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11/10 2024
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GENEVIÈVE DARRIEUSSECQ VEUT SORTIR DE "L'IMPASSE" DU MODE DE FINANCEMENT ACTUEL DU SYSTÈME DE SANTÉ

(Par Maxime GRAVIER, à Albi)

ALBI, 11 octobre 2024 (APMnews) - En déplacement vendredi à Albi, la ministre de la santé et de l'accès aux soins, Geneviève Darrieussecq, a expliqué vouloir "tracer une route pour les 10 années à venir de transition de notre système de santé et d'évolution de son mode de financement", ce dernier se dirigeant actuellement "vers une impasse", selon elle.

Geneviève Darrieussecq au congrès inter-régional FHF Occitanie et Nouvelle-Aquitaine, à Albi
Geneviève Darrieussecq au congrès inter-régional FHF Occitanie et Nouvelle-Aquitaine, à Albi

La ministre s'est tout d'abord rendue au congrès inter-régional de la Fédération hospitalière de France (FHF) Occitanie et Nouvelle-Aquitaine (cf dépêche du 11/10/2024 à 09:38), où elle a défendu l'évolution annoncée de l'objectif national des dépenses de l'assurance maladie (Ondam) pour 2025, fixée à 2,8% (cf dépêche du 10/10/2024 à 20:17).

"Pour être très franche, je suis agacée quand j'entends parler d'austérité, de coupes franches, de catastrophe" concernant l'hôpital public, a-t-elle lancé. Ces 2,8%, "cela représente 9 milliards d'euros en plus. Il y a toujours plus en définitive dans cette affaire", a-t-elle mis en avant.

La ministre a décrit des besoins de santé "en constante évolution", avec une population qui vieillit et un nombre croissant de personnes en affection de longue durée (ALD).

"Dans la structuration de notre système solidaire, nous allons progressivement vers une impasse", a-t-elle jugé. Cependant, "restructuration ne veut pas dire moins dépenser mais dépenser différemment", a-t-elle nuancé.

Geneviève Darrieussecq a ainsi partagé son souhait de "tracer une route pour les 10 années à venir de transition de notre système de santé et d'évolution de son mode de financement. C'est l'objectif pour lequel je voudrais que l'on travaille pour les années à venir".

Si ce travail n'est pas mené, elle s'est dite "inquiète" du maintien du système de sécurité sociale "qui date de 1945". "En 1945, les besoins de santé n'étaient pas les mêmes, le vieillissement de la population n'était pas le même", a-t-elle décrit, appelant à mener une réflexion afin de "bouleverser tout ça".

Très attentive sur le déficit des établissements

La ministre a par ailleurs noté que l'Ondam pour les établissements se traduirait "par des évolutions, des engagements", citant notamment les 100 millions d'euros supplémentaires pour les soins palliatifs (cf dépêche du 11/10/2024 à 16:42).

"On aura des dépenses ciblées sur l'amélioration de la prise en charge de la santé mentale, avec des priorités sur la prévention, le repérage précoce, la sensibilisation du public, la formation des professionnels", a-t-elle énuméré.

Elle a par ailleurs souligné la "responsabilité" des hôpitaux vis-à-vis de cet argent "que nous ont confié nos concitoyens". "C'est de notre responsabilité de bien utiliser cet argent", a-t-elle clamé.

Sur le sujet des finances des établissements, Geneviève Darrieussecq s'est dite "très attentive". "Je sais qu'il y a un déficit cumulé très important de nos établissements mais je sais aussi que l'activité reprend", a-t-elle pointé. "Vous pouvez compter sur moi pour avoir un œil attentif sur nos établissements", a-t-elle insisté.

"Ça me met en colère quand j'entends des propos misérabilistes sur l'état de notre hôpital", a-t-elle en outre confié.

La ministre a ainsi défendu la qualité des hôpitaux, de leurs services et des acteurs qui se sont engagés dans ces établissements, tout en reconnaissant l'existence de difficultés, notamment aux urgences.

"Mais les urgences, nous devions en arriver là, parce que le système n'a pas réagi suffisamment tôt pour changer la donne, pour remotiver les médecins libéraux", a-t-elle estimé.

"Il y a des points difficiles, des points durs, mais notre hôpital est un bel hôpital", a-t-elle conclu.

Un système de santé plus adapté au XXIe siècle

Geneviève Darrieussecq en visite aux nouvelles urgences du CH d'Albi (photo: Maxime Gravier)
Geneviève Darrieussecq en visite aux nouvelles urgences du CH d'Albi (photo: Maxime Gravier)

La ministre a par la suite visité les nouvelles urgences du centre hospitalier (CH) d'Albi (cf dépêche du 13/06/2024 à 12:54).

A cette occasion, elle a été interrogée sur les économies qui devront être réalisées dans les hôpitaux.

"Nous avons aussi besoin de continuer à faire des économies, à être meilleurs dans l'utilisation de cet argent", a-t-elle réagi, assurant néanmoins que "l'hôpital ne va pas être oublié" et que "beaucoup de projets sont inscrits" dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS).

Parmi ces économies, elle a évoqué celles qui seront réalisées dans les achats. "Cela porte sur des économies d'échelle qui peuvent être faites sur les marchés publics" mais "c'est la responsabilité des hôpitaux [et] ils le font avec beaucoup d'attention […], je leur fais confiance dans ce domaine."

La ministre a affirmé être "ouverte" aux idées concernant les économies possibles. "Tout ne doit pas venir d'en haut", a-t-elle ajouté. En revanche, ces économies "ne seront pas des économies de personnel soignant bien entendu", a-t-elle appuyé.

S'agissant des mesures envisagées en faveur des soins critiques, elle a rappelé que 43 millions d'euros étaient prévus dans le PLFSS 2025 pour leur développement. "Ce sont des mesures de ressources humaines également" pour répondre aux besoins "qui ont été évalués avec les services et les hôpitaux qui les portent", a-t-elle continué.

Revenant sur le mode de financement du système de la santé, Geneviève Darrieussecq a jugé que "l'augmentation inexorable des dépenses de santé à cause des besoins de la population nous pousse à dire qu'il faut trouver des solutions".

Est-ce que notre système de santé est adapté à l'évolution démographique de la société?, s'est-elle interrogée.

"Je suis là depuis deux semaines, alors je n'ai pas grand-chose en travaux" et ce sont des évolutions "qui ne se feront pas en un an ou deux, mais sur 10 ou 15 ans", a-t-elle reconnu.

"Donc nous devons continuer dans cette solidarité qui fait notre particularité, bien entendu, mais en prenant des orientations de structuration de notre système de santé qui sont à construire [..] afin, en définitive, d'avoir un système de santé plus performant et plus adapté au XXIe siècle", a résumé la ministre.

mg/ab/APMnews

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ALBI, 11 octobre 2024 (APMnews) - En déplacement vendredi à Albi, la ministre de la santé et de l'accès aux soins, Geneviève Darrieussecq, a expliqué vouloir "tracer une route pour les 10 années à venir de transition de notre système de santé et d'évolution de son mode de financement", ce dernier se dirigeant actuellement "vers une impasse", selon elle.

Geneviève Darrieussecq au congrès inter-régional FHF Occitanie et Nouvelle-Aquitaine, à Albi
Geneviève Darrieussecq au congrès inter-régional FHF Occitanie et Nouvelle-Aquitaine, à Albi

La ministre s'est tout d'abord rendue au congrès inter-régional de la Fédération hospitalière de France (FHF) Occitanie et Nouvelle-Aquitaine (cf dépêche du 11/10/2024 à 09:38), où elle a défendu l'évolution annoncée de l'objectif national des dépenses de l'assurance maladie (Ondam) pour 2025, fixée à 2,8% (cf dépêche du 10/10/2024 à 20:17).

"Pour être très franche, je suis agacée quand j'entends parler d'austérité, de coupes franches, de catastrophe" concernant l'hôpital public, a-t-elle lancé. Ces 2,8%, "cela représente 9 milliards d'euros en plus. Il y a toujours plus en définitive dans cette affaire", a-t-elle mis en avant.

La ministre a décrit des besoins de santé "en constante évolution", avec une population qui vieillit et un nombre croissant de personnes en affection de longue durée (ALD).

"Dans la structuration de notre système solidaire, nous allons progressivement vers une impasse", a-t-elle jugé. Cependant, "restructuration ne veut pas dire moins dépenser mais dépenser différemment", a-t-elle nuancé.

Geneviève Darrieussecq a ainsi partagé son souhait de "tracer une route pour les 10 années à venir de transition de notre système de santé et d'évolution de son mode de financement. C'est l'objectif pour lequel je voudrais que l'on travaille pour les années à venir".

Si ce travail n'est pas mené, elle s'est dite "inquiète" du maintien du système de sécurité sociale "qui date de 1945". "En 1945, les besoins de santé n'étaient pas les mêmes, le vieillissement de la population n'était pas le même", a-t-elle décrit, appelant à mener une réflexion afin de "bouleverser tout ça".

Très attentive sur le déficit des établissements

La ministre a par ailleurs noté que l'Ondam pour les établissements se traduirait "par des évolutions, des engagements", citant notamment les 100 millions d'euros supplémentaires pour les soins palliatifs (cf dépêche du 11/10/2024 à 16:42).

"On aura des dépenses ciblées sur l'amélioration de la prise en charge de la santé mentale, avec des priorités sur la prévention, le repérage précoce, la sensibilisation du public, la formation des professionnels", a-t-elle énuméré.

Elle a par ailleurs souligné la "responsabilité" des hôpitaux vis-à-vis de cet argent "que nous ont confié nos concitoyens". "C'est de notre responsabilité de bien utiliser cet argent", a-t-elle clamé.

Sur le sujet des finances des établissements, Geneviève Darrieussecq s'est dite "très attentive". "Je sais qu'il y a un déficit cumulé très important de nos établissements mais je sais aussi que l'activité reprend", a-t-elle pointé. "Vous pouvez compter sur moi pour avoir un œil attentif sur nos établissements", a-t-elle insisté.

"Ça me met en colère quand j'entends des propos misérabilistes sur l'état de notre hôpital", a-t-elle en outre confié.

La ministre a ainsi défendu la qualité des hôpitaux, de leurs services et des acteurs qui se sont engagés dans ces établissements, tout en reconnaissant l'existence de difficultés, notamment aux urgences.

"Mais les urgences, nous devions en arriver là, parce que le système n'a pas réagi suffisamment tôt pour changer la donne, pour remotiver les médecins libéraux", a-t-elle estimé.

"Il y a des points difficiles, des points durs, mais notre hôpital est un bel hôpital", a-t-elle conclu.

Un système de santé plus adapté au XXIe siècle

Geneviève Darrieussecq en visite aux nouvelles urgences du CH d'Albi (photo: Maxime Gravier)
Geneviève Darrieussecq en visite aux nouvelles urgences du CH d'Albi (photo: Maxime Gravier)

La ministre a par la suite visité les nouvelles urgences du centre hospitalier (CH) d'Albi (cf dépêche du 13/06/2024 à 12:54).

A cette occasion, elle a été interrogée sur les économies qui devront être réalisées dans les hôpitaux.

"Nous avons aussi besoin de continuer à faire des économies, à être meilleurs dans l'utilisation de cet argent", a-t-elle réagi, assurant néanmoins que "l'hôpital ne va pas être oublié" et que "beaucoup de projets sont inscrits" dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS).

Parmi ces économies, elle a évoqué celles qui seront réalisées dans les achats. "Cela porte sur des économies d'échelle qui peuvent être faites sur les marchés publics" mais "c'est la responsabilité des hôpitaux [et] ils le font avec beaucoup d'attention […], je leur fais confiance dans ce domaine."

La ministre a affirmé être "ouverte" aux idées concernant les économies possibles. "Tout ne doit pas venir d'en haut", a-t-elle ajouté. En revanche, ces économies "ne seront pas des économies de personnel soignant bien entendu", a-t-elle appuyé.

S'agissant des mesures envisagées en faveur des soins critiques, elle a rappelé que 43 millions d'euros étaient prévus dans le PLFSS 2025 pour leur développement. "Ce sont des mesures de ressources humaines également" pour répondre aux besoins "qui ont été évalués avec les services et les hôpitaux qui les portent", a-t-elle continué.

Revenant sur le mode de financement du système de la santé, Geneviève Darrieussecq a jugé que "l'augmentation inexorable des dépenses de santé à cause des besoins de la population nous pousse à dire qu'il faut trouver des solutions".

Est-ce que notre système de santé est adapté à l'évolution démographique de la société?, s'est-elle interrogée.

"Je suis là depuis deux semaines, alors je n'ai pas grand-chose en travaux" et ce sont des évolutions "qui ne se feront pas en un an ou deux, mais sur 10 ou 15 ans", a-t-elle reconnu.

"Donc nous devons continuer dans cette solidarité qui fait notre particularité, bien entendu, mais en prenant des orientations de structuration de notre système de santé qui sont à construire [..] afin, en définitive, d'avoir un système de santé plus performant et plus adapté au XXIe siècle", a résumé la ministre.

mg/ab/APMnews

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