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16/06 2020
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DIAGNOSTIC DES SYNDROMES PSEUDO-GRIPPAUX: LE COVID-19 NE DOIT PAS OCCULTER LES INFECTIONS ESTIVALES (ACADÉMIES)

PARIS, 16 juin 2020 (APMnews) - Compte tenu de la "raréfaction" des nouveaux cas de Covid-19 en France, le diagnostic différentiel des syndromes pseudo-grippaux doit être élargi aux infections estivales, zoonotiques ou non, estiment l'académie nationale de médecine et l'académie vétérinaire de France, dans un communiqué diffusé lundi.

Elles font notamment référence aux infections zoonotiques transmises par les tiques (encéphalites à tiques ou TBE pour tick-borne encephalitis, fièvre Q, maladie de Lyme et anaplasmose granulocytaire) ou non (tularémie, leptospirose, hépatite E...), ainsi qu'aux entéroviroses, mycoplasmoses et chlamydioses.

Récemment, un foyer de 26 cas de TBE survenu dans le bassin d'Oyonnax (Ain) a d'abord fait évoquer le diagnostic de Covid-19, pointent les académies à titre d'exemple.

Cette pathologie est caractérisée par une évolution biphasique, avec un syndrome pseudo-grippal (fièvre, fatigue, céphalées et douleurs musculaires) pendant 2-4 jours, suivi, une à deux semaines plus tard, d'une seconde phase caractérisée par une méningo-encéphalite chez un tiers des malades. Elle "semble en phase de recrudescence" en France (cf dépêche du 07/06/2019 à 16:40) et "progresse de façon importante dans les pays frontaliers (Suisse, Allemagne)".

En outre, "l'année 2020 sembl[e] être une année où les tiques sont particulièrement actives", soulignent les académies.

Elles estiment par conséquent que "le maintien d'une vigilance nécessaire à la surveillance épidémiologique de la Covid-19 ne doit pas faire oublier les syndromes pseudo-grippaux de l'été" et recommandent:

  • de recourir systématiquement au diagnostic de laboratoire (RT-PCR complétée d'une sérologie) devant toute suspicion clinique de Covid-19
  • en cas de négativité répétée des tests diagnostiques de Covid-19: d'évoquer une infection zoonotique devant tout syndrome grippal estival, en particulier lorsqu'il s'agit d'un foyer de plusieurs personnes atteintes dans une région riche en tiques
  • de prévenir les morsures de tiques en appliquant les recommandations habituelles pour les promenades en forêt mais aussi dans les jardins et les parcs publics.

Premier foyer de TBE lié à la consommation de produits laitiers

Le foyer de TBE survenu en mai dans le bassin d'Oyonnax est particulier dans le sens où il est associé de façon indirecte aux tiques: son origine est alimentaire. Plus de la moitié des 26 personnes malades auraient consommé des fromages au lait cru de chèvre d'une exploitation agricole de ce bassin.

"La transmission alimentaire par la consommation d'un lait ou d'un produit laitier non pasteurisé provenant d'un ruminant infecté, considérée comme rare, n'avait jamais été décrite en France jusqu'à cette suspicion récente", écrit Jeanne Brugère-Picoux, membre de l'académie nationale de médecine et de l'académie vétérinaire de France, dans un article publié mercredi dans La Dépêche vétérinaire.

"Exceptionnellement, une contamination au laboratoire par piqûre ou par aérosols est également possible", ajoute-t-elle.

sb/ab/APMnews

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DIAGNOSTIC DES SYNDROMES PSEUDO-GRIPPAUX: LE COVID-19 NE DOIT PAS OCCULTER LES INFECTIONS ESTIVALES (ACADÉMIES)

PARIS, 16 juin 2020 (APMnews) - Compte tenu de la "raréfaction" des nouveaux cas de Covid-19 en France, le diagnostic différentiel des syndromes pseudo-grippaux doit être élargi aux infections estivales, zoonotiques ou non, estiment l'académie nationale de médecine et l'académie vétérinaire de France, dans un communiqué diffusé lundi.

Elles font notamment référence aux infections zoonotiques transmises par les tiques (encéphalites à tiques ou TBE pour tick-borne encephalitis, fièvre Q, maladie de Lyme et anaplasmose granulocytaire) ou non (tularémie, leptospirose, hépatite E...), ainsi qu'aux entéroviroses, mycoplasmoses et chlamydioses.

Récemment, un foyer de 26 cas de TBE survenu dans le bassin d'Oyonnax (Ain) a d'abord fait évoquer le diagnostic de Covid-19, pointent les académies à titre d'exemple.

Cette pathologie est caractérisée par une évolution biphasique, avec un syndrome pseudo-grippal (fièvre, fatigue, céphalées et douleurs musculaires) pendant 2-4 jours, suivi, une à deux semaines plus tard, d'une seconde phase caractérisée par une méningo-encéphalite chez un tiers des malades. Elle "semble en phase de recrudescence" en France (cf dépêche du 07/06/2019 à 16:40) et "progresse de façon importante dans les pays frontaliers (Suisse, Allemagne)".

En outre, "l'année 2020 sembl[e] être une année où les tiques sont particulièrement actives", soulignent les académies.

Elles estiment par conséquent que "le maintien d'une vigilance nécessaire à la surveillance épidémiologique de la Covid-19 ne doit pas faire oublier les syndromes pseudo-grippaux de l'été" et recommandent:

  • de recourir systématiquement au diagnostic de laboratoire (RT-PCR complétée d'une sérologie) devant toute suspicion clinique de Covid-19
  • en cas de négativité répétée des tests diagnostiques de Covid-19: d'évoquer une infection zoonotique devant tout syndrome grippal estival, en particulier lorsqu'il s'agit d'un foyer de plusieurs personnes atteintes dans une région riche en tiques
  • de prévenir les morsures de tiques en appliquant les recommandations habituelles pour les promenades en forêt mais aussi dans les jardins et les parcs publics.

Premier foyer de TBE lié à la consommation de produits laitiers

Le foyer de TBE survenu en mai dans le bassin d'Oyonnax est particulier dans le sens où il est associé de façon indirecte aux tiques: son origine est alimentaire. Plus de la moitié des 26 personnes malades auraient consommé des fromages au lait cru de chèvre d'une exploitation agricole de ce bassin.

"La transmission alimentaire par la consommation d'un lait ou d'un produit laitier non pasteurisé provenant d'un ruminant infecté, considérée comme rare, n'avait jamais été décrite en France jusqu'à cette suspicion récente", écrit Jeanne Brugère-Picoux, membre de l'académie nationale de médecine et de l'académie vétérinaire de France, dans un article publié mercredi dans La Dépêche vétérinaire.

"Exceptionnellement, une contamination au laboratoire par piqûre ou par aérosols est également possible", ajoute-t-elle.

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