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17/03 2025
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COVID: LA "DETTE DE SOINS" S'EST RÉDUITE EN 2024 MAIS LE SOUS-RECOURS PÈSE TOUJOURS SUR PLUSIEURS SPÉCIALITÉS (FHF)

PARIS, 17 mars 2025 (APMnews) - Le nombre global de séjours hospitaliers a enregistré une hausse de 3,7% grâce à la dynamique des établissements de santé publics, ce qui a permis de réduire une partie de la "dette de soins" accumulée durant la crise sanitaire, mais certaines spécialités présentent des "difficultés persistantes", selon une étude de la Fédération hospitalière de France (FHF) présentée lors d'une conférence de presse, lundi.

Cécile Chevance, responsable du pôle "offre de soins, finances, FHF-data, recherche, e-santé" de la FHF, a estimé que les hôpitaux ont porté l'activité grâce à une hausse du nombre de séjours de 4,6% dans le secteur, selon des chiffres extraits de ce deuxième baromètre de l'accès aux soins.

Elle a évoqué une tendance "inédite": la hausse globale du nombre de séjours avec nuitées de 1,2% en 2024, dont +2% pour les seuls établissements publics de santé. Cécile Chevance a toutefois pointé un niveau d'activité dans ce domaine inférieur de 8,1% à celui de 2019.

En médecine, les hospitalisations complètes ont crû de 2,2%, avec +2,5% pour le secteur public qui "prend en charge 76% des séjours". Le niveau d'activité est toutefois 7,6% plus bas qu'en 2019.

La chirurgie en hospitalisation complète "amorce également une reprise notable" dans les hôpitaux, a-t-elle ajouté, chiffrant la hausse à +1,8%.

Concernant l'ambulatoire, elle a évoqué une progression globale de 6,1%, dont +8,7% dans les établissements de santé publics (+5,8% en chirurgie et +10,3% en médecine).

La dette de soins cumulée sur 2019-2023 était chiffrée à 3,5 millions de séjours, rappelle-t-on (cf dépêche du 18/03/2024 à 19:14). En 2024, le niveau d'activité était "supérieur à celui attendu de 516.000 séjours" permettant de facto de réduire ces retards de soins. Le sous-recours est estimé désormais à 3 millions de séjours par la FHF.

"La dette de santé publique commence à se résorber, même si des efforts restent nécessaires", a commenté Arnaud Robinet, président de la fédération, estimant que l'activité hospitalière "retrouve des couleurs" en 2024.

Dans le détail, le taux de recours pour les actes peu invasifs (endoscopies digestives, coronarographies, extractions dentaires, endoscopies urologiques…) était 8% supérieur à ce qui était prévu, selon les chiffres exposés par Cécile Chevance. Le sous-recours dans ce domaine était estimé à 560.000 séjours entre 2019 et 2022. En 2023-2024, le rattrapage a représenté 240.000 séjours, abaissant le déficit à 210.000 séjours.

Toutefois, elle a pointé un impact du décalage dans le temps des endoscopies diagnostiques avec une sous-détection ou un décalage de la détection des cancers qui peut "induire une perte de chance" pour les patients.

En chirurgie, le recours était 5% plus important que prévu en 2024. La chirurgie de recours est en sous-activité de 5%, quand la chirurgie hors recours est supérieure au niveau attendu de 6% en 2024.

La FHF avait alerté sur une sous-activité persistante en médecine et chirurgie lourde en 2023, rappelle-t-on (cf dépêche du 18/03/2024 à 19:14).

Cécile Chevance a pointé "une moindre déprogrammation de la chirurgie de recours pendant la crise sanitaire, mais une reprise plus difficile et toujours inférieure au niveau attendu, particulièrement en digestif et neurochirurgie".

Les chirurgies lourdes digestives sont particulièrement touchées par le sous-recours, avec un niveau d'activité inférieur de 7% à ce qui était attendu en 2024.

En médecine sans acte classant, le niveau d'activité était quant à lui 1% inférieur à ce qui était prévu.

De 2023 à 2024, les niveaux de recours réels en médecine "se rapprochent nettement des niveaux attendus" sauf dans quatre disciplines, a pointé Cécile Chevance. Il s'agit du digestif, de la neurologie, la rhumatologie et du cardiovasculaire.

S'agissant des transplantations d'organe, le niveau attendu en 2024 n'a pas tout à fait été retrouvé (-1%), mais s'améliore depuis 2023.

Les 85 ans et plus touchés par le sous-recours aux soins

Cécile Chevance a constaté que les plus de 85 ans sont particulièrement touchés par des recours inferieurs aux niveaux attendus en 2024. Plus les personnes sont âgées, plus le niveau de sous-recours s'accroît, allant de -5% à -7% selon la tranche d'âge à partir de 85 ans.

Avec les moins de 5 ans, les plus de 85 ans sont les seuls qui ont connu un sous-recours de soins sur l'ensemble des séjours.

En médecine, plusieurs tranches d'âge ont enregistré un recours inférieur à ce qui était attendu: les 0-5 ans (-4%), les 60-65 ans (-1%), les 70-75 ans (-5%), les 75-80 ans (-6%), les 80-85 ans (-7%), les 85-90 ans (-11%), les 90-95 ans (-9%) et les plus de 95 ans (-8%).

Concernant la chirurgie de recours, plusieurs tranches d'âge sont concernées par le sous-recours, mais les plus touchés sont les 75 ans et plus (de -7% à -19% selon la tranche d'âge).

Un déficit 2024 moins important que prévu grâce à la dynamique de l'activité

Arnaud Robinet a souligné que le déficit des hôpitaux devrait in fine atteindre 2,8 milliards d'euros en 2024, contre 3,5 milliards d'euros initialement prévus (cf dépêche du 21/01/2025 à 16:33), en raison "de reprise de l'activité". "C'est toujours cinq fois plus qu'il y a cinq ans", a-t-il néanmoins pointé.

Questionné par APMnews sur les doléances de la FHF dans le cadre de la campagne budgétaire 2025, Cécile Chevance a critiqué son orientation actuelle, estimant que l'on se dirige vers une faible hausse de tarifs entre "+0,2 et +0,5%", alors que les coûts pour les hôpitaux, "à activité constante", s'établiraient à "+1,5%" en 2025.

En outre, elle a demandé au ministère d'être "extrêmement prudent sur les évolutions en volume économique puisqu'on a constaté un dynamisme très important en 2024. Ce dynamisme va continuer en 2025, mais on pense qu'il va s'atténuer. On ne peut pas augmenter le nombre de séjours de 4,6% chaque année."

Elle a prôné un soutien ciblé tarifaire pour certaines activités "en dette de santé publique comme la médecine" et "certaines spécialités de chirurgie de recours". Cécile Chevance a également réclamé un soutien des activités sous-financées comme "la pédiatrie, l'obstétrique et la réanimation", et de "poursuivre l'action sur les activités qui sont des priorités en matière de santé publique".

Un sondage mesure l'ampleur du problème

Plus d'un Français sur deux (54%) a déjà vécu un retard de soins à l'hôpital au cours des cinq dernières années, "que ce soit pour lui ou pour un proche", selon un sondage Ipsos (1.500 personnes interrogées, constituant un échantillon représentatif de la population française de 18 ans et plus) mené en février et présenté lors de la conférence de presse.

Ils sont 41% à avoir mentionné une incapacité à obtenir un rendez-vous à l'hôpital à cause de la surcharge du travail du service ou du médecin, 33% des retards dans le diagnostic d'un problème de santé en raison des difficultés d'obtenir un rendez-vous à l'hôpital, 30% des reports de soins du fait de la surcharge du travail du service ou du médecin et 28% des retards dans le début d'un traitement à cause de la surcharge du travail du service ou du médecin.

Plus de deux tiers des Français ont en outre renoncé à au moins un acte de soin dans les cinq dernières années, en raison des coûts, de l'attente pour obtenir un rendez-vous, ou encore de la distance au lieu de rendez-vous.

Plus d'un Français sur trois déclare avoir rencontré une prise en charge déficiente aux urgences lors des cinq dernières années. Le temps d'attente trop long est le problème le plus souvent mentionné (39%), devant l'absence ou le retard dans la réalisation d'examens médicaux essentiels (36%), une gestion inadéquate de la douleur (32%), un manque de communication entre le personnel médical causant des incohérences dans le suivi et le traitement (30%) et la non-transmission d'information sur l'état de santé du patient (27%).

Enfin, la présidente de l'Institut Covid-19 Ad Memoriam, Laëtitia Atlani-Duault, et la FHF ont une nouvelle fois réitéré leur souhait qu'une journée de commémoration soit inscrite au calendrier national pour les victimes de la pandémie, pour les endeuillés et tous ceux qui ont "tout donné" et ont été en première ligne, notamment les soignants. Cette demande a été formulée pour la première fois il y a quatre ans (cf dépêche du 17/03/2021 à 16:24 et dépêche du 10/12/2021 à 15:04).

La FHF demande l'activation "dès maintenant" de quatre leviers stratégiques

Arnaud Robinet a réclamé la sanctuarisation du budget dévolu à la santé. "Il est impératif de considérer la santé comme un enjeu stratégique. Nous devons garantir des financements pérennes, indispensables pour un niveau de préparation optimale aux crises futures", a-t-il considéré.

Il a pointé comme deuxième axe stratégique la nécessité de "protéger et renforcer notre industrie de santé, l'indépendance pharmaceutique et la production de matériel médical". Selon lui, "l'Etat doit investir davantage pour sécuriser nos chaînes d'approvisionnement et limiter notre dépendance aux importations".

Le troisième levier concerne "un effort de formation et de recherche orientée vers la résilience nationale". "Nos programmes de formation et de recherche doivent intégrer pleinement les enjeux de résilience sanitaire. Former plus de soignants, renforcer la recherche en santé et structurer des plans d'urgence nationaux sont des impératifs", a-t-il fait valoir.

Le quatrième levier d'action est le renforcement de la cybersécurité des hôpitaux. Selon Arnaud Robinet, la menace "s'intensifie" en France, "il est donc urgent d'améliorer la résilience cyber des établissements publics de santé, en particulier les CHU et les groupements hospitaliers de territoire [GHT]". Il a jugé que "le programme actuel de cybersécurité ne suffit plus".

jyp/nc/APMnews

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COVID: LA "DETTE DE SOINS" S'EST RÉDUITE EN 2024 MAIS LE SOUS-RECOURS PÈSE TOUJOURS SUR PLUSIEURS SPÉCIALITÉS (FHF)

PARIS, 17 mars 2025 (APMnews) - Le nombre global de séjours hospitaliers a enregistré une hausse de 3,7% grâce à la dynamique des établissements de santé publics, ce qui a permis de réduire une partie de la "dette de soins" accumulée durant la crise sanitaire, mais certaines spécialités présentent des "difficultés persistantes", selon une étude de la Fédération hospitalière de France (FHF) présentée lors d'une conférence de presse, lundi.

Cécile Chevance, responsable du pôle "offre de soins, finances, FHF-data, recherche, e-santé" de la FHF, a estimé que les hôpitaux ont porté l'activité grâce à une hausse du nombre de séjours de 4,6% dans le secteur, selon des chiffres extraits de ce deuxième baromètre de l'accès aux soins.

Elle a évoqué une tendance "inédite": la hausse globale du nombre de séjours avec nuitées de 1,2% en 2024, dont +2% pour les seuls établissements publics de santé. Cécile Chevance a toutefois pointé un niveau d'activité dans ce domaine inférieur de 8,1% à celui de 2019.

En médecine, les hospitalisations complètes ont crû de 2,2%, avec +2,5% pour le secteur public qui "prend en charge 76% des séjours". Le niveau d'activité est toutefois 7,6% plus bas qu'en 2019.

La chirurgie en hospitalisation complète "amorce également une reprise notable" dans les hôpitaux, a-t-elle ajouté, chiffrant la hausse à +1,8%.

Concernant l'ambulatoire, elle a évoqué une progression globale de 6,1%, dont +8,7% dans les établissements de santé publics (+5,8% en chirurgie et +10,3% en médecine).

La dette de soins cumulée sur 2019-2023 était chiffrée à 3,5 millions de séjours, rappelle-t-on (cf dépêche du 18/03/2024 à 19:14). En 2024, le niveau d'activité était "supérieur à celui attendu de 516.000 séjours" permettant de facto de réduire ces retards de soins. Le sous-recours est estimé désormais à 3 millions de séjours par la FHF.

"La dette de santé publique commence à se résorber, même si des efforts restent nécessaires", a commenté Arnaud Robinet, président de la fédération, estimant que l'activité hospitalière "retrouve des couleurs" en 2024.

Dans le détail, le taux de recours pour les actes peu invasifs (endoscopies digestives, coronarographies, extractions dentaires, endoscopies urologiques…) était 8% supérieur à ce qui était prévu, selon les chiffres exposés par Cécile Chevance. Le sous-recours dans ce domaine était estimé à 560.000 séjours entre 2019 et 2022. En 2023-2024, le rattrapage a représenté 240.000 séjours, abaissant le déficit à 210.000 séjours.

Toutefois, elle a pointé un impact du décalage dans le temps des endoscopies diagnostiques avec une sous-détection ou un décalage de la détection des cancers qui peut "induire une perte de chance" pour les patients.

En chirurgie, le recours était 5% plus important que prévu en 2024. La chirurgie de recours est en sous-activité de 5%, quand la chirurgie hors recours est supérieure au niveau attendu de 6% en 2024.

La FHF avait alerté sur une sous-activité persistante en médecine et chirurgie lourde en 2023, rappelle-t-on (cf dépêche du 18/03/2024 à 19:14).

Cécile Chevance a pointé "une moindre déprogrammation de la chirurgie de recours pendant la crise sanitaire, mais une reprise plus difficile et toujours inférieure au niveau attendu, particulièrement en digestif et neurochirurgie".

Les chirurgies lourdes digestives sont particulièrement touchées par le sous-recours, avec un niveau d'activité inférieur de 7% à ce qui était attendu en 2024.

En médecine sans acte classant, le niveau d'activité était quant à lui 1% inférieur à ce qui était prévu.

De 2023 à 2024, les niveaux de recours réels en médecine "se rapprochent nettement des niveaux attendus" sauf dans quatre disciplines, a pointé Cécile Chevance. Il s'agit du digestif, de la neurologie, la rhumatologie et du cardiovasculaire.

S'agissant des transplantations d'organe, le niveau attendu en 2024 n'a pas tout à fait été retrouvé (-1%), mais s'améliore depuis 2023.

Les 85 ans et plus touchés par le sous-recours aux soins

Cécile Chevance a constaté que les plus de 85 ans sont particulièrement touchés par des recours inferieurs aux niveaux attendus en 2024. Plus les personnes sont âgées, plus le niveau de sous-recours s'accroît, allant de -5% à -7% selon la tranche d'âge à partir de 85 ans.

Avec les moins de 5 ans, les plus de 85 ans sont les seuls qui ont connu un sous-recours de soins sur l'ensemble des séjours.

En médecine, plusieurs tranches d'âge ont enregistré un recours inférieur à ce qui était attendu: les 0-5 ans (-4%), les 60-65 ans (-1%), les 70-75 ans (-5%), les 75-80 ans (-6%), les 80-85 ans (-7%), les 85-90 ans (-11%), les 90-95 ans (-9%) et les plus de 95 ans (-8%).

Concernant la chirurgie de recours, plusieurs tranches d'âge sont concernées par le sous-recours, mais les plus touchés sont les 75 ans et plus (de -7% à -19% selon la tranche d'âge).

Un déficit 2024 moins important que prévu grâce à la dynamique de l'activité

Arnaud Robinet a souligné que le déficit des hôpitaux devrait in fine atteindre 2,8 milliards d'euros en 2024, contre 3,5 milliards d'euros initialement prévus (cf dépêche du 21/01/2025 à 16:33), en raison "de reprise de l'activité". "C'est toujours cinq fois plus qu'il y a cinq ans", a-t-il néanmoins pointé.

Questionné par APMnews sur les doléances de la FHF dans le cadre de la campagne budgétaire 2025, Cécile Chevance a critiqué son orientation actuelle, estimant que l'on se dirige vers une faible hausse de tarifs entre "+0,2 et +0,5%", alors que les coûts pour les hôpitaux, "à activité constante", s'établiraient à "+1,5%" en 2025.

En outre, elle a demandé au ministère d'être "extrêmement prudent sur les évolutions en volume économique puisqu'on a constaté un dynamisme très important en 2024. Ce dynamisme va continuer en 2025, mais on pense qu'il va s'atténuer. On ne peut pas augmenter le nombre de séjours de 4,6% chaque année."

Elle a prôné un soutien ciblé tarifaire pour certaines activités "en dette de santé publique comme la médecine" et "certaines spécialités de chirurgie de recours". Cécile Chevance a également réclamé un soutien des activités sous-financées comme "la pédiatrie, l'obstétrique et la réanimation", et de "poursuivre l'action sur les activités qui sont des priorités en matière de santé publique".

Un sondage mesure l'ampleur du problème

Plus d'un Français sur deux (54%) a déjà vécu un retard de soins à l'hôpital au cours des cinq dernières années, "que ce soit pour lui ou pour un proche", selon un sondage Ipsos (1.500 personnes interrogées, constituant un échantillon représentatif de la population française de 18 ans et plus) mené en février et présenté lors de la conférence de presse.

Ils sont 41% à avoir mentionné une incapacité à obtenir un rendez-vous à l'hôpital à cause de la surcharge du travail du service ou du médecin, 33% des retards dans le diagnostic d'un problème de santé en raison des difficultés d'obtenir un rendez-vous à l'hôpital, 30% des reports de soins du fait de la surcharge du travail du service ou du médecin et 28% des retards dans le début d'un traitement à cause de la surcharge du travail du service ou du médecin.

Plus de deux tiers des Français ont en outre renoncé à au moins un acte de soin dans les cinq dernières années, en raison des coûts, de l'attente pour obtenir un rendez-vous, ou encore de la distance au lieu de rendez-vous.

Plus d'un Français sur trois déclare avoir rencontré une prise en charge déficiente aux urgences lors des cinq dernières années. Le temps d'attente trop long est le problème le plus souvent mentionné (39%), devant l'absence ou le retard dans la réalisation d'examens médicaux essentiels (36%), une gestion inadéquate de la douleur (32%), un manque de communication entre le personnel médical causant des incohérences dans le suivi et le traitement (30%) et la non-transmission d'information sur l'état de santé du patient (27%).

Enfin, la présidente de l'Institut Covid-19 Ad Memoriam, Laëtitia Atlani-Duault, et la FHF ont une nouvelle fois réitéré leur souhait qu'une journée de commémoration soit inscrite au calendrier national pour les victimes de la pandémie, pour les endeuillés et tous ceux qui ont "tout donné" et ont été en première ligne, notamment les soignants. Cette demande a été formulée pour la première fois il y a quatre ans (cf dépêche du 17/03/2021 à 16:24 et dépêche du 10/12/2021 à 15:04).

La FHF demande l'activation "dès maintenant" de quatre leviers stratégiques

Arnaud Robinet a réclamé la sanctuarisation du budget dévolu à la santé. "Il est impératif de considérer la santé comme un enjeu stratégique. Nous devons garantir des financements pérennes, indispensables pour un niveau de préparation optimale aux crises futures", a-t-il considéré.

Il a pointé comme deuxième axe stratégique la nécessité de "protéger et renforcer notre industrie de santé, l'indépendance pharmaceutique et la production de matériel médical". Selon lui, "l'Etat doit investir davantage pour sécuriser nos chaînes d'approvisionnement et limiter notre dépendance aux importations".

Le troisième levier concerne "un effort de formation et de recherche orientée vers la résilience nationale". "Nos programmes de formation et de recherche doivent intégrer pleinement les enjeux de résilience sanitaire. Former plus de soignants, renforcer la recherche en santé et structurer des plans d'urgence nationaux sont des impératifs", a-t-il fait valoir.

Le quatrième levier d'action est le renforcement de la cybersécurité des hôpitaux. Selon Arnaud Robinet, la menace "s'intensifie" en France, "il est donc urgent d'améliorer la résilience cyber des établissements publics de santé, en particulier les CHU et les groupements hospitaliers de territoire [GHT]". Il a jugé que "le programme actuel de cybersécurité ne suffit plus".

jyp/nc/APMnews

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