Actualités de l'Urgence - APM
EURE-ET-LOIR: UN NOUVEAU PMSP "PLUS OPÉRATIONNEL ET APAISÉ" AU GHT HOPE
Ce document stratégique, conçu entre 2023 et 2024, fait suite au premier plan couvrant la période 2018-2023. Ce dernier n'a pas délivré les résultats espérés, ont confessé Pierre Best et Véronique Julié, qui est également présidente de la commission médicale d'établissement (PCME) du CH de Dreux.
Le premier PMSP, mené sous la houlette du cabinet de consultant Capgemini, reprenait l'ensemble des 26 filières de soins, "ce qui était à mon sens une erreur", a fait valoir la PCME. Sur ces filières, "très peu de choses ont finalement avancé", a-t-elle jugé.
Plus largement, cette première version a souffert d'un contexte difficile lié à la création du GHT, marquée par "un manque de confiance et une constante défiance sur la mise en place des projets", est-il décrit en introduction du nouveau PMSP. Véronique Julié a évoqué de son côté des "tensions intestines".
A l'opposé, le nouveau plan a été construit avec une approche participative. Il a été porté à la fois par la PCME du CH de Dreux mais aussi par la directrice adjointe du CH de Chartres, Emmanuelle Fouju. "Aujourd'hui cela semble évident, mais il y a six-sept ans, ça n'aurait pas été imaginable", a commenté Pierre Best. Le résultat serait un PMSP "plus concret, opérationnel et apaisé", selon le directeur.
Le choix a été fait de resserrer le plan autour de six filières prioritaires de soins:
- cancérologie et soins de support
- personnes âgées et vieillissement
- chirurgie (urgence, programmée, cancérologie)
- urgences et soins non programmés
- accident vasculaire cérébral
- santé mentale
En complément, sept axes transversaux ont été identifiés: prélèvements multi-organes, pharmacie à usage intérieur, qualité et gestion des risques, attractivité, gestion territoriale des lits, pratiques avancées et hospitalisation à domicile (HAD). Concernant cette dernière activité, un dossier d'autorisation porté par le GHT et l'association Humensia a été déposé le 26 avril dernier.
Un GCS pour répondre aux tensions en oncologie
Le territoire connaît des difficultés de ressources humaines en oncologie. Un médecin a pris sa retraite au CH de Chartres en 2024 et, récemment, des stagiaires associés en oncologie "nous ont fait faux bond", a détaillé Véronique Julié.
En réponse, le nouveau PMSP se fixe des objectifs en matière de recrutement, et prévoit plusieurs créations de postes, notamment un d'infirmer en pratique avancée (IPA) à Chartres et un d'IPA à Dreux.
Le GHT va aussi s'appuyer sur la mise en place d'un groupement de coopération sanitaire (GCS), a mis en avant Pierre Best. Cette structure doit permettre d'associer les médecins libéraux et l'hôpital, en particulier en matière d'oncologie médicale, de fidéliser les oncologues et de "rayonner dans tout le département".
"Il y a encore beaucoup de travail", a reconnu le directeur du CH de Chartres. Il a ainsi rappelé que l'hôpital de jour d'oncologie de Châteaudun avait suspendu son activité en juin dernier (cf dépêche du 05/07/2024 à 12:45). "C'est une très mauvaise chose mais l'objectif reste de le rouvrir", a-t-il précisé.
Au niveau des urgences, le GHT a préparé une feuille de route, à la demande de l'agence régionale de santé (ARS) Centre-Val de Loire, détaillant le maintien du fonctionnement des cinq services d'accueil aux urgences (SAU) et des 4 Smur du GHT, la poursuite de la prime de solidarité, le renfort de l'offre de transport sanitaire pour le Samu (une garde sectorisée de jour a été créée) ou encore le déploiement du service d'accès aux soins (Sas).
Le Sas est en cours de déploiement sur le département depuis février, mais se heurte encore à un manque d'assistants de régulation médicale (ARM) et d'opérateurs de soins non programmés (ONSP).
"Il est acté, les outils informatiques ont été validés, le local est prêt, c'est bien engagé", a confirmé Véronique Julié. Il devrait être en service au cours du premier trimestre 2025, a-t-elle estimé.
En revanche, le projet de fédération interhospitalière pour les urgences a été abandonnée.
Un pacte de "non-agression" sur les ressources humaines
En chirurgie, des protocoles d'adressage, de prise en charge et de ré-adressage de patients ont été mis en place entre, d'un côté, Nogent-le-Rotrou et Dreux, et de l'autre, Châteaudun et Chartres.
Le ré-adressage concerne notamment la chirurgie non urgente, et permet aux hôpitaux de Dreux et de Chartres de renvoyer des patients vers Nogent-le-Rotrou et Châteaudun quelques jours après leur intervention au bloc opératoire afin de libérer des places, a détaillé Pierre Best.
Ces protocoles représentent "un travail important", comprenant par exemple la formation des paramédicaux nogentais et dunois "qui n'ont pas forcément l'habitude des soins post-chirurgie", a pointé le directeur.
"L'esprit de ce PMSP est d'être dans des actions très concrètes, qui peuvent paraître moins ambitieuses que […] la création d'un nouveau service […] mais qui changent le quotidien", a-t-il défendu.
Au niveau des ressources humaines, un pacte de "non-agression" a été conclu entre les établissements pour fixer des règles communes financières sur les recrutements, a mis en exergue Véronique Julié.
Le GHT a également veillé à mieux accompagner les praticiens diplômés hors Union européenne (Padhue), nombreux dans le département, avec un alignement de leur rémunération et des dispositifs de formation proposés.
Autre signe que les relations entre membres du groupement s'améliorent, une convention médicale a été signée fin novembre entre Chartres et Châteaudun en matière de biologie médicale.
Dans ce domaine, le laboratoire de Chartres dessert déjà les établissements du GHT, à l'exception de Dreux, avec des antennes locales. Cette convention vient clarifier certaines responsabilités de recrutement ou de finances, confirme le maintien d'une antenne à Châteaudun "mais son fonctionnement est interrompu chaque nuit", a ajouté Pierre Best.
mg/ed/APMnews
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EURE-ET-LOIR: UN NOUVEAU PMSP "PLUS OPÉRATIONNEL ET APAISÉ" AU GHT HOPE
Ce document stratégique, conçu entre 2023 et 2024, fait suite au premier plan couvrant la période 2018-2023. Ce dernier n'a pas délivré les résultats espérés, ont confessé Pierre Best et Véronique Julié, qui est également présidente de la commission médicale d'établissement (PCME) du CH de Dreux.
Le premier PMSP, mené sous la houlette du cabinet de consultant Capgemini, reprenait l'ensemble des 26 filières de soins, "ce qui était à mon sens une erreur", a fait valoir la PCME. Sur ces filières, "très peu de choses ont finalement avancé", a-t-elle jugé.
Plus largement, cette première version a souffert d'un contexte difficile lié à la création du GHT, marquée par "un manque de confiance et une constante défiance sur la mise en place des projets", est-il décrit en introduction du nouveau PMSP. Véronique Julié a évoqué de son côté des "tensions intestines".
A l'opposé, le nouveau plan a été construit avec une approche participative. Il a été porté à la fois par la PCME du CH de Dreux mais aussi par la directrice adjointe du CH de Chartres, Emmanuelle Fouju. "Aujourd'hui cela semble évident, mais il y a six-sept ans, ça n'aurait pas été imaginable", a commenté Pierre Best. Le résultat serait un PMSP "plus concret, opérationnel et apaisé", selon le directeur.
Le choix a été fait de resserrer le plan autour de six filières prioritaires de soins:
- cancérologie et soins de support
- personnes âgées et vieillissement
- chirurgie (urgence, programmée, cancérologie)
- urgences et soins non programmés
- accident vasculaire cérébral
- santé mentale
En complément, sept axes transversaux ont été identifiés: prélèvements multi-organes, pharmacie à usage intérieur, qualité et gestion des risques, attractivité, gestion territoriale des lits, pratiques avancées et hospitalisation à domicile (HAD). Concernant cette dernière activité, un dossier d'autorisation porté par le GHT et l'association Humensia a été déposé le 26 avril dernier.
Un GCS pour répondre aux tensions en oncologie
Le territoire connaît des difficultés de ressources humaines en oncologie. Un médecin a pris sa retraite au CH de Chartres en 2024 et, récemment, des stagiaires associés en oncologie "nous ont fait faux bond", a détaillé Véronique Julié.
En réponse, le nouveau PMSP se fixe des objectifs en matière de recrutement, et prévoit plusieurs créations de postes, notamment un d'infirmer en pratique avancée (IPA) à Chartres et un d'IPA à Dreux.
Le GHT va aussi s'appuyer sur la mise en place d'un groupement de coopération sanitaire (GCS), a mis en avant Pierre Best. Cette structure doit permettre d'associer les médecins libéraux et l'hôpital, en particulier en matière d'oncologie médicale, de fidéliser les oncologues et de "rayonner dans tout le département".
"Il y a encore beaucoup de travail", a reconnu le directeur du CH de Chartres. Il a ainsi rappelé que l'hôpital de jour d'oncologie de Châteaudun avait suspendu son activité en juin dernier (cf dépêche du 05/07/2024 à 12:45). "C'est une très mauvaise chose mais l'objectif reste de le rouvrir", a-t-il précisé.
Au niveau des urgences, le GHT a préparé une feuille de route, à la demande de l'agence régionale de santé (ARS) Centre-Val de Loire, détaillant le maintien du fonctionnement des cinq services d'accueil aux urgences (SAU) et des 4 Smur du GHT, la poursuite de la prime de solidarité, le renfort de l'offre de transport sanitaire pour le Samu (une garde sectorisée de jour a été créée) ou encore le déploiement du service d'accès aux soins (Sas).
Le Sas est en cours de déploiement sur le département depuis février, mais se heurte encore à un manque d'assistants de régulation médicale (ARM) et d'opérateurs de soins non programmés (ONSP).
"Il est acté, les outils informatiques ont été validés, le local est prêt, c'est bien engagé", a confirmé Véronique Julié. Il devrait être en service au cours du premier trimestre 2025, a-t-elle estimé.
En revanche, le projet de fédération interhospitalière pour les urgences a été abandonnée.
Un pacte de "non-agression" sur les ressources humaines
En chirurgie, des protocoles d'adressage, de prise en charge et de ré-adressage de patients ont été mis en place entre, d'un côté, Nogent-le-Rotrou et Dreux, et de l'autre, Châteaudun et Chartres.
Le ré-adressage concerne notamment la chirurgie non urgente, et permet aux hôpitaux de Dreux et de Chartres de renvoyer des patients vers Nogent-le-Rotrou et Châteaudun quelques jours après leur intervention au bloc opératoire afin de libérer des places, a détaillé Pierre Best.
Ces protocoles représentent "un travail important", comprenant par exemple la formation des paramédicaux nogentais et dunois "qui n'ont pas forcément l'habitude des soins post-chirurgie", a pointé le directeur.
"L'esprit de ce PMSP est d'être dans des actions très concrètes, qui peuvent paraître moins ambitieuses que […] la création d'un nouveau service […] mais qui changent le quotidien", a-t-il défendu.
Au niveau des ressources humaines, un pacte de "non-agression" a été conclu entre les établissements pour fixer des règles communes financières sur les recrutements, a mis en exergue Véronique Julié.
Le GHT a également veillé à mieux accompagner les praticiens diplômés hors Union européenne (Padhue), nombreux dans le département, avec un alignement de leur rémunération et des dispositifs de formation proposés.
Autre signe que les relations entre membres du groupement s'améliorent, une convention médicale a été signée fin novembre entre Chartres et Châteaudun en matière de biologie médicale.
Dans ce domaine, le laboratoire de Chartres dessert déjà les établissements du GHT, à l'exception de Dreux, avec des antennes locales. Cette convention vient clarifier certaines responsabilités de recrutement ou de finances, confirme le maintien d'une antenne à Châteaudun "mais son fonctionnement est interrompu chaque nuit", a ajouté Pierre Best.
mg/ed/APMnews