Actualités de l'Urgence - APM
GENEVIÈVE DARRIEUSSECQ DÉFEND UNE MEILLEURE STRUCTURATION DE LA PRÉVENTION
CHAMONIX (Haute-Savoie), 27 septembre 2024 (APMnews) - La nouvelle ministre de la santé et de l'accès aux soins, Geneviève Darrieussecq, a déclaré jeudi que la prévention "mérit[ait] d'être structurée, d'être amplifiée et surtout d'entrer dans la vie quotidienne de chacun de nos concitoyens", lors d'une intervention en distanciel à l'occasion de l'édition 2024 de CHAM (Convention on Health Analysis and Management) qui se tient jusqu'à vendredi à Chamonix.
Interrogée par le président de CHAM, Guy Vallancien, la ministre, dont c'était la première intervention depuis la passation de pouvoir lundi (cf dépêche du 23/09/2024 à 15:29), a été prudente et parfois hésitante dans ses réponses.
Sur la prévention, elle a estimé qu'il s'agissait d'un sujet qui "couvre beaucoup de ministères et beaucoup de politiques ministérielles différentes", citant l'agriculture, le numérique et l'éducation nationale. "C'est beaucoup plus vaste que l'imaginaire que l'on a aujourd'hui par rapport à la prévention".
Reconnaissant que "beaucoup de choses ont été réalisées par les ministres jusque-là et par le ministère de la santé", elle a aussi relevé que d'autres acteurs tels que les mutuelles et les associations mènent des actions de prévention mais qu'il y a "un manque de coordination, de structuration et donc de visibilité".
Plus de visibilité sur l'accès aux soins
Interrogée sur son action pour améliorer l'accès aux soins, Geneviève Darrieussecq a observé qu'"il y a déjà des outils qui sont en construction, qui sont construits même au niveau des collectivités", mentionnant "les CPTS" [communautés professionnelles territoriales de santé], "les contrats locaux de santé" (CLS) et "les SAS" [services d'accès aux soins].
Ce sont "beaucoup d'acronymes incompréhensibles du grand public, bien entendu. Moi, ce qui m'intéresse, c'est que nos concitoyens sachent ce qui se fait et sachent où ils vont. Donc, on a un vrai sujet de visibilité à mettre en œuvre. Je crois qu'il faut sortir des silos, continuer à sortir des silos comme nous l'avons fait pendant la période Covid où l'hôpital a travaillé avec les libéraux, avec l'hospitalisation privée, les pharmaciens".
"Tous les acteurs de santé se sont réunis pour pouvoir apporter des solutions aux Français qui en avaient besoin pendant cette période-là et nous devons construire ces solutions à l'échelle de chaque territoire, de chaque bassin de vie", a-t-elle poursuivi.
Elle a appelé à "ouvrir des ponts", citant l'exemple des personnes âgées afin d'"éviter qu'elles arrivent à l'hôpital, restent aux urgences pendant des heures […] et ressortent de là quelques fois plus fatiguées que quand elles y sont arrivées".
Evoquant "une organisation territoriale", Geneviève Darrieussecq a jugé que "la santé, ça fait partie de l'aménagement du territoire".
Face au manque de médecins, elle a reconnu une "situation critique", rappelant qu'un de ses prédécesseurs, François Braun, avait déclaré qu'il fallait "faire le dos rond pendant quelques années". "Il faut que nous tenions ensemble et que nous fassions appel à tous: médecins, infirmiers, pratiques avancées,… Tous les outils sont là en définitive mais il faut les accorder à l'échelle de chaque territoire et de leurs spécificités".
Relancée par Guy Vallancien, elle a apporté un soutien appuyé au déploiement des infirmiers en pratique avancée (IPA).
La ministre a souhaité que les élus locaux soient associés à la construction des projets territoriaux, estimant que c'est la garantie de leur solidité.
Prudence sur les petits hôpitaux
Interrogée sur la restructuration de la carte hospitalière et en particulier la fermeture des services de chirurgie à faible activité -une des marottes de Guy Vallancien-, elle a rappelé la mise en place des hôpitaux de proximité, qui permettent d'offrir des lits d'aval à des hôpitaux plus importants.
Prenant l'exemple des fermetures des petites maternités, elle a relevé que "ce qui est difficile, c'est que ce n'est jamais entendu par les élus locaux et par la population. C'est une vraie difficulté […] On est devant un sujet de sécurité pour les patients […] et qu'il faut porter mais je vous avoue avoir un peu de mal à faire adhérer un maire". Elle a assuré qu'elle "s'emploierai[t] à les persuader".
eh/cb/APMnews
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GENEVIÈVE DARRIEUSSECQ DÉFEND UNE MEILLEURE STRUCTURATION DE LA PRÉVENTION
CHAMONIX (Haute-Savoie), 27 septembre 2024 (APMnews) - La nouvelle ministre de la santé et de l'accès aux soins, Geneviève Darrieussecq, a déclaré jeudi que la prévention "mérit[ait] d'être structurée, d'être amplifiée et surtout d'entrer dans la vie quotidienne de chacun de nos concitoyens", lors d'une intervention en distanciel à l'occasion de l'édition 2024 de CHAM (Convention on Health Analysis and Management) qui se tient jusqu'à vendredi à Chamonix.
Interrogée par le président de CHAM, Guy Vallancien, la ministre, dont c'était la première intervention depuis la passation de pouvoir lundi (cf dépêche du 23/09/2024 à 15:29), a été prudente et parfois hésitante dans ses réponses.
Sur la prévention, elle a estimé qu'il s'agissait d'un sujet qui "couvre beaucoup de ministères et beaucoup de politiques ministérielles différentes", citant l'agriculture, le numérique et l'éducation nationale. "C'est beaucoup plus vaste que l'imaginaire que l'on a aujourd'hui par rapport à la prévention".
Reconnaissant que "beaucoup de choses ont été réalisées par les ministres jusque-là et par le ministère de la santé", elle a aussi relevé que d'autres acteurs tels que les mutuelles et les associations mènent des actions de prévention mais qu'il y a "un manque de coordination, de structuration et donc de visibilité".
Plus de visibilité sur l'accès aux soins
Interrogée sur son action pour améliorer l'accès aux soins, Geneviève Darrieussecq a observé qu'"il y a déjà des outils qui sont en construction, qui sont construits même au niveau des collectivités", mentionnant "les CPTS" [communautés professionnelles territoriales de santé], "les contrats locaux de santé" (CLS) et "les SAS" [services d'accès aux soins].
Ce sont "beaucoup d'acronymes incompréhensibles du grand public, bien entendu. Moi, ce qui m'intéresse, c'est que nos concitoyens sachent ce qui se fait et sachent où ils vont. Donc, on a un vrai sujet de visibilité à mettre en œuvre. Je crois qu'il faut sortir des silos, continuer à sortir des silos comme nous l'avons fait pendant la période Covid où l'hôpital a travaillé avec les libéraux, avec l'hospitalisation privée, les pharmaciens".
"Tous les acteurs de santé se sont réunis pour pouvoir apporter des solutions aux Français qui en avaient besoin pendant cette période-là et nous devons construire ces solutions à l'échelle de chaque territoire, de chaque bassin de vie", a-t-elle poursuivi.
Elle a appelé à "ouvrir des ponts", citant l'exemple des personnes âgées afin d'"éviter qu'elles arrivent à l'hôpital, restent aux urgences pendant des heures […] et ressortent de là quelques fois plus fatiguées que quand elles y sont arrivées".
Evoquant "une organisation territoriale", Geneviève Darrieussecq a jugé que "la santé, ça fait partie de l'aménagement du territoire".
Face au manque de médecins, elle a reconnu une "situation critique", rappelant qu'un de ses prédécesseurs, François Braun, avait déclaré qu'il fallait "faire le dos rond pendant quelques années". "Il faut que nous tenions ensemble et que nous fassions appel à tous: médecins, infirmiers, pratiques avancées,… Tous les outils sont là en définitive mais il faut les accorder à l'échelle de chaque territoire et de leurs spécificités".
Relancée par Guy Vallancien, elle a apporté un soutien appuyé au déploiement des infirmiers en pratique avancée (IPA).
La ministre a souhaité que les élus locaux soient associés à la construction des projets territoriaux, estimant que c'est la garantie de leur solidité.
Prudence sur les petits hôpitaux
Interrogée sur la restructuration de la carte hospitalière et en particulier la fermeture des services de chirurgie à faible activité -une des marottes de Guy Vallancien-, elle a rappelé la mise en place des hôpitaux de proximité, qui permettent d'offrir des lits d'aval à des hôpitaux plus importants.
Prenant l'exemple des fermetures des petites maternités, elle a relevé que "ce qui est difficile, c'est que ce n'est jamais entendu par les élus locaux et par la population. C'est une vraie difficulté […] On est devant un sujet de sécurité pour les patients […] et qu'il faut porter mais je vous avoue avoir un peu de mal à faire adhérer un maire". Elle a assuré qu'elle "s'emploierai[t] à les persuader".
eh/cb/APMnews