Actualités de l'Urgence - APM

DES RECOMMANDATIONS POUR FAIRE FACE AU MANQUE DE CORTICOÏDES UTILISÉS EN INFILTRATION POUR LES SCIATIQUES
Ces recommandations seront détaillées lors des Journées francophones de radiologie (JFR) qui se tiendront à Paris du vendredi 13 au lundi 16 octobre.
Début 2017, il y a eu un arrêt de commercialisation du corticoïde injectable Altim* (cortivazol, Sanofi), a rappelé le Pr Anne Cotten du CHRU de Lille et présidente de la SIMS, lors d'une conférence de presse de présentation des JFR.
Cela a conduit à une rupture de stock pour ce médicament qui était le plus prescrit de sa classe en rhumatologie, rappelle-t-on.
Deux corticoïdes ont une autorisation de mise sur le marché (AMM) en France pour le traitement des sciatiques ou névralgies cervico-brachiales en injection épidurale, Altim* et Hydrocortancyl* (prednisolone) mais seulement pour la voie épidurale lombaire.
Le Pr Cotten a rappelé qu'après traitement symptomatique par des médicaments par voie orale et le repos, les sciatiques douloureuses peuvent nécessiter des injections de corticoïdes directement au contact de la racine douloureuse par des infiltrations foraminales ou épidurales sous guidage radiologique.
Avec l'arrêt de commercialisation d'Altim*, "nous n'avions plus la possibilité de faire des infiltrations foraminales ou épidurales au niveau du rachis cervical et plus d'infiltration foraminale au niveau du rachis lombaire. Certains centres ont arrêté ces infiltrations et nous étions face à une urgence thérapeutique avec des patients très douloureux ne trouvant pas de solution", a-t-elle décrit.
L'autre produit, Hydrocortancyl* qui comprend des corticoïdes particulaires, n'est plus recommandé en infiltration foraminale. En effet, quelques cas rares de complications neurologiques pouvant aller jusqu'à la paraplégie/tétraplégie ont été décrits avec un risque de 1 cas pour 100.000 à 1 pour un million, ayant conduit l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM, l'Afssaps à l'époque) à mener une enquête. Une mise au point a été diffusée ensuite.
Les facteurs de risque de ces complications ont été précisés et leur meilleure connaissance a conduit à réduire les possibilités thérapeutiques. Ces facteurs de risque sont des antécédents d'intervention chirurgicale au même niveau, des corticoïdes particulaires (formation d'agrégats) comme Hydrocortancyl* et en cas de probable cathétérisme artériel.
Il faut donc éviter toute infiltration foraminale de corticoïdes particulaires et utiliser de la dexaméthasone sodium phosphate, seul corticoïde non particulaire disponible en France (Dexaméthasone* Mylan) qui n'a cependant pas d'AMM dans cette indication, a expliqué le Pr Cotten.
Avec ce produit, le risque de complication neurologique est plus faible: "un seul cas a été décrit dans la littérature mais la publication est douteuse, on n'est pas sûr que le produit administré était bien celui-là", a-t-elle noté.
Il faut aussi vérifier le bien-fondé de l'indication, informer les patients, obtenir leur consentement, faire un guidage sous scopie, scanner ou <*Cone Beam*> et faire un test par produit de contraste.
"Il est important de diffuser ces recommandations", a-t-elle souligné. Il faudrait aussi obtenir des autorisations temporaires d'utilisation (ATU).
Ces recommandations très bien élaborées répondent à une urgence thérapeutique, a commenté le Pr Jean-Michel Bartoli (AP-HM), président des JFR.
sl/ab/APMnews
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Ces recommandations seront détaillées lors des Journées francophones de radiologie (JFR) qui se tiendront à Paris du vendredi 13 au lundi 16 octobre.
Début 2017, il y a eu un arrêt de commercialisation du corticoïde injectable Altim* (cortivazol, Sanofi), a rappelé le Pr Anne Cotten du CHRU de Lille et présidente de la SIMS, lors d'une conférence de presse de présentation des JFR.
Cela a conduit à une rupture de stock pour ce médicament qui était le plus prescrit de sa classe en rhumatologie, rappelle-t-on.
Deux corticoïdes ont une autorisation de mise sur le marché (AMM) en France pour le traitement des sciatiques ou névralgies cervico-brachiales en injection épidurale, Altim* et Hydrocortancyl* (prednisolone) mais seulement pour la voie épidurale lombaire.
Le Pr Cotten a rappelé qu'après traitement symptomatique par des médicaments par voie orale et le repos, les sciatiques douloureuses peuvent nécessiter des injections de corticoïdes directement au contact de la racine douloureuse par des infiltrations foraminales ou épidurales sous guidage radiologique.
Avec l'arrêt de commercialisation d'Altim*, "nous n'avions plus la possibilité de faire des infiltrations foraminales ou épidurales au niveau du rachis cervical et plus d'infiltration foraminale au niveau du rachis lombaire. Certains centres ont arrêté ces infiltrations et nous étions face à une urgence thérapeutique avec des patients très douloureux ne trouvant pas de solution", a-t-elle décrit.
L'autre produit, Hydrocortancyl* qui comprend des corticoïdes particulaires, n'est plus recommandé en infiltration foraminale. En effet, quelques cas rares de complications neurologiques pouvant aller jusqu'à la paraplégie/tétraplégie ont été décrits avec un risque de 1 cas pour 100.000 à 1 pour un million, ayant conduit l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM, l'Afssaps à l'époque) à mener une enquête. Une mise au point a été diffusée ensuite.
Les facteurs de risque de ces complications ont été précisés et leur meilleure connaissance a conduit à réduire les possibilités thérapeutiques. Ces facteurs de risque sont des antécédents d'intervention chirurgicale au même niveau, des corticoïdes particulaires (formation d'agrégats) comme Hydrocortancyl* et en cas de probable cathétérisme artériel.
Il faut donc éviter toute infiltration foraminale de corticoïdes particulaires et utiliser de la dexaméthasone sodium phosphate, seul corticoïde non particulaire disponible en France (Dexaméthasone* Mylan) qui n'a cependant pas d'AMM dans cette indication, a expliqué le Pr Cotten.
Avec ce produit, le risque de complication neurologique est plus faible: "un seul cas a été décrit dans la littérature mais la publication est douteuse, on n'est pas sûr que le produit administré était bien celui-là", a-t-elle noté.
Il faut aussi vérifier le bien-fondé de l'indication, informer les patients, obtenir leur consentement, faire un guidage sous scopie, scanner ou <*Cone Beam*> et faire un test par produit de contraste.
"Il est important de diffuser ces recommandations", a-t-elle souligné. Il faudrait aussi obtenir des autorisations temporaires d'utilisation (ATU).
Ces recommandations très bien élaborées répondent à une urgence thérapeutique, a commenté le Pr Jean-Michel Bartoli (AP-HM), président des JFR.
sl/ab/APMnews