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24/10 2024
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ENTRE LE GH SUD ILE-DE-FRANCE ET LE CH SUD 77, LES COOPÉRATIONS SE CONSTRUISENT SUR L'OFFRE DE SOINS

(Par Maryannick LE BRIS)

FONTAINEBLEAU (Seine-et-Marne), 24 octobre 2024 (APMnews) - Les coopérations entre le GH Sud Francilien et le CH du Sud Seine-et-Marne (CH Sud 77), en direction commune depuis un an, se développent autour de fédérations médicales inter-hospitalières et avec des responsabilités médicales "croisées", a expliqué Benoît Fraslin, directeur des deux établissements, dans un entretien à APMnews la semaine dernière.

Comme la direction l'avait précédemment expliqué après la publication d'un rapport de la chambre régionale des comptes (CRC), les deux établissements organisent, "via des conventions de FMIH [fédérations médicales inter-hospitalières], une vraie approche territoriale et graduée", a souligné Benoît Fraslin, directeur depuis un an du GHSIF (Melun et Brie-Comte-Robert) et qui dirigeait déjà le CH Sud 77 (Fontainebleau, Montereau et Nemours) (cf dépêche du 09/10/2024 à 11:30).

"Nous sommes en train de mettre en œuvre de manière concrète et accélérée ce qui avait été discuté dès 2021", avec la mise en "veille" par l'agence régionale de santé (ARS) du groupement hospitalier de territoire (GHT) Sud 77, composé des deux établissements et dont l'hôpital de Melun avait été désigné établissement support.

Le GHT avait dès l'origine échoué à se structurer, fait l'objet de blocages conflictuels et d'une requête rejetée en justice de la part du CH Sud 77, même si des coopérations médicales ont pu s'engager. Le choix a alors été fait de raisonner plutôt en organisation de parcours de soins que de GHT, comme l'avait signalé l'ancien directeur du GHSIF, Dominique Peljak (cf dépêche du 21/03/2022 à 17:51 et APM MLB6RP573).

Ont donc été créées récemment des FMIH pour la chirurgie (GHSIF et CH du Sud 77), pour les urgences (GHSIF, CH Sud 77 et CH de Provins), et une autre pour les soins critiques, qui associe ces trois établissements, l'hôpital Forcilles de la Fondation Cognacq-Jay, à Férolles-Atilly, ainsi que le GHU Henri-Mondor de l'Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP) et l'université Paris Est Créteil.

"Nous avons un coordonnateur hospitalier qui est l'un de nos leaders médicaux et un coordonnateur universitaire qui est un PU-PH [professeur des universités-praticien hospitalier] de Mondor", a expliqué Benoît Fraslin. "On emmène à la fois le volet de l'organisation des soins et le sujet universitaire, sous l'angle de la recherche en particulier" et "on crée des parcours de formation pour les professionnels entre nos établissements".

Avant ces trois fédérations en préexistaient quatre autres, entre le CH Sud 77 et le centre hospitalier Sud Francilien, en ORL, en neurologie (orientée sur la prise en charge de l'AVC notamment), en diabétologie-endocrinologie et en cardiologie.

Dans ce nouveau contexte de la direction commune, le CH Sud 77 va réviser son projet d'établissement "2022-2027" et le GHSIF va adopter son prochain projet d'établissement, l'actuel couvrant "jusqu'à cette année". Ces deux projets "interfacés" vont permettre "d'avoir une feuille de route territoriale", a fait valoir Benoît Fraslin.

Par ailleurs, des "médecins vont d'un établissement à l'autre et prennent des responsabilités croisées", a-t-il pointé. Par exemple, "le responsable de la réanimation et ancien président de la CME [commission médicale d'établissement] de Melun est également depuis janvier le chef de service de la réanimation de Fontainebleau".

"Il est en train, également via la FMIH, d'organiser en totale concordance l'activité des deux réanimations de notre territoire."

"Le responsable de la cardiologie et président de la CME du GHSIF va déployer des consultations avancées sur Fontainebleau et Nemours avec son équipe", a également illustré le directeur. "Le président de la CME du CH Sud 77, chirurgien digestif, va aller renforcer l'organisation de la chirurgie digestive du GHSIF."

Sur le Santépôle de Melun, revoir le cadre du partenariat avec la clinique

"Le cap a été fixé sur le fait qu'il faut que l'on emmène ensemble la bonne organisation de l'offre à la population et la démonstration est faite que les médecins ont compris le sujet, s'en emparent et avancent", s'est-il félicité. Son "rôle et celui de l'équipe de direction est de les étayer dans le virage qu'ils ont pris ensemble".

S'agissant de l'activité de chirurgie sur le site de Melun, "l'objectif est de reprendre le sujet de ce qui a été posé historiquement" comme cadre de partenariat "public-privé" entre l'hôpital et la clinique Saint-Jean l'Ermitage (groupe Avec), implantée sur le même site.

Au sein du Santépôle formé avec la clinique Saint-Jean l'Ermitage depuis 2018, il a été décidé que l'hôpital de Melun loue deux salles de bloc opératoire situées dans la clinique et facture à cette dernière certaines prestations. La coopération a ainsi pris corps, dans un contexte de relations financières compliquées (cf dépêche du 23/10/2018 à 19:01).

En 2023, le prédécesseur de Benoît Fraslin avait annoncé le souhait d'engager la construction d'un bloc opératoire pour le GHSIF, afin de pouvoir développer l'activité de chirurgie de l'hôpital (cf dépêche du 03/02/2023 à 10:14).

"On est en discussion pour revoir au fond les modalités de coopération entre [la clinique et l'hôpital] à Melun, tout en intégrant -ce qui peut créer un peu de complexité- le fait que l'on doive traiter le sujet à trois, parce qu'il faut à la fois une articulation entre le GHSIF et le CH Sud 77 et une articulation à Melun entre la clinique et le GHSIF", a précisé Benoît Fraslin.

"On est en négociation pour que l'hôpital puisse racheter les murs qui sont aujourd'hui occupés par la clinique", dont elle n'est pas propriétaire et dont une partie n'est "aujourd'hui pas occupée", a-t-il fait savoir.

Il s'agirait de "reconstruire un cadre de coopération différent et probablement d'être plus dans une co-utilisation d'une infrastructure plutôt que d'être dans une cohabitation".

L'enjeu est d'arriver "à trouver des organisations médicales qui vont permettre à la clinique et à l'hôpital de se développer", a argué Benoît Fraslin. Aujourd'hui, "le paradoxe de la situation, c'est qu'il y a un très bel outil", mais "chacun finit par être contraint dans le cadre qui a été posé". Il faut donc "redonner de la marge, de l'agilité aux deux opérateurs".

L'établissement hospitalier "est aujourd'hui capable de porter cette acquisition", sachant que cette décision serait "un arbitrage d'investissement" stratégique, a-t-il souligné.

mlb/ab/APMnews

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(Par Maryannick LE BRIS)

FONTAINEBLEAU (Seine-et-Marne), 24 octobre 2024 (APMnews) - Les coopérations entre le GH Sud Francilien et le CH du Sud Seine-et-Marne (CH Sud 77), en direction commune depuis un an, se développent autour de fédérations médicales inter-hospitalières et avec des responsabilités médicales "croisées", a expliqué Benoît Fraslin, directeur des deux établissements, dans un entretien à APMnews la semaine dernière.

Comme la direction l'avait précédemment expliqué après la publication d'un rapport de la chambre régionale des comptes (CRC), les deux établissements organisent, "via des conventions de FMIH [fédérations médicales inter-hospitalières], une vraie approche territoriale et graduée", a souligné Benoît Fraslin, directeur depuis un an du GHSIF (Melun et Brie-Comte-Robert) et qui dirigeait déjà le CH Sud 77 (Fontainebleau, Montereau et Nemours) (cf dépêche du 09/10/2024 à 11:30).

"Nous sommes en train de mettre en œuvre de manière concrète et accélérée ce qui avait été discuté dès 2021", avec la mise en "veille" par l'agence régionale de santé (ARS) du groupement hospitalier de territoire (GHT) Sud 77, composé des deux établissements et dont l'hôpital de Melun avait été désigné établissement support.

Le GHT avait dès l'origine échoué à se structurer, fait l'objet de blocages conflictuels et d'une requête rejetée en justice de la part du CH Sud 77, même si des coopérations médicales ont pu s'engager. Le choix a alors été fait de raisonner plutôt en organisation de parcours de soins que de GHT, comme l'avait signalé l'ancien directeur du GHSIF, Dominique Peljak (cf dépêche du 21/03/2022 à 17:51 et APM MLB6RP573).

Ont donc été créées récemment des FMIH pour la chirurgie (GHSIF et CH du Sud 77), pour les urgences (GHSIF, CH Sud 77 et CH de Provins), et une autre pour les soins critiques, qui associe ces trois établissements, l'hôpital Forcilles de la Fondation Cognacq-Jay, à Férolles-Atilly, ainsi que le GHU Henri-Mondor de l'Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP) et l'université Paris Est Créteil.

"Nous avons un coordonnateur hospitalier qui est l'un de nos leaders médicaux et un coordonnateur universitaire qui est un PU-PH [professeur des universités-praticien hospitalier] de Mondor", a expliqué Benoît Fraslin. "On emmène à la fois le volet de l'organisation des soins et le sujet universitaire, sous l'angle de la recherche en particulier" et "on crée des parcours de formation pour les professionnels entre nos établissements".

Avant ces trois fédérations en préexistaient quatre autres, entre le CH Sud 77 et le centre hospitalier Sud Francilien, en ORL, en neurologie (orientée sur la prise en charge de l'AVC notamment), en diabétologie-endocrinologie et en cardiologie.

Dans ce nouveau contexte de la direction commune, le CH Sud 77 va réviser son projet d'établissement "2022-2027" et le GHSIF va adopter son prochain projet d'établissement, l'actuel couvrant "jusqu'à cette année". Ces deux projets "interfacés" vont permettre "d'avoir une feuille de route territoriale", a fait valoir Benoît Fraslin.

Par ailleurs, des "médecins vont d'un établissement à l'autre et prennent des responsabilités croisées", a-t-il pointé. Par exemple, "le responsable de la réanimation et ancien président de la CME [commission médicale d'établissement] de Melun est également depuis janvier le chef de service de la réanimation de Fontainebleau".

"Il est en train, également via la FMIH, d'organiser en totale concordance l'activité des deux réanimations de notre territoire."

"Le responsable de la cardiologie et président de la CME du GHSIF va déployer des consultations avancées sur Fontainebleau et Nemours avec son équipe", a également illustré le directeur. "Le président de la CME du CH Sud 77, chirurgien digestif, va aller renforcer l'organisation de la chirurgie digestive du GHSIF."

Sur le Santépôle de Melun, revoir le cadre du partenariat avec la clinique

"Le cap a été fixé sur le fait qu'il faut que l'on emmène ensemble la bonne organisation de l'offre à la population et la démonstration est faite que les médecins ont compris le sujet, s'en emparent et avancent", s'est-il félicité. Son "rôle et celui de l'équipe de direction est de les étayer dans le virage qu'ils ont pris ensemble".

S'agissant de l'activité de chirurgie sur le site de Melun, "l'objectif est de reprendre le sujet de ce qui a été posé historiquement" comme cadre de partenariat "public-privé" entre l'hôpital et la clinique Saint-Jean l'Ermitage (groupe Avec), implantée sur le même site.

Au sein du Santépôle formé avec la clinique Saint-Jean l'Ermitage depuis 2018, il a été décidé que l'hôpital de Melun loue deux salles de bloc opératoire situées dans la clinique et facture à cette dernière certaines prestations. La coopération a ainsi pris corps, dans un contexte de relations financières compliquées (cf dépêche du 23/10/2018 à 19:01).

En 2023, le prédécesseur de Benoît Fraslin avait annoncé le souhait d'engager la construction d'un bloc opératoire pour le GHSIF, afin de pouvoir développer l'activité de chirurgie de l'hôpital (cf dépêche du 03/02/2023 à 10:14).

"On est en discussion pour revoir au fond les modalités de coopération entre [la clinique et l'hôpital] à Melun, tout en intégrant -ce qui peut créer un peu de complexité- le fait que l'on doive traiter le sujet à trois, parce qu'il faut à la fois une articulation entre le GHSIF et le CH Sud 77 et une articulation à Melun entre la clinique et le GHSIF", a précisé Benoît Fraslin.

"On est en négociation pour que l'hôpital puisse racheter les murs qui sont aujourd'hui occupés par la clinique", dont elle n'est pas propriétaire et dont une partie n'est "aujourd'hui pas occupée", a-t-il fait savoir.

Il s'agirait de "reconstruire un cadre de coopération différent et probablement d'être plus dans une co-utilisation d'une infrastructure plutôt que d'être dans une cohabitation".

L'enjeu est d'arriver "à trouver des organisations médicales qui vont permettre à la clinique et à l'hôpital de se développer", a argué Benoît Fraslin. Aujourd'hui, "le paradoxe de la situation, c'est qu'il y a un très bel outil", mais "chacun finit par être contraint dans le cadre qui a été posé". Il faut donc "redonner de la marge, de l'agilité aux deux opérateurs".

L'établissement hospitalier "est aujourd'hui capable de porter cette acquisition", sachant que cette décision serait "un arbitrage d'investissement" stratégique, a-t-il souligné.

mlb/ab/APMnews

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