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02/07 2024
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CÔTE-D'OR: DEPUIS SA NON-CERTIFICATION PAR LA HAS, LE CH D'IS-SUR-TILLE A INTENSIFIÉ SA DÉMARCHE QUALITÉ

(Par Maxime GRAVIER)

IS-SUR-TILLE (Côte-d'Or), 2 juillet 2024 (APMnews) - Le centre hospitalier (CH) d'Is-sur-Tille a instauré une démarche qualité plus importante en réaction à sa non-certification par la Haute autorité de santé (HAS) début 2024, a expliqué la directrice de l'établissement, Catherine Pallenchier, interrogée vendredi par APMnews.

Dans son court rapport paru fin février, la HAS relève plusieurs points à améliorer au sein du petit hôpital d'Is-sur-Tille (20 lits de médecine et de soins médicaux et de réadaptation), qui justifient sa non-certification.

Les recommandations sont les suivantes: rendre le patient acteur de sa prise en charge; respecter les bonnes pratiques en matière de contention mécanique; sécuriser le stockage et transport des morphiniques; maîtriser les bonnes pratiques en matière de risque infectieux lié aux dispositifs invasifs; sécuriser la prise en charge des urgences vitales; assurer la gestion des tensions hospitalières et situations sanitaires exceptionnelles; développer une démarche qualité; et impliquer les représentants d'usagers dans la vie de l'établissement.

La directrice déléguée de l'établissement, qui est en direction commune avec le CHU de Dijon, a précisé les scores obtenus. L'hôpital a ainsi satisfait 71,9% des critères globaux. Il a répondu à 86% des critères du chapitre 1 (le patient), 73% du chapitre 2 (les équipes de soins) et 56% du chapitre 3 (l'établissement).

"Cela n'a pas été une surprise, on ne s'attendait pas à une couleur verte", a confié Catherine Pallenchier, en référence à la couleur associée au niveau de certification des établissements.

"On savait déjà qu'il existait des axes de progression, sur lesquels nous travaillions déjà et sur lesquels nous avons continué à travailler", a-t-elle poursuivi.

Les résultats de la certification ont mis un "petit coup d'arrêt" aux équipes, mais elles se sont vite remobilisées. Le rapport a également permis de souligner des points positifs, de quoi "motiver" les personnels à continuer dans ce sens.

Parmi les quelques axes forts soulignés par la HAS, la directrice insiste sur la prise en charge du patient ou encore la maîtrise des risques. "La prise en charge de la douleur et le respect et la dignité des patients ont aussi rempli 100% des critères", a-t-elle assuré.

La coordination du parcours de soins sur le territoire a également été identifiée positivement.

Interrogé à la même occasion, le CHU de Dijon a expliqué avoir apporté son aide pour la mise en place de groupes de travail afin de développer une démarche qualité durable au sein de l'hôpital issois. "Une aide bien précieuse", a salué Catherine Pallenchier.

L'hôpital diffuse par exemple un journal qualité une fois par trimestre.

Des améliorations depuis la visite

Depuis la fin de la visite, plusieurs actions rectificatives ont déjà été menées.

La HAS observait ainsi dans son rapport que "la contention n'est pas tracée [ni] prescrite dans le dossier du patient", et qu'il n'avait "pas été retrouvé de support d'évaluation-surveillance".

La directrice reconnaît que la contention "n'existait pas forcément dans tous les dossiers de soins". C'est chose faite dorénavant, et l'établissement a également instauré une fiche de surveillance, qui n'existait pas avant.

Dans le deuxième chapitre, la HAS précisait que "pour les morphiniques, le stockage et la sécurisation du transport en interne ne sont pas toujours assurés".

Le problème a été "totalement levé", a réagi Catherine Pallenchier. Les morphiniques sont maintenant transportés dans des boîtes sécurisées. "Ils sont en outre rangés dans des boîtes bien identifiés, alors qu'avant ils étaient un peu en vrac", a-t-elle reconnu.

La HAS constatait dans le troisième chapitre que "le contenu du chariot [d'urgence] n'est pas adapté à l'urgence vitale".

Ce chariot comprenait tous les médicaments nécessaires, a mis en avant Catherine Pallenchier. Cependant, il s'y trouvait aussi des médicaments "qui n'avaient rien à y faire, comme des antibiothérapies", a-t-elle décrit.

Le chariot a donc été entièrement revu pour se consacrer uniquement à l'urgence. Par ailleurs, sa vérification, qui était auparavant réalisée par un préparateur en pharmacie, est aujourd'hui assurée par un binôme d'aide-soignant et d'infirmier.

L'hôpital d'Is-sur-Tille procède à plusieurs recrutements pour renforcer ses équipes, notamment des cadres de santé mais aussi du personnel non médical.

La prochaine visite de la haute autorité est programmée pour décembre 2025.

Rapport de certification HAS du CH d'Is-sur-Tille

mg/nc/APMnews

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(Par Maxime GRAVIER)

IS-SUR-TILLE (Côte-d'Or), 2 juillet 2024 (APMnews) - Le centre hospitalier (CH) d'Is-sur-Tille a instauré une démarche qualité plus importante en réaction à sa non-certification par la Haute autorité de santé (HAS) début 2024, a expliqué la directrice de l'établissement, Catherine Pallenchier, interrogée vendredi par APMnews.

Dans son court rapport paru fin février, la HAS relève plusieurs points à améliorer au sein du petit hôpital d'Is-sur-Tille (20 lits de médecine et de soins médicaux et de réadaptation), qui justifient sa non-certification.

Les recommandations sont les suivantes: rendre le patient acteur de sa prise en charge; respecter les bonnes pratiques en matière de contention mécanique; sécuriser le stockage et transport des morphiniques; maîtriser les bonnes pratiques en matière de risque infectieux lié aux dispositifs invasifs; sécuriser la prise en charge des urgences vitales; assurer la gestion des tensions hospitalières et situations sanitaires exceptionnelles; développer une démarche qualité; et impliquer les représentants d'usagers dans la vie de l'établissement.

La directrice déléguée de l'établissement, qui est en direction commune avec le CHU de Dijon, a précisé les scores obtenus. L'hôpital a ainsi satisfait 71,9% des critères globaux. Il a répondu à 86% des critères du chapitre 1 (le patient), 73% du chapitre 2 (les équipes de soins) et 56% du chapitre 3 (l'établissement).

"Cela n'a pas été une surprise, on ne s'attendait pas à une couleur verte", a confié Catherine Pallenchier, en référence à la couleur associée au niveau de certification des établissements.

"On savait déjà qu'il existait des axes de progression, sur lesquels nous travaillions déjà et sur lesquels nous avons continué à travailler", a-t-elle poursuivi.

Les résultats de la certification ont mis un "petit coup d'arrêt" aux équipes, mais elles se sont vite remobilisées. Le rapport a également permis de souligner des points positifs, de quoi "motiver" les personnels à continuer dans ce sens.

Parmi les quelques axes forts soulignés par la HAS, la directrice insiste sur la prise en charge du patient ou encore la maîtrise des risques. "La prise en charge de la douleur et le respect et la dignité des patients ont aussi rempli 100% des critères", a-t-elle assuré.

La coordination du parcours de soins sur le territoire a également été identifiée positivement.

Interrogé à la même occasion, le CHU de Dijon a expliqué avoir apporté son aide pour la mise en place de groupes de travail afin de développer une démarche qualité durable au sein de l'hôpital issois. "Une aide bien précieuse", a salué Catherine Pallenchier.

L'hôpital diffuse par exemple un journal qualité une fois par trimestre.

Des améliorations depuis la visite

Depuis la fin de la visite, plusieurs actions rectificatives ont déjà été menées.

La HAS observait ainsi dans son rapport que "la contention n'est pas tracée [ni] prescrite dans le dossier du patient", et qu'il n'avait "pas été retrouvé de support d'évaluation-surveillance".

La directrice reconnaît que la contention "n'existait pas forcément dans tous les dossiers de soins". C'est chose faite dorénavant, et l'établissement a également instauré une fiche de surveillance, qui n'existait pas avant.

Dans le deuxième chapitre, la HAS précisait que "pour les morphiniques, le stockage et la sécurisation du transport en interne ne sont pas toujours assurés".

Le problème a été "totalement levé", a réagi Catherine Pallenchier. Les morphiniques sont maintenant transportés dans des boîtes sécurisées. "Ils sont en outre rangés dans des boîtes bien identifiés, alors qu'avant ils étaient un peu en vrac", a-t-elle reconnu.

La HAS constatait dans le troisième chapitre que "le contenu du chariot [d'urgence] n'est pas adapté à l'urgence vitale".

Ce chariot comprenait tous les médicaments nécessaires, a mis en avant Catherine Pallenchier. Cependant, il s'y trouvait aussi des médicaments "qui n'avaient rien à y faire, comme des antibiothérapies", a-t-elle décrit.

Le chariot a donc été entièrement revu pour se consacrer uniquement à l'urgence. Par ailleurs, sa vérification, qui était auparavant réalisée par un préparateur en pharmacie, est aujourd'hui assurée par un binôme d'aide-soignant et d'infirmier.

L'hôpital d'Is-sur-Tille procède à plusieurs recrutements pour renforcer ses équipes, notamment des cadres de santé mais aussi du personnel non médical.

La prochaine visite de la haute autorité est programmée pour décembre 2025.

Rapport de certification HAS du CH d'Is-sur-Tille

mg/nc/APMnews

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