Actualités de l'Urgence - APM

EPIDÉMIES HIVERNALES: DES PLANS BLANCS DÉCLENCHÉS DANS UNE MAJORITÉ DE RÉGIONS
PARIS, 8 janvier 2025 (APMnews) - Du fait des épidémies hivernales, des plans blancs étaient, mercredi, déclenchés dans une majorité de régions, a-t-on appris de sources concordantes.
Lundi, des plans blancs étaient déclenchés en Auvergne-Rhône-Alpes, Bourgogne-Franche-Comté, Bretagne, Grand Est, Hauts-de-France, Normandie, Provence-Alpes-Côte d'Azur (Paca) et Pays de la Loire, a indiqué la direction générale de l'offre de soins (DGOS) à APMnews mardi. Nouvelle-Aquitaine s'est ajoutée mardi.
En Auvergne-Rhône-Alpes, des établissements concernés ont déclenché soit le niveau 1 du plan de gestion des tensions hospitalières et des situations sanitaires exceptionnelles (PGTHSSE), soit le niveau 2 (plan blanc).
Le CHU de Saint-Etienne a annoncé mardi que "face à une affluence exceptionnelle aux urgences adultes", il activait son plan de mobilisation interne "afin de renforcer ses capacités d'accueil".
Le centre hospitalier d'Ardèche Nord (Chan), à Annonay, a déclenché son plan blanc mardi "face à une situation exceptionnelle de saturation des urgences depuis le 23 décembre 2024, aggravée par une épidémie de grippe et de nombreux arrêts de personnel en raison des pathologies hivernales".
Depuis le début de l'épidémie hivernale, ses urgences enregistrent "un afflux important de patients". Si en moyenne, 89 passages ont été constatés quotidiennement en 2024, ce chiffre a grimpé à 150 passages le 30 décembre 2024 et était de 103 le jeudi 2 janvier. En réponse, le CH a aussi mis en place une régulation de l'accès aux urgences depuis le 31 décembre et rétabli l'obligation du port du masque.
Des effets positifs au CHU de Nantes
En Pays de la Loire, le CHU de Nantes a déclenché lundi le niveau 2 du plan de gestion des tensions. Il explique avoir déprogrammé de manière ciblée des prises en charge de chirurgie ambulatoire, et fait part d'une "augmentation des capacités d'hospitalisation en aval des urgences sur les sites de l'hôpital Nord Laennec et à l'Hôtel-Dieu". Une cellule de crise évalue chaque jour la situation, afin "d'ajuster au plus près des besoins les moyens déployés".
Mercredi, il a indiqué que "les premiers effets positifs de ces mesures ont été visibles dès ce matin aux urgences où la situation s'est un peu détendue, tout en restant fragile, incitant à la prudence et à la poursuite de la mobilisation". Il a pu créer une unité provisoire d'hospitalisation de 14 lits, hébergée au sein de l'unité chirurgicale ambulatoire à l'Hôtel-Dieu et une autre de 10 lits à l'hôpital Nord Laennec dans l'unité de chirurgie thoracique et cardiovasculaire.
De plus, une coopération renforcée a pu être mise en place avec les établissements publics et privés de Loire-Atlantique permettant la mise à disposition de 5 lits par la clinique Jules-Verne (Hospi Grand Ouest) par exemple.
Le centre hospitalier (CH) de Cholet (Maine-et-Loire) a également activé son plan blanc lundi. En plus d'avoir déprogrammé des soins de manière "ciblée et progressive", l'établissement rapporte avoir ouvert des lits supplémentaires, rappelé du personnel (y compris en congé), et demandé des renforts de personnels.
Sur Facebook, le syndicat Force ouvrière (FO) fait aussi état d'un plan blanc déclenché le vendredi 3 janvier au CH de Laval. Au CH du Mans, le syndicat rapporte avoir déposé le 2 janvier un droit d'alerte de danger grave et imminent, en raison de l'afflux massif de patients au service d'urgence depuis le 30 décembre 2024. Les organisations syndicales devaient être reçues par la direction du CH du Mans mercredi.
Le centre hospitalier départemental (CHD) de Vendée a annoncé mercredi soir avoir déclenché son plan blanc "afin d'adapter les organisations internes pour permettre l'hospitalisation des patients le nécessitant".
La Normandie bien touchée depuis fin 2024
En Normandie, région très touchée par la grippe, la pression est forte pour trouver des lits d'aval et des patients doivent attendre sur des brancards aux urgences.
"L'épisode de grippe saisonnière est beaucoup plus intense que l'année dernière et cela se traduit par une fréquentation globale aux urgences plus importante", a rapporté Kevin Lullien, directeur de l'offre de soins à l'agence régionale de santé (ARS) Normandie, mardi à APMnews.
"Des établissements ont dû déclencher leur plan blanc: le CH de Lisieux [Calvados] et le CH de Dieppe [depuis le 30 décembre 2024, Seine-Maritime] et nous avons dû renforcer le transport sanitaire pour faciliter les flux comme dans le Sud Manche ce week-end où des véhicules de la sécurité civile ont permis de transférer des patients d'Avranches [Manche] vers d'autres CH car les ambulanciers n'étaient plus assez nombreux", a-t-il décrit.
Certains établissements enregistrent une augmentation de la fréquentation de l'ordre de 50% comme le CHU de Rouen, monté à 285 passages par jour aux urgences contre 200 habituellement, a-t-il cité.
"L'activité est extrêmement forte et de manière assez différente selon les services [d'urgence] mais tous ont une proportion plus importante de patients nécessitant une hospitalisation, notamment pour être oxygénés, et cela conduit à des difficultés à parvenir à tous les hospitaliser. En conséquence, beaucoup de patients attendent sur un brancard plus d'une journée", a-t-il poursuivi.
Au CHU de Rouen, lundi, 25 patients attendaient un lit et une partie a dû attendre jusqu'au lendemain, a-t-il relaté.
Les premiers établissements touchés ont essayé de rouvrir des lits notamment le CH de Lisieux qui a ouvert une unité tampon ou le CHU de Caen qui a rouvert une vingtaine de lits. Le centre hospitalier intercommunal (CHI) Elbeuf-Louviers-Val de Reuil a lui aussi rouvert 6 lits "de manière précipitée en plein week-end". Le CH Eure-Seine a rouvert 10 lits supplémentaires lundi par rapport à ses prévisions pour faciliter l'aval.
L'épidémie étant encore en progression, "la situation rest[ait] extrêmement tendue" mardi mais la rentrée, lundi, a permis à certains hôpitaux de rouvrir plus facilement des lits. Cependant, à Avranches, cela reste "extrêmement tendu" avec des patients sur des brancards aux urgences, a noté Kevin Lullien.
Ce sont surtout des personnes âgées. En revanche, "en Ehpad, nous n'avons pas de remontées de cas groupés", a-t-il ajouté.
L'ARS Normandie est en lien chaque jour avec les établissements et les aide à organiser les transferts nécessaires au sein de la région. Chaque direction départementale tient des réunions pour coordonner les ressources, tandis que les établissements continuent à communiquer auprès de la population pour limiter le recours aux urgences aux cas les plus graves. L'agence rappelle l'importance de la vaccination antigrippale à la population.
Sollicité, le CH de Lisieux a indiqué mardi soir que "la situation rest[ait] compliquée avec de nombreux patients avec des pathologies grippales. Nous sommes montés en charge pour atteindre à ce jour un capacitaire de 10 lits opérationnels dédiés à l'épidémie grippale".
"Les patients continuent d'affluer aux urgences, avec des situations de détresse respiratoire, même pour des patients 'jeunes' de moins de 65 ans. La grande majorité des patients est non vaccinée, et certains nécessitent des soins intensifs réanimatoires", témoigne l'établissement.
Plusieurs mesures ont été mises en place dont une cellule de suivi quotidienne, la réunion mardi d'une cellule de gestion de parcours (pluridisciplinaire: médecin/filière d'aval, direction commune avec les SMR -soins médicaux et de réadaptation-, service social, gestionnaire de lit, coordination HAD,…) pour faciliter les sorties notamment pour les situations les plus bloquantes, la mobilisation de l'aval des SMR de la direction commune (CH de Vimoutiers, CH de Pont-l'Evêque) et aussi des renforts de soignants aux urgences, a listé la direction.
L'unité tampon hivernale fonctionne avec des médecins de spécialité qui se relaient pour prendre en charge les patients et des équipes paramédicales qui se relaient également. Lorsqu'une spécialité gère l'unité, ceci implique de la déprogrammation, note le CH.
En Bretagne, les urgences du CHU de Rennes, déjà placées en régulation nocturne depuis le 19 décembre 2024 tout comme les autres services d'urgence de l'agglomération, sont "en ébullition", selon la CGT. Un droit d'alerte a été déposé lundi "car les conditions d'accueil aux urgences dépassent l'entendement avec des patients très âgés sur des brancards depuis plus de 10 heures".
Mercredi, le CHU de Rennes a déclenché son plan blanc "afin de faire face à une activité très élevée aux urgences adultes en raison notamment de l'épidémie de grippe", a-t-il annoncé dans un communiqué.
Elle "s'est encore intensifiée ces derniers jours requérant un besoin renforcé de capacités en lits pour des patients non programmés nécessitant une hospitalisation; le service des urgences adultes enregistre dès lors un nombre de passages quotidien autour de 200, une saturation des lits de réanimation, avec un capacitaire en lits disponibles très faible, compte tenu du niveau d'activité élevé dans tous les services du CHU."
La mobilisation est donc accentuée avec le plan blanc. Plusieurs actions sont en cours de mise en œuvre, comme la réorganisation des activités de soins avec un report de programmation en médecine et en chirurgie "de manière ciblée" et une coopération renforcée avec les établissements du territoire de santé de Haute Bretagne pour les lits d'aval en médecine, en soins de suite et en Ehpad.
Une cellule de crise liée au plan blanc est activée afin d'ajuster au plus près des besoins les moyens déployés et des réunions de coordination territoriale hebdomadaires se poursuivront en lien avec l'ARS.
Paca et les Hauts-de-France aussi en tension
Du côté de Paca, huit établissements "ont encore à ce jour en activation leur plan de mobilisation interne afin de renforcer les ressources humaines et fluidifier l'organisation nécessaire à la bonne prise en charge des patients dans les meilleures conditions", a recensé mardi l'ARS, interrogée par APMnews.
Les établissements concernés et listés par l'ARS sont: le CHI de Toulon/La Seyne-sur-Mer et le CH d'Hyères dans le Var (cf dépêche du 03/01/2025 à 18:02), les CHI Aix-Perthuis et l'hôpital d'instruction des armées (HIA) Laveran à Marseille dans les Bouches-du-Rhône, ainsi que les CH d'Avignon, Orange, Carpentras et Cavaillon dans le Vaucluse.
A ce bilan de l'ARS Paca s'ajoute le CHI de Fréjus/Saint-Raphaël qui a annoncé avoir enclenché le niveau 1, dans un communiqué diffusé mardi. "Malgré les organisations mises en place, les capacités d'hospitalisation ouvertes […] et les renforts hivernaux, la situation actuelle impose une organisation renforcée".
Dans les Hauts-de-France, les tensions peuvent être "très variables d'un établissement ou d'un moment à l'autre" et pèsent tant sur les urgences que les soins critiques et les solutions d'aval, notamment au CH d'Abbeville (Somme), en "plan blanc" en début de semaine, a déclaré l'ARS.
"L'anticipation des tensions et la réponse aux éventuelles difficultés s'organisent, sous l'égide de l'ARS, au sein même des territoires et des centres hospitaliers, selon un principe d'animation et de solidarité territoriale qui permet d'organiser une réponse collective pour assurer la prise en charge de tous les patients qui en ont besoin", poursuit l'agence, avant de souligner l'importance des gestes barrières et de la vaccination.
En Nouvelle-Aquitaine, l'hôpital Saint-Louis (groupe hospitalier -GH- La Rochelle-Ré-Aunis) a été "placé en plan blanc", a annoncé l'établissement mardi sur son site internet, évoquant "une forte saturation des services dans un contexte d'épidémie hivernale".
Augmentation notable au CHU de Guadeloupe
Dans un communiqué daté de lundi, le CHU de Guadeloupe évoque une "augmentation notable" de l'activité aux urgences, avec 130 voire 150 passages par jour contre 90 en moyenne durant les fêtes de fin d'année.
Cette hausse s'explique par "un taux élevé d'accidentologie", de nombreux patients âgés et la difficulté à obtenir un rendez-vous en ville dans cette période. Si la grippe n'y a pas encore atteint le stade épidémique (le dernier bulletin de Santé publique France évoque un stade pré-épidémique), les tensions aux urgences sont donc déjà existantes.
"Avec le démarrage de la période carnavalesque, il est primordial de redoubler de vigilance, notamment sur les routes et concernant la consommation d'alcool. Ces précautions sont essentielles afin de limiter les accidents et préserver les capacités des urgences pour les situations vitales", prévient le CHU.
L'ARS Bourgogne-Franche-Comté recommande le port du masque en établissement
En Bourgogne-Franche-Comté, quatre hôpitaux avaient déclenché leur plan blanc mardi: les CH de Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire), Jura Sud (Lons-le-Saunier) et le centre hospitalier de l'agglomération de Nevers (Chan), a-t-on appris mercredi auprès de l'ARS, tandis que le CH de Mâcon l'a levé mercredi.
Contacté mercredi par APMnews, le CH d'Auxerre a indiqué avoir déclenché mercredi le dispositif hôpital en tension (HET).
Une régulation préalable des admissions aux urgences par les centres 15 a été mise en place en Côte-d'Or (24h/24 et 7j/7) pour l'accès aux urgences de l'hôpital privé Dijon-Bourgogne (Ramsay Santé) à Valmy et du CHU de Dijon, dans la Nièvre (24h/24h et 7j/7j) pour le Chan, en Haute-Saône pour les urgences de Gray entre 19h et 7h30, ainsi qu'en Saône-et-Loire entre 18h et 8h et H24 pour le CH de Chalon.
"La Bourgogne-Franche-Comté est entrée dans sa quatrième semaine d'épidémie de grippe avec une très forte dynamique virale observée par Santé publique France, en médecine de ville, comme en termes de régulation et de passages aux urgences", a souligné l'ARS dans un communiqué diffusé mercredi. "La région a par ailleurs entamé sa cinquième semaine d'épidémie de bronchiolite."
En conséquence, l'agence a recommandé "à tous les établissements de santé et médico-sociaux de la région de rendre le port du masque obligatoire sur leurs sites et de renforcer les mesures d'hygiène et de prévention", tout en conseillant au grand public de "ne pas se rendre spontanément dans un service mais contacter son médecin en première intention, ou composer le 15, la régulation médicale permettant de mettre en œuvre une prise en charge adaptée aux besoins de chaque patient".
Dans le Grand Est, le CHU de Reims, le CH de Troyes le groupement hospitalier Aube Marne (Gham, Aube), et les CH de l'Ouest Vosgien (Chov, Vittel et de Neufchâteau), d'Epinal et de Remiremont (Vosges) ont également déclenché leur plan blanc mercredi.
Parmi eux, le CHU de Reims et les CH de Troyes et d'Epinal avaient mis en place une régulation préalable à l'admission aux urgences, tout comme le CHR Metz-Thionville.
L'ARS Grand Est recensait mercredi soir sept départements dans lesquels d'autres établissements avaient déclenché le dispositif HET:
- Haute-Marne: CH de Saint-Dizier
- Meuse: Bar-le-Duc
- Meurthe-et-Moselle: CHU de Nancy et CH de Lunéville et de Toul
- Moselle: CHR Metz-Thionville et les CH Forbach, Sarrebourg et Sarreguemines
- Vosges: Chov
- Bas-Rhin: Hôpitaux universitaires de Strasbourg (HUS), CH d'Haguenau et Wissembourg et le GH Sélestat Obernai
- Haut-Rhin: Groupe hospitalier de la région de Mulhouse et Sud-Alsace (GHRMSA) et Hôpitaux civils de Colmar (HCC).
al-san-sl-bd-jyp-gl/ab/APMnews
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EPIDÉMIES HIVERNALES: DES PLANS BLANCS DÉCLENCHÉS DANS UNE MAJORITÉ DE RÉGIONS
PARIS, 8 janvier 2025 (APMnews) - Du fait des épidémies hivernales, des plans blancs étaient, mercredi, déclenchés dans une majorité de régions, a-t-on appris de sources concordantes.
Lundi, des plans blancs étaient déclenchés en Auvergne-Rhône-Alpes, Bourgogne-Franche-Comté, Bretagne, Grand Est, Hauts-de-France, Normandie, Provence-Alpes-Côte d'Azur (Paca) et Pays de la Loire, a indiqué la direction générale de l'offre de soins (DGOS) à APMnews mardi. Nouvelle-Aquitaine s'est ajoutée mardi.
En Auvergne-Rhône-Alpes, des établissements concernés ont déclenché soit le niveau 1 du plan de gestion des tensions hospitalières et des situations sanitaires exceptionnelles (PGTHSSE), soit le niveau 2 (plan blanc).
Le CHU de Saint-Etienne a annoncé mardi que "face à une affluence exceptionnelle aux urgences adultes", il activait son plan de mobilisation interne "afin de renforcer ses capacités d'accueil".
Le centre hospitalier d'Ardèche Nord (Chan), à Annonay, a déclenché son plan blanc mardi "face à une situation exceptionnelle de saturation des urgences depuis le 23 décembre 2024, aggravée par une épidémie de grippe et de nombreux arrêts de personnel en raison des pathologies hivernales".
Depuis le début de l'épidémie hivernale, ses urgences enregistrent "un afflux important de patients". Si en moyenne, 89 passages ont été constatés quotidiennement en 2024, ce chiffre a grimpé à 150 passages le 30 décembre 2024 et était de 103 le jeudi 2 janvier. En réponse, le CH a aussi mis en place une régulation de l'accès aux urgences depuis le 31 décembre et rétabli l'obligation du port du masque.
Des effets positifs au CHU de Nantes
En Pays de la Loire, le CHU de Nantes a déclenché lundi le niveau 2 du plan de gestion des tensions. Il explique avoir déprogrammé de manière ciblée des prises en charge de chirurgie ambulatoire, et fait part d'une "augmentation des capacités d'hospitalisation en aval des urgences sur les sites de l'hôpital Nord Laennec et à l'Hôtel-Dieu". Une cellule de crise évalue chaque jour la situation, afin "d'ajuster au plus près des besoins les moyens déployés".
Mercredi, il a indiqué que "les premiers effets positifs de ces mesures ont été visibles dès ce matin aux urgences où la situation s'est un peu détendue, tout en restant fragile, incitant à la prudence et à la poursuite de la mobilisation". Il a pu créer une unité provisoire d'hospitalisation de 14 lits, hébergée au sein de l'unité chirurgicale ambulatoire à l'Hôtel-Dieu et une autre de 10 lits à l'hôpital Nord Laennec dans l'unité de chirurgie thoracique et cardiovasculaire.
De plus, une coopération renforcée a pu être mise en place avec les établissements publics et privés de Loire-Atlantique permettant la mise à disposition de 5 lits par la clinique Jules-Verne (Hospi Grand Ouest) par exemple.
Le centre hospitalier (CH) de Cholet (Maine-et-Loire) a également activé son plan blanc lundi. En plus d'avoir déprogrammé des soins de manière "ciblée et progressive", l'établissement rapporte avoir ouvert des lits supplémentaires, rappelé du personnel (y compris en congé), et demandé des renforts de personnels.
Sur Facebook, le syndicat Force ouvrière (FO) fait aussi état d'un plan blanc déclenché le vendredi 3 janvier au CH de Laval. Au CH du Mans, le syndicat rapporte avoir déposé le 2 janvier un droit d'alerte de danger grave et imminent, en raison de l'afflux massif de patients au service d'urgence depuis le 30 décembre 2024. Les organisations syndicales devaient être reçues par la direction du CH du Mans mercredi.
Le centre hospitalier départemental (CHD) de Vendée a annoncé mercredi soir avoir déclenché son plan blanc "afin d'adapter les organisations internes pour permettre l'hospitalisation des patients le nécessitant".
La Normandie bien touchée depuis fin 2024
En Normandie, région très touchée par la grippe, la pression est forte pour trouver des lits d'aval et des patients doivent attendre sur des brancards aux urgences.
"L'épisode de grippe saisonnière est beaucoup plus intense que l'année dernière et cela se traduit par une fréquentation globale aux urgences plus importante", a rapporté Kevin Lullien, directeur de l'offre de soins à l'agence régionale de santé (ARS) Normandie, mardi à APMnews.
"Des établissements ont dû déclencher leur plan blanc: le CH de Lisieux [Calvados] et le CH de Dieppe [depuis le 30 décembre 2024, Seine-Maritime] et nous avons dû renforcer le transport sanitaire pour faciliter les flux comme dans le Sud Manche ce week-end où des véhicules de la sécurité civile ont permis de transférer des patients d'Avranches [Manche] vers d'autres CH car les ambulanciers n'étaient plus assez nombreux", a-t-il décrit.
Certains établissements enregistrent une augmentation de la fréquentation de l'ordre de 50% comme le CHU de Rouen, monté à 285 passages par jour aux urgences contre 200 habituellement, a-t-il cité.
"L'activité est extrêmement forte et de manière assez différente selon les services [d'urgence] mais tous ont une proportion plus importante de patients nécessitant une hospitalisation, notamment pour être oxygénés, et cela conduit à des difficultés à parvenir à tous les hospitaliser. En conséquence, beaucoup de patients attendent sur un brancard plus d'une journée", a-t-il poursuivi.
Au CHU de Rouen, lundi, 25 patients attendaient un lit et une partie a dû attendre jusqu'au lendemain, a-t-il relaté.
Les premiers établissements touchés ont essayé de rouvrir des lits notamment le CH de Lisieux qui a ouvert une unité tampon ou le CHU de Caen qui a rouvert une vingtaine de lits. Le centre hospitalier intercommunal (CHI) Elbeuf-Louviers-Val de Reuil a lui aussi rouvert 6 lits "de manière précipitée en plein week-end". Le CH Eure-Seine a rouvert 10 lits supplémentaires lundi par rapport à ses prévisions pour faciliter l'aval.
L'épidémie étant encore en progression, "la situation rest[ait] extrêmement tendue" mardi mais la rentrée, lundi, a permis à certains hôpitaux de rouvrir plus facilement des lits. Cependant, à Avranches, cela reste "extrêmement tendu" avec des patients sur des brancards aux urgences, a noté Kevin Lullien.
Ce sont surtout des personnes âgées. En revanche, "en Ehpad, nous n'avons pas de remontées de cas groupés", a-t-il ajouté.
L'ARS Normandie est en lien chaque jour avec les établissements et les aide à organiser les transferts nécessaires au sein de la région. Chaque direction départementale tient des réunions pour coordonner les ressources, tandis que les établissements continuent à communiquer auprès de la population pour limiter le recours aux urgences aux cas les plus graves. L'agence rappelle l'importance de la vaccination antigrippale à la population.
Sollicité, le CH de Lisieux a indiqué mardi soir que "la situation rest[ait] compliquée avec de nombreux patients avec des pathologies grippales. Nous sommes montés en charge pour atteindre à ce jour un capacitaire de 10 lits opérationnels dédiés à l'épidémie grippale".
"Les patients continuent d'affluer aux urgences, avec des situations de détresse respiratoire, même pour des patients 'jeunes' de moins de 65 ans. La grande majorité des patients est non vaccinée, et certains nécessitent des soins intensifs réanimatoires", témoigne l'établissement.
Plusieurs mesures ont été mises en place dont une cellule de suivi quotidienne, la réunion mardi d'une cellule de gestion de parcours (pluridisciplinaire: médecin/filière d'aval, direction commune avec les SMR -soins médicaux et de réadaptation-, service social, gestionnaire de lit, coordination HAD,…) pour faciliter les sorties notamment pour les situations les plus bloquantes, la mobilisation de l'aval des SMR de la direction commune (CH de Vimoutiers, CH de Pont-l'Evêque) et aussi des renforts de soignants aux urgences, a listé la direction.
L'unité tampon hivernale fonctionne avec des médecins de spécialité qui se relaient pour prendre en charge les patients et des équipes paramédicales qui se relaient également. Lorsqu'une spécialité gère l'unité, ceci implique de la déprogrammation, note le CH.
En Bretagne, les urgences du CHU de Rennes, déjà placées en régulation nocturne depuis le 19 décembre 2024 tout comme les autres services d'urgence de l'agglomération, sont "en ébullition", selon la CGT. Un droit d'alerte a été déposé lundi "car les conditions d'accueil aux urgences dépassent l'entendement avec des patients très âgés sur des brancards depuis plus de 10 heures".
Mercredi, le CHU de Rennes a déclenché son plan blanc "afin de faire face à une activité très élevée aux urgences adultes en raison notamment de l'épidémie de grippe", a-t-il annoncé dans un communiqué.
Elle "s'est encore intensifiée ces derniers jours requérant un besoin renforcé de capacités en lits pour des patients non programmés nécessitant une hospitalisation; le service des urgences adultes enregistre dès lors un nombre de passages quotidien autour de 200, une saturation des lits de réanimation, avec un capacitaire en lits disponibles très faible, compte tenu du niveau d'activité élevé dans tous les services du CHU."
La mobilisation est donc accentuée avec le plan blanc. Plusieurs actions sont en cours de mise en œuvre, comme la réorganisation des activités de soins avec un report de programmation en médecine et en chirurgie "de manière ciblée" et une coopération renforcée avec les établissements du territoire de santé de Haute Bretagne pour les lits d'aval en médecine, en soins de suite et en Ehpad.
Une cellule de crise liée au plan blanc est activée afin d'ajuster au plus près des besoins les moyens déployés et des réunions de coordination territoriale hebdomadaires se poursuivront en lien avec l'ARS.
Paca et les Hauts-de-France aussi en tension
Du côté de Paca, huit établissements "ont encore à ce jour en activation leur plan de mobilisation interne afin de renforcer les ressources humaines et fluidifier l'organisation nécessaire à la bonne prise en charge des patients dans les meilleures conditions", a recensé mardi l'ARS, interrogée par APMnews.
Les établissements concernés et listés par l'ARS sont: le CHI de Toulon/La Seyne-sur-Mer et le CH d'Hyères dans le Var (cf dépêche du 03/01/2025 à 18:02), les CHI Aix-Perthuis et l'hôpital d'instruction des armées (HIA) Laveran à Marseille dans les Bouches-du-Rhône, ainsi que les CH d'Avignon, Orange, Carpentras et Cavaillon dans le Vaucluse.
A ce bilan de l'ARS Paca s'ajoute le CHI de Fréjus/Saint-Raphaël qui a annoncé avoir enclenché le niveau 1, dans un communiqué diffusé mardi. "Malgré les organisations mises en place, les capacités d'hospitalisation ouvertes […] et les renforts hivernaux, la situation actuelle impose une organisation renforcée".
Dans les Hauts-de-France, les tensions peuvent être "très variables d'un établissement ou d'un moment à l'autre" et pèsent tant sur les urgences que les soins critiques et les solutions d'aval, notamment au CH d'Abbeville (Somme), en "plan blanc" en début de semaine, a déclaré l'ARS.
"L'anticipation des tensions et la réponse aux éventuelles difficultés s'organisent, sous l'égide de l'ARS, au sein même des territoires et des centres hospitaliers, selon un principe d'animation et de solidarité territoriale qui permet d'organiser une réponse collective pour assurer la prise en charge de tous les patients qui en ont besoin", poursuit l'agence, avant de souligner l'importance des gestes barrières et de la vaccination.
En Nouvelle-Aquitaine, l'hôpital Saint-Louis (groupe hospitalier -GH- La Rochelle-Ré-Aunis) a été "placé en plan blanc", a annoncé l'établissement mardi sur son site internet, évoquant "une forte saturation des services dans un contexte d'épidémie hivernale".
Augmentation notable au CHU de Guadeloupe
Dans un communiqué daté de lundi, le CHU de Guadeloupe évoque une "augmentation notable" de l'activité aux urgences, avec 130 voire 150 passages par jour contre 90 en moyenne durant les fêtes de fin d'année.
Cette hausse s'explique par "un taux élevé d'accidentologie", de nombreux patients âgés et la difficulté à obtenir un rendez-vous en ville dans cette période. Si la grippe n'y a pas encore atteint le stade épidémique (le dernier bulletin de Santé publique France évoque un stade pré-épidémique), les tensions aux urgences sont donc déjà existantes.
"Avec le démarrage de la période carnavalesque, il est primordial de redoubler de vigilance, notamment sur les routes et concernant la consommation d'alcool. Ces précautions sont essentielles afin de limiter les accidents et préserver les capacités des urgences pour les situations vitales", prévient le CHU.
L'ARS Bourgogne-Franche-Comté recommande le port du masque en établissement
En Bourgogne-Franche-Comté, quatre hôpitaux avaient déclenché leur plan blanc mardi: les CH de Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire), Jura Sud (Lons-le-Saunier) et le centre hospitalier de l'agglomération de Nevers (Chan), a-t-on appris mercredi auprès de l'ARS, tandis que le CH de Mâcon l'a levé mercredi.
Contacté mercredi par APMnews, le CH d'Auxerre a indiqué avoir déclenché mercredi le dispositif hôpital en tension (HET).
Une régulation préalable des admissions aux urgences par les centres 15 a été mise en place en Côte-d'Or (24h/24 et 7j/7) pour l'accès aux urgences de l'hôpital privé Dijon-Bourgogne (Ramsay Santé) à Valmy et du CHU de Dijon, dans la Nièvre (24h/24h et 7j/7j) pour le Chan, en Haute-Saône pour les urgences de Gray entre 19h et 7h30, ainsi qu'en Saône-et-Loire entre 18h et 8h et H24 pour le CH de Chalon.
"La Bourgogne-Franche-Comté est entrée dans sa quatrième semaine d'épidémie de grippe avec une très forte dynamique virale observée par Santé publique France, en médecine de ville, comme en termes de régulation et de passages aux urgences", a souligné l'ARS dans un communiqué diffusé mercredi. "La région a par ailleurs entamé sa cinquième semaine d'épidémie de bronchiolite."
En conséquence, l'agence a recommandé "à tous les établissements de santé et médico-sociaux de la région de rendre le port du masque obligatoire sur leurs sites et de renforcer les mesures d'hygiène et de prévention", tout en conseillant au grand public de "ne pas se rendre spontanément dans un service mais contacter son médecin en première intention, ou composer le 15, la régulation médicale permettant de mettre en œuvre une prise en charge adaptée aux besoins de chaque patient".
Dans le Grand Est, le CHU de Reims, le CH de Troyes le groupement hospitalier Aube Marne (Gham, Aube), et les CH de l'Ouest Vosgien (Chov, Vittel et de Neufchâteau), d'Epinal et de Remiremont (Vosges) ont également déclenché leur plan blanc mercredi.
Parmi eux, le CHU de Reims et les CH de Troyes et d'Epinal avaient mis en place une régulation préalable à l'admission aux urgences, tout comme le CHR Metz-Thionville.
L'ARS Grand Est recensait mercredi soir sept départements dans lesquels d'autres établissements avaient déclenché le dispositif HET:
- Haute-Marne: CH de Saint-Dizier
- Meuse: Bar-le-Duc
- Meurthe-et-Moselle: CHU de Nancy et CH de Lunéville et de Toul
- Moselle: CHR Metz-Thionville et les CH Forbach, Sarrebourg et Sarreguemines
- Vosges: Chov
- Bas-Rhin: Hôpitaux universitaires de Strasbourg (HUS), CH d'Haguenau et Wissembourg et le GH Sélestat Obernai
- Haut-Rhin: Groupe hospitalier de la région de Mulhouse et Sud-Alsace (GHRMSA) et Hôpitaux civils de Colmar (HCC).
al-san-sl-bd-jyp-gl/ab/APMnews