En place depuis 2020, nous évitons 33% de passages aux urgences pour des personnes qui n'avaient rien à y faire", a chiffré le Dr Carnein.
"Nous envisageons de faire une deuxième équipe Astride dans le nord du GHT sur une cible de 12 Ehpad soit 800 usagers dès lors que les problématiques de financement pourront être aplanies", a-t-il annoncé.
sl/ab/APMnews
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GHT CENTRE ALSACE: UNE INFIRMIÈRE DE NUIT POUR ÉVITER LES TRANSFERTS NOCTURNES DE PATIENTS FRAGILES VERS LES URGENCES
LILLE, 15 novembre 2024 (APMnews) - Une astreinte infirmière mutualisée pour 14 établissements et services médico-sociaux (ESMS) permet de réduire les transferts nocturnes de personnes âgées et/ou vivant avec un handicap au sein du groupement hospitalier de territoire (GHT) Centre Alsace, selon un retour d'expérience présenté jeudi lors des 1res Journées nationales des GHT.
Ces journées, organisées jeudi et vendredi à Lille par les conférences de présidents de commission médicale d'établissement (CME) de CH et de CHU et la conférence des directeurs de CHU sous le parrainage de la Fédération hospitalière de France (FHF), ont permis de présenter des réalisations au sein des GHT.
Le comité stratégique du GHT 11 (Centre Alsace) a acté en 2018 son ouverture vers le médico-social dans une logique de parcours de soins et s'est orienté sur une action portant sur l'adressage aux urgences la nuit, a indiqué le Dr Nils Aubertin, président de la CME du centre départemental de repos et de soins (CDRS) à Colmar, établissement de 600 lits avec une activité médico-sociale, membre du GHT.
Lancé en 2020, le dispositif Astride (qui vient d'astreinte et IDE) poursuit le double objectif de donner accès à des établissements médico-sociaux (personnes âgées et personnes vivant avec un handicap) à un premier niveau de médicalisation pendant les horaires de nuit (de 20h à 6h toutes les nuits) et de diminuer l'adressage de ces patients fragiles la nuit au service d'accueil des urgences, a-t-il expliqué.
"Depuis 2020, une infirmière est postée chaque nuit dans un bureau au sein de notre établissement. Elle couvre 14 établissements médico-sociaux avec une population de 1.191 usagers. En début de nuit, elle appelle systématiquement chacune des équipes de nuit de tous ces établissements. Elle peut leur prodiguer des conseils et a accès au logiciel", a-t-il détaillé.
"Au cours de la nuit, si l'une de ces équipes rencontre des difficultés, elle peut l'appeler et cette infirmière est en mesure de se déplacer pour changer des sondes urinaires, effectuer des aspirations bronchiques et de faire un adressage aux urgences si nécessaire et en cas de doute, elle peut appeler un médecin de garde (PH de gériatrie)."
Ce dispositif est financé par l'agence régionale de santé (ARS) Grand Est à hauteur de 180.000 euros par an.
"On estime avoir évité 290 transferts en quatre ans au SAU la nuit soit six passages par mois", a rapporté le Dr Aubertin.
"C'est un service rendu à la population des personnes vulnérables puisque leur place n'est pas dans les services d'urgence. C'est d'abord un élément de confort et aussi de sécurité par rapport aux maladies nosocomiales, mais c'est aussi une vraie façon de soulager les services d'urgence de ces patients souvent compliqués, en particulier pour ceux qui ne peuvent pas s'exprimer", a témoigné le Dr Stéphane Carnein, médecin chef de pôle au CDRS à Colmar.
"C'est aussi un vrai soulagement pour les services Samu puisqu'il n'y a pas de transport, pas de décision à prendre à chaud", a-t-il ajouté.
Il a également souligné la concertation entre l'infirmier Astride, les médecins et les services d'urgence.
"C'est une véritable politique de médicalisation des ESMS. Il n'est pas question de créer des postes médicaux partout mais d'accompagner la difficulté et le vieillissement de la population vivant avec un handicap par une expertise médicale qui peut se faire à distance sur le dossier médical grâce à un accès au dossier patient informatisé [DPI] ou par examen clinique par télémédecine, par le déplacement de l'infirmier Astride", a-t-il poursuivi.
"En place depuis 2020, nous évitons 33% de passages aux urgences pour des personnes qui n'avaient rien à y faire", a chiffré le Dr Carnein.
"Nous envisageons de faire une deuxième équipe Astride dans le nord du GHT sur une cible de 12 Ehpad soit 800 usagers dès lors que les problématiques de financement pourront être aplanies", a-t-il annoncé.
sl/ab/APMnews