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08/01 2025
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EN HAUTE-GARONNE, SIGNATURE DU "PACTE DE LA REFONDATION DE LA PSYCHIATRIE"

TOULOUSE, 8 janvier 2025 (APMnews) - L'ensemble des acteurs de la psychiatrie du département de la Haute-Garonne ont procédé mardi, à Toulouse, à la signature du "pacte de la refondation de la psychiatrie sur le territoire", a assuré l'agence régionale de santé (ARS) Occitanie dans un communiqué mardi.

Annoncé dès l'été 2024 (cf dépêche du 25/07/2024 à 13:57), ce "pacte de la refondation de la psychiatrie" a été élaboré par un comité de suivi, composé d'une vingtaine acteurs de la psychiatrie publique, privée et libérale sur le département, mis en place en février 2024 après la survenue de plusieurs événement graves, dont le suicide d'un patient admis depuis près de 10 jours au sein des urgences psychiatriques du CHU de Toulouse (cf dépêche du 15/02/2024 à 18:32), rappelle-t-on.

"Plus de 20 millions d'euros (M€) de mesures nouvelles sont dès à présent actés dans ce pacte qui rassemble tous les acteurs dans une gouvernance commune et une responsabilité partagée", a annoncé mardi l'ARS à l'occasion de la signature du document en présence des directeurs d'établissement, présidents des commissions médicales d'établissement et représentants des sept cliniques privées du département.

Ce pacte s'articule autour de "trois axes" et rassemble "plus d'une cinquantaine de mesures déjà identifiées et pour lesquelles un réajustement des dotations à hauteur de 20 M€ a déjà été acté dont 9 M€ sont dès à présent engagés", a noté l'ARS.

Il prévoit dans un premier temps de "restructurer" l'organisation des urgences psychiatriques et de renforcer leur fonctionnement "dans une logique de parcours". Dans un second temps, il vise à "repenser les parcours à partir d'une offre sectorielle consolidée dans une logique de prévention et d'aller-vers". Enfin, il se concentre sur "l'attractivité de la filière".

Les propositions se sont appuyées sur l'ensemble des préconisations des rapports et études diligentés "ces dernières années", précise le document. Plus spécifiquement, ce pacte de la refondation s'appuie également sur les recommandations des deux rapports rendus par l'inspection générale des affaires sociales (Igas) fin 2024 (cf dépêche du 11/09/2024 à 10:31).

Restructurer les urgences psychiatriques

Les acteurs s'engagent dans un premier temps à restructurer l'organisation des urgences psychiatriques,. Pour "limiter le recours aux urgences", le pacte propose de "mettre en place des réponses complémentaires en matière de soins non programmés avec les praticiens libéraux" .

Cela passe par un "renforcement de la filière psychiatrique du service d'accès aux soins [SAS] psy déjà présent sur le site de Purpan", la création d'une "consultation réactive de psychiatrie libérale en lien avec le SAS" ou encore par le soutien au "passage dans le droit commun du dispositif de soins partagés en psychiatrie (DSPP) en Haute-Garonne afin de consolider son positionnement", est-il détaillé. Ces mesures seront mises en œuvre entre mars et juin 2025, précise le document.

Le pacte propose également de "renforcer la visibilité sur les circuits d'admissions directes" au sein des établissements, toute en facilitant les admissions.

Pour cela, est prévu le lancement, courant 2025, d'une réflexion autour de la création d'un Via Trajectoire "psy" pour optimiser les démarches d'admission dans les cliniques autorisées en psychiatrie.

En outre, comme cela avait déjà annoncé à l'été 2024, le pacte acte la pérennisation en 2025 de la cellule d'orientation et de régulation mise en place au niveau des urgences du CHU de Toulouse. Cette cellule "a été installée dans les locaux du CHU et sous l'autorité du directeur général du CHU en février 2024" et elle " fonctionne de 9h à 18h, 365 jours par an", rappelle le pacte.

Le document mentionne par ailleurs une série de mesures matérielles destinées à renforcer l'accueil, l'orientation des patients mais également pour fluidifier l'aval des urgences.

Il prévoit par exemple le déploiement de 21 lits de post-urgences sur le CHU de Toulouse (15 lits) et sur la clinique de Montberon (6 lits) mais également la réouverture de "l'ensemble des lits fermés pour manque de personnel".

Par ailleurs, sur le site des urgences, un "binôme médecin/infirmier spécialisé en psychiatrie" a été mis en place dans le courant de l'été 2024 pour mieux accueillir et orienter les patients. Si ce binôme déjà en place "'s'intègre pleinement dans le fonctionnement des urgences générales" son fonctionnement "actuel et son calibrage doivent être évalués pour ajuster le dimensionnement du dispositif", précise le document.

Nouvelle sectorisation

Les acteurs identifient aussi la nécessité d'améliorer les parcours et les prises en charge, en particulier sur la pédopsychiatrie et les soins sans consentement.

Ils proposent une série de mesures destinées à renforcer l'offre de soins dans ces deux domaines mais également pour réviser la sectorisation et l'offre territoriale de psychiatrie.

La démarche de révision de la sectorisation va être lancée pour des concertations courant 2025. "Les acteurs s'engagent à se réunir pour établir le bilan de l'organisation actuelle et proposer une nouvelle sectorisation", assure le pacte.

Le document prévoit plus spécifiquement la création d'un nouveau secteur de psychiatrie adulte porté par le CHS Gérard-Marchant. L'établissement "comprendra une unité d'hospitalisation complète en capacité d'accueillir tout type de public et de modalité de soins (hospitalisation libre et en soins sans consentement)", détaille-t-il.

Renforcer l'attractivité de la filière

Enfin, les acteurs s'engagent collectivement à renforcer l'attractivité de l'ensemble de la filière sur le territoire.

Pour cela, ils préconisent notamment une évaluation des besoins en professionnels de santé sur le territoire, de développer la présence d'infirmiers en pratique avancée (IPA) mais aussi d'autres professionnels de santé comme les "médiateurs de santé pair" ou les "job coach".

En parallèle, le pacte prévoit de "travailler sur la qualité de vie au travail" et la "fidélisation des professionnels". Sur ce point, une réflexion a été entamée fin 2024 sur l'organisation des gardes au services des urgences, note le document.

Le pacte évoque également le lancement d'un "travail" sur l'universitarisation des établissements de proximité ou encore sur la "mobilisation" des internes.

Enfin, les acteurs appellent à mobiliser les investissements Ségur pour améliorer les conditions d'accueil des patients et le cadre de travail des professionnels.

Les signataires sont le directeur général de l'ARS (Didier Jaffre), le directeur général du CHU de Toulouse (Jean-François Lefebvre), le directeur par intérim du CHS Gérard-Marchant (Frédéric Artigaut), la présidente de la commission médicale (PCME) du CHU de Toulouse (Dr Fati Nourhashemi), le PCME du CHS Gérard-Marchant (Dr Pascal Marie), la directrice de la clinique de Beaupuy (Sabine Biau), le PCME de la clinique de Beaupuy (Dr Serge Boubli), la directrice de la clinique de Montberon (Marie Seys), le PCME de la clinique de Montberon (Dr Patrick Cabal), la directrice de la clinique du Château de Seysses (Séverine Tajan), la PCME de la clinique du Château de Seysses (Dr Elisa Berthelot), le directeur de la clinique de Castelviel (Benjamin Garcia), la PCME de la clinique de Castelviel (Dr Marine Lesage), le directeur de la clinique d'Aufréry (Benjamin Guiraud-Chaumeil), le médecin directeur de la clinique d'Aufréry (Dr Michel Frexinos), le directeur de la clinique Marigny à Saint-Loup-Cammas (Thibaud Galy), le PCME de la clinique Marigny (Dr Pierre-Antoine Beyney), la directrice de la clinique des Cèdres près de Toulouse (Sabine Borali), le PCME de la clinique des Cèdres (Dr Bruno Filloux), le directeur général de l'Association régionale pour la sauvegarde de l'enfant, de l'adolescent et de l'adulte (ARSEAA) (Stéphane Pareil), la PCME de l'ARSEAA (Dr Vanessa Landreau-Jadrani), la présidente de la Maison de santé Mailhol (Caroline Roques), le directeur adjoint de la Maison de santé Mailhol (Anthony Bernardi), le directeur du CH de Lavaur (Jean-François Lefebvre), le PCME du CH de Lavaur (Dr Jacques Ratiney), et les représentants des usagers à travers l'Union nationale de familles et amis de personnes malades et/ou handicapées psychiques (Unafam), le président du projet territorial de santé mentale (PTSM) et les syndicats.

Pacte de "refondation de la psychiatrie", janvier 2025

jr/ed/APMnews

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TOULOUSE, 8 janvier 2025 (APMnews) - L'ensemble des acteurs de la psychiatrie du département de la Haute-Garonne ont procédé mardi, à Toulouse, à la signature du "pacte de la refondation de la psychiatrie sur le territoire", a assuré l'agence régionale de santé (ARS) Occitanie dans un communiqué mardi.

Annoncé dès l'été 2024 (cf dépêche du 25/07/2024 à 13:57), ce "pacte de la refondation de la psychiatrie" a été élaboré par un comité de suivi, composé d'une vingtaine acteurs de la psychiatrie publique, privée et libérale sur le département, mis en place en février 2024 après la survenue de plusieurs événement graves, dont le suicide d'un patient admis depuis près de 10 jours au sein des urgences psychiatriques du CHU de Toulouse (cf dépêche du 15/02/2024 à 18:32), rappelle-t-on.

"Plus de 20 millions d'euros (M€) de mesures nouvelles sont dès à présent actés dans ce pacte qui rassemble tous les acteurs dans une gouvernance commune et une responsabilité partagée", a annoncé mardi l'ARS à l'occasion de la signature du document en présence des directeurs d'établissement, présidents des commissions médicales d'établissement et représentants des sept cliniques privées du département.

Ce pacte s'articule autour de "trois axes" et rassemble "plus d'une cinquantaine de mesures déjà identifiées et pour lesquelles un réajustement des dotations à hauteur de 20 M€ a déjà été acté dont 9 M€ sont dès à présent engagés", a noté l'ARS.

Il prévoit dans un premier temps de "restructurer" l'organisation des urgences psychiatriques et de renforcer leur fonctionnement "dans une logique de parcours". Dans un second temps, il vise à "repenser les parcours à partir d'une offre sectorielle consolidée dans une logique de prévention et d'aller-vers". Enfin, il se concentre sur "l'attractivité de la filière".

Les propositions se sont appuyées sur l'ensemble des préconisations des rapports et études diligentés "ces dernières années", précise le document. Plus spécifiquement, ce pacte de la refondation s'appuie également sur les recommandations des deux rapports rendus par l'inspection générale des affaires sociales (Igas) fin 2024 (cf dépêche du 11/09/2024 à 10:31).

Restructurer les urgences psychiatriques

Les acteurs s'engagent dans un premier temps à restructurer l'organisation des urgences psychiatriques,. Pour "limiter le recours aux urgences", le pacte propose de "mettre en place des réponses complémentaires en matière de soins non programmés avec les praticiens libéraux" .

Cela passe par un "renforcement de la filière psychiatrique du service d'accès aux soins [SAS] psy déjà présent sur le site de Purpan", la création d'une "consultation réactive de psychiatrie libérale en lien avec le SAS" ou encore par le soutien au "passage dans le droit commun du dispositif de soins partagés en psychiatrie (DSPP) en Haute-Garonne afin de consolider son positionnement", est-il détaillé. Ces mesures seront mises en œuvre entre mars et juin 2025, précise le document.

Le pacte propose également de "renforcer la visibilité sur les circuits d'admissions directes" au sein des établissements, toute en facilitant les admissions.

Pour cela, est prévu le lancement, courant 2025, d'une réflexion autour de la création d'un Via Trajectoire "psy" pour optimiser les démarches d'admission dans les cliniques autorisées en psychiatrie.

En outre, comme cela avait déjà annoncé à l'été 2024, le pacte acte la pérennisation en 2025 de la cellule d'orientation et de régulation mise en place au niveau des urgences du CHU de Toulouse. Cette cellule "a été installée dans les locaux du CHU et sous l'autorité du directeur général du CHU en février 2024" et elle " fonctionne de 9h à 18h, 365 jours par an", rappelle le pacte.

Le document mentionne par ailleurs une série de mesures matérielles destinées à renforcer l'accueil, l'orientation des patients mais également pour fluidifier l'aval des urgences.

Il prévoit par exemple le déploiement de 21 lits de post-urgences sur le CHU de Toulouse (15 lits) et sur la clinique de Montberon (6 lits) mais également la réouverture de "l'ensemble des lits fermés pour manque de personnel".

Par ailleurs, sur le site des urgences, un "binôme médecin/infirmier spécialisé en psychiatrie" a été mis en place dans le courant de l'été 2024 pour mieux accueillir et orienter les patients. Si ce binôme déjà en place "'s'intègre pleinement dans le fonctionnement des urgences générales" son fonctionnement "actuel et son calibrage doivent être évalués pour ajuster le dimensionnement du dispositif", précise le document.

Nouvelle sectorisation

Les acteurs identifient aussi la nécessité d'améliorer les parcours et les prises en charge, en particulier sur la pédopsychiatrie et les soins sans consentement.

Ils proposent une série de mesures destinées à renforcer l'offre de soins dans ces deux domaines mais également pour réviser la sectorisation et l'offre territoriale de psychiatrie.

La démarche de révision de la sectorisation va être lancée pour des concertations courant 2025. "Les acteurs s'engagent à se réunir pour établir le bilan de l'organisation actuelle et proposer une nouvelle sectorisation", assure le pacte.

Le document prévoit plus spécifiquement la création d'un nouveau secteur de psychiatrie adulte porté par le CHS Gérard-Marchant. L'établissement "comprendra une unité d'hospitalisation complète en capacité d'accueillir tout type de public et de modalité de soins (hospitalisation libre et en soins sans consentement)", détaille-t-il.

Renforcer l'attractivité de la filière

Enfin, les acteurs s'engagent collectivement à renforcer l'attractivité de l'ensemble de la filière sur le territoire.

Pour cela, ils préconisent notamment une évaluation des besoins en professionnels de santé sur le territoire, de développer la présence d'infirmiers en pratique avancée (IPA) mais aussi d'autres professionnels de santé comme les "médiateurs de santé pair" ou les "job coach".

En parallèle, le pacte prévoit de "travailler sur la qualité de vie au travail" et la "fidélisation des professionnels". Sur ce point, une réflexion a été entamée fin 2024 sur l'organisation des gardes au services des urgences, note le document.

Le pacte évoque également le lancement d'un "travail" sur l'universitarisation des établissements de proximité ou encore sur la "mobilisation" des internes.

Enfin, les acteurs appellent à mobiliser les investissements Ségur pour améliorer les conditions d'accueil des patients et le cadre de travail des professionnels.

Les signataires sont le directeur général de l'ARS (Didier Jaffre), le directeur général du CHU de Toulouse (Jean-François Lefebvre), le directeur par intérim du CHS Gérard-Marchant (Frédéric Artigaut), la présidente de la commission médicale (PCME) du CHU de Toulouse (Dr Fati Nourhashemi), le PCME du CHS Gérard-Marchant (Dr Pascal Marie), la directrice de la clinique de Beaupuy (Sabine Biau), le PCME de la clinique de Beaupuy (Dr Serge Boubli), la directrice de la clinique de Montberon (Marie Seys), le PCME de la clinique de Montberon (Dr Patrick Cabal), la directrice de la clinique du Château de Seysses (Séverine Tajan), la PCME de la clinique du Château de Seysses (Dr Elisa Berthelot), le directeur de la clinique de Castelviel (Benjamin Garcia), la PCME de la clinique de Castelviel (Dr Marine Lesage), le directeur de la clinique d'Aufréry (Benjamin Guiraud-Chaumeil), le médecin directeur de la clinique d'Aufréry (Dr Michel Frexinos), le directeur de la clinique Marigny à Saint-Loup-Cammas (Thibaud Galy), le PCME de la clinique Marigny (Dr Pierre-Antoine Beyney), la directrice de la clinique des Cèdres près de Toulouse (Sabine Borali), le PCME de la clinique des Cèdres (Dr Bruno Filloux), le directeur général de l'Association régionale pour la sauvegarde de l'enfant, de l'adolescent et de l'adulte (ARSEAA) (Stéphane Pareil), la PCME de l'ARSEAA (Dr Vanessa Landreau-Jadrani), la présidente de la Maison de santé Mailhol (Caroline Roques), le directeur adjoint de la Maison de santé Mailhol (Anthony Bernardi), le directeur du CH de Lavaur (Jean-François Lefebvre), le PCME du CH de Lavaur (Dr Jacques Ratiney), et les représentants des usagers à travers l'Union nationale de familles et amis de personnes malades et/ou handicapées psychiques (Unafam), le président du projet territorial de santé mentale (PTSM) et les syndicats.

Pacte de "refondation de la psychiatrie", janvier 2025

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