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CORSE: L'ARS CRÉE UN POSTE DE DÉLÉGUÉ DÉPARTEMENTAL POUR LA CORSE-DU-SUD (MARIE-HÉLÈNE LECENNE)
AJACCIO, 30 juillet 2019 (APMnews) - L'ARS Corse a créé un nouveau poste de délégué départemental pour la Corse-du-Sud pour maintenir une porte d'entrée départementale, en miroir à ce qui existait déjà en Haute-Corse, afin d'aider à décliner sur les 9 territoires de vie corses le projet régional de santé (PRS), a annoncé vendredi sa directrice générale, Marie-Hélène Lecenne, lors d'un entretien à APMnews.
Marie-Hélène Lecenne, qui était directrice de l'autonomie de l'agence régionale de santé (ARS) Auvergne-Rhône-Alpes, a pris la tête de l'ARS le 8 avril, succédant ainsi à Norbert Nabet qui a rejoint Nehs (Nouvelle entreprise humaine en santé, ex-Mutuelle nationale des hospitaliers -MNH) (cf dépêche du 20/03/2019 à 16:03).
APMnews: Qu'avez-vous fait depuis votre arrivée à l'ARS Corse? Quels projets avez-vous engagés?

Cette réorganisation est surtout fondée sur la création d’une direction de la stratégie et de la qualité, pour être en capacité de suivre les réalisations du nouveau PRS et en rendre compte à nos partenaires. C'est Anne Tison, qui était directrice de l'organisation des soins, qui en a pris la tête. Actuellement l'agence procède au recrutement d'un nouveau directeur de l'organisation des soins et d'un nouveau conseiller médical dans ce champ.
J’ai par ailleurs créé un poste de délégué départemental Corse-du-Sud, pour lequel le recrutement est aussi en cours, en miroir à l’organisation de l’agence en Haute-Corse où il existe déjà une délégation départementale. Pour moi, il était important qu'il y ait aussi une porte d’entrée de la Corse-du-Sud. La dimension départementale demeure bien que la Corse soit une région et dispose d’une collectivité qui a un champ de compétence régional. Cela permettra de mieux décliner le schéma régional de santé (SRS) sur les 9 territoires de vie corses qui peuvent présenter des caractéristiques très différentes (littoral, montagne, ruralité...) et d'être mieux à même de répondre à des enjeux d’accessibilité aux soins.
Quelles sont les actions prioritaires du PRS adopté le 19 février et avez-vous des exemples concrets de modifications de l’organisation des soins prévues dans le SRS?
Le 1er objectif du SRS, c'est la construction avec les professionnels et les usagers de projets de santé territoriaux gradués au cours des 5 années du schéma. Cette démarche ascendante vise à élaborer des feuilles de route communes afin qu'à la fois les professionnels, les établissements et les autorités publiques puissent s'engager sur des visions convergentes et mobiliser des ressources ad hoc.
Au coeur de ces projets, il y a la logique de communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS), c'est-à-dire que nous partons du 1er recours à consolider et autour duquel d’autres éléments vont venir en appui ou constituer un niveau 2. Il y a déjà eu une démarche sur la plaine orientale mais c'est celle plus récemment engagée sur le territoire de Corte qui nous sert d'étalon. Il est prévu de finaliser fin septembre la première version d’un plan d’actions qui détaillera aussi la place du centre hospitalier (CH) de Corte-Tattone et de l'hospitalisation à domicile (HAD).
Il y a aussi un objectif sur l'accompagnement des plus fragiles et les principaux points de rupture de 5 parcours prioritaires (personnes âgées, santé des enfants et des adolescents, santé mentale, cancer et diabète). Ces parcours seront déroulés dans chaque territoire de vie. La Corse a un capital de départ très intéressant et solide, autour du dispositif expérimental pour les personnes âgées en risque de perte d'autonomie (Paerpa) en Haute-Corse. Par exemple, l'évaluation de la fragilité des personnes âgées à domicile a été développée, en formant des infirmières libérales selon des référentiels et en lien avec le gérontopole de Toulouse. Nous sommes désormais en situation d’essaimer en Corse-du-Sud et d’avoir à terme une plateforme territoriale d’appui (PTA) régionale.
Le 3e objectif concerne la pertinence des filières de soins et d’accompagnement médico-social, à l’aune de la réforme des autorisations. Dès que nous aurons des éléments plus stabilisés sur cette réforme, il est prévu de créer une fédération régionale de cancérologie et de structurer la filière en 3 niveaux. L'enjeu pour les mois qui viennent, c'est aussi la signature d'une convention entre les 2 groupements hospitaliers de territoire (GHT) et les CHU de Marseille et de Nice, comme niveau de recours.
En matière de troubles du neurodéveloppement (TND), nous devons faire monter en compétence la ligne 1 (pédiatrie, la protection maternelle et infantile -PMI- et santé scolaire). La ligne 2 est constituée de la plateforme TND, gérée par le centre de ressources autisme (CRA) avec une antenne à Bastia et une autre à Ajaccio. Elle vient d'obtenir le label et sera lancée d’ici à la fin de l’année. La filière de réhabilitation psycho-sociale sera organisée autour du CH de Castelluccio à Ajaccio en lien avec un partenaire continental pour favoriser une nouvelle approche sur la manière d'éviter une hospitalisation et sur l'accompagnement à l’issue d’une hospitalisation des personnes avec un handicap psychique.
Sur les maladies neurodégénératives, il nous faut consolider notre offre et nous doter d'une filière, compte tenu du nombre de personnes âgées en Corse et de l'évolution de leur profil.
Un autre objectif porte sur la qualité et la réponse aux situations exceptionnelles, avec un fort enjeu de développement de la culture du signalement. Nous avons aussi des projets sur l'e-santé, avec un financement notamment européen, qui sont positionnés et en voie de validation. Ce seront des piliers du futur groupement régional d'appui au développement de l'e-santé (Grades) qui sera installé à la fin de l’année. Tous les acteurs de santé vont être parties prenantes ainsi que la collectivité et l'ARS. Nous sommes convenus d’un schéma de gouvernance et une convention constitutive est en cours de finalisation.
Enfin, la Corse a plusieurs projets d'expérimentations d'organisations innovantes dans le cadre de l'article 51 [de la loi de financement de la sécurité sociale -LFSS- pour 2018], ce qui permet d'adapter des cadres nationaux aux spécificités locales. "CicaCorse", dispositif pour les plaies complexes mobilisant les infirmières libérales, vient d’être reconnu, en lien avec l'Occitanie.
Le PRS s'est-il inspiré de la mission de l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) sur l'offre de santé en Corse?
Cette mission Igas a été menée pour éclairer l’ARS par rapport au PRS. Son rapport n’a pas été rendu public car il avait une vocation interne. Sur certains sujets, des recommandations de l’Igas ont permis de faire évoluer le projet mais globalement le rapport est venu conforter le PRS et le SRS. Pour nous, c’est vraiment une photographie qui nous sécurise dans la conduite du SRS, un point de départ solide.
Des CPTS sont-elles déjà constituées en Corse ?
La création d'une CPTS est en bonne voie en Balagne en raison de la maturité des acteurs. Sinon des démarches débutent dans plusieurs territoires. Un travail est lancé pour favoriser le travail en interdisciplinarité auprès des équipes de soins primaires, avec des formations. C’est la première brique qui permet de favoriser l’émergence du projet médical de la CPTS. Des projets d'exercice regroupé sont en train d’être instruits et pourraient consolider les CPTS, en collaboration avec les unions régionales des professionnels de santé (URPS) et avec la fédération des centres de santé et des maisons de santé pluriprofessionnelles (MSP). Celle-ci devrait bientôt se transformer en fédération régionale de l’exercice regroupé pour avoir une vision très assouplie et large de ces modes d’exercice.
Une instance régionale de pilotage réunit depuis quelques années la collectivité, l’ARS et la préfecture de région, ce qui donne une vision tripartite. C'était initialement sur le secteur libéral mais au fil du temps on y a adjoint les projets territoriaux, par exemple sur l'e-santé. Il y a une antériorité à la manière de penser ensemble l’offre de santé de 1er niveau dans les territoires qui est déjà bien ancrée dans le paysage. Le pilotage de cette instance est revu à l’aune des nouveaux outils et des nouveaux enjeux. Il y a également un gros enjeu de reconnaissance et de valorisation du rôle des usagers.
Certains établissements corses sont-ils déjà identifiés comme pouvant entrer dans le périmètre des futurs hôpitaux de proximité?
En dehors des deux hôpitaux de référence (Bastia et Ajaccio), les quatre autres hôpitaux (Bonifacio, Sartène, Calvi et Corte) ont déjà le statut actuel d'hôpital de proximité. Par rapport au cahier des charges à paraître dans les mois qui viennent pour le nouveau statut, nous pourrons affiner les choses et peut-être compléter leur activité pour être encore plus en conformité avec ce document.
Quelle est la situation des CH de Bastia et Ajaccio ?
Avec le CH de Bastia, nous devons retravailler rapidement une feuille de route pour repasser devant le Copermo [comité interministériel de la performance et de la modernisation de l'offre de soins hospitaliers], afin d'obtenir le soutien de l'Etat pour une deuxième tranche d’investissement. Il faut néanmoins tenir compte du changement de directeur. Pascal Forcioli a eu à coeur de finaliser des éléments avant son départ, par exemple le schéma immobilier, dont une version stabilisée doit être présentée en août. Ensuite, nous allons travailler avec le nouveau directeur qui doit arriver en septembre. L'objectif est d’avoir déjà une première version de la feuille de route à l’automne.
Le CH d’Ajaccio est toujours dans la préparation du déménagement. La modification du permis de construire de l’hélistation (au printemps 2020) a conduit à décaler le déménagement mais la date précise en 2020 n'est pas encore fixée.
Les situations financières des deux établissements restent très tendues en raison de nombreux paramètres et notamment du financement à l’activité de certaines activités ayant un effet de seuil, même si le niveau national a déjà apporté des soutiens à certaines activités.
Comment la Corse a-t-elle été touchée par le mouvement national en cours dans les services d'urgence?
Des mouvements ont été organisés aux CH d'Ajaccio et de Bastia. En réponse, nous avons mis en place plusieurs solutions nouvelles, notamment des renforts estivaux et l'organisation de filières courtes. Dans le cadre d’un "plan urgences été 2019", nous essayons de fluidifier l’aval en faisant sortir les patients plus rapidement du court séjour et ainsi de donner aux urgences la possibilité en interne de faire des admissions en court séjour.
Cela passe par exemple par la création d'hébergements temporaires sans reste à charge pour les patients sur les places disponibles d’établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad). C’est uniquement pour juillet et août et nous en ferons une évaluation. Pour les patients, cet hébergement temporaire en Ehpad, pris en charge pour 8 jours par l’agence, constitue un petit sas encadré médicalement avant le retour à domicile. Tous les Ehpad et tous les établissements de soins de suite et de réadaptation (SSR) ont pour consigne de donner leurs disponibilités au quotidien aux deux CH.
Avez-vous d'autres point de vigilance pour les prochaines années ?
En veille et sécurité sanitaire, nous avons aussi des enjeux en termes de risques émergents vectoriels ou infectieux, spécifiques à la Corse. Nous sommes particulièrement mobilisés sur la lutte antivectorielle, en lien avec la collectivité qui partage avec nous plusieurs compétences.
cb/ab/APMnews
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CORSE: L'ARS CRÉE UN POSTE DE DÉLÉGUÉ DÉPARTEMENTAL POUR LA CORSE-DU-SUD (MARIE-HÉLÈNE LECENNE)
AJACCIO, 30 juillet 2019 (APMnews) - L'ARS Corse a créé un nouveau poste de délégué départemental pour la Corse-du-Sud pour maintenir une porte d'entrée départementale, en miroir à ce qui existait déjà en Haute-Corse, afin d'aider à décliner sur les 9 territoires de vie corses le projet régional de santé (PRS), a annoncé vendredi sa directrice générale, Marie-Hélène Lecenne, lors d'un entretien à APMnews.
Marie-Hélène Lecenne, qui était directrice de l'autonomie de l'agence régionale de santé (ARS) Auvergne-Rhône-Alpes, a pris la tête de l'ARS le 8 avril, succédant ainsi à Norbert Nabet qui a rejoint Nehs (Nouvelle entreprise humaine en santé, ex-Mutuelle nationale des hospitaliers -MNH) (cf dépêche du 20/03/2019 à 16:03).
APMnews: Qu'avez-vous fait depuis votre arrivée à l'ARS Corse? Quels projets avez-vous engagés?

Cette réorganisation est surtout fondée sur la création d’une direction de la stratégie et de la qualité, pour être en capacité de suivre les réalisations du nouveau PRS et en rendre compte à nos partenaires. C'est Anne Tison, qui était directrice de l'organisation des soins, qui en a pris la tête. Actuellement l'agence procède au recrutement d'un nouveau directeur de l'organisation des soins et d'un nouveau conseiller médical dans ce champ.
J’ai par ailleurs créé un poste de délégué départemental Corse-du-Sud, pour lequel le recrutement est aussi en cours, en miroir à l’organisation de l’agence en Haute-Corse où il existe déjà une délégation départementale. Pour moi, il était important qu'il y ait aussi une porte d’entrée de la Corse-du-Sud. La dimension départementale demeure bien que la Corse soit une région et dispose d’une collectivité qui a un champ de compétence régional. Cela permettra de mieux décliner le schéma régional de santé (SRS) sur les 9 territoires de vie corses qui peuvent présenter des caractéristiques très différentes (littoral, montagne, ruralité...) et d'être mieux à même de répondre à des enjeux d’accessibilité aux soins.
Quelles sont les actions prioritaires du PRS adopté le 19 février et avez-vous des exemples concrets de modifications de l’organisation des soins prévues dans le SRS?
Le 1er objectif du SRS, c'est la construction avec les professionnels et les usagers de projets de santé territoriaux gradués au cours des 5 années du schéma. Cette démarche ascendante vise à élaborer des feuilles de route communes afin qu'à la fois les professionnels, les établissements et les autorités publiques puissent s'engager sur des visions convergentes et mobiliser des ressources ad hoc.
Au coeur de ces projets, il y a la logique de communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS), c'est-à-dire que nous partons du 1er recours à consolider et autour duquel d’autres éléments vont venir en appui ou constituer un niveau 2. Il y a déjà eu une démarche sur la plaine orientale mais c'est celle plus récemment engagée sur le territoire de Corte qui nous sert d'étalon. Il est prévu de finaliser fin septembre la première version d’un plan d’actions qui détaillera aussi la place du centre hospitalier (CH) de Corte-Tattone et de l'hospitalisation à domicile (HAD).
Il y a aussi un objectif sur l'accompagnement des plus fragiles et les principaux points de rupture de 5 parcours prioritaires (personnes âgées, santé des enfants et des adolescents, santé mentale, cancer et diabète). Ces parcours seront déroulés dans chaque territoire de vie. La Corse a un capital de départ très intéressant et solide, autour du dispositif expérimental pour les personnes âgées en risque de perte d'autonomie (Paerpa) en Haute-Corse. Par exemple, l'évaluation de la fragilité des personnes âgées à domicile a été développée, en formant des infirmières libérales selon des référentiels et en lien avec le gérontopole de Toulouse. Nous sommes désormais en situation d’essaimer en Corse-du-Sud et d’avoir à terme une plateforme territoriale d’appui (PTA) régionale.
Le 3e objectif concerne la pertinence des filières de soins et d’accompagnement médico-social, à l’aune de la réforme des autorisations. Dès que nous aurons des éléments plus stabilisés sur cette réforme, il est prévu de créer une fédération régionale de cancérologie et de structurer la filière en 3 niveaux. L'enjeu pour les mois qui viennent, c'est aussi la signature d'une convention entre les 2 groupements hospitaliers de territoire (GHT) et les CHU de Marseille et de Nice, comme niveau de recours.
En matière de troubles du neurodéveloppement (TND), nous devons faire monter en compétence la ligne 1 (pédiatrie, la protection maternelle et infantile -PMI- et santé scolaire). La ligne 2 est constituée de la plateforme TND, gérée par le centre de ressources autisme (CRA) avec une antenne à Bastia et une autre à Ajaccio. Elle vient d'obtenir le label et sera lancée d’ici à la fin de l’année. La filière de réhabilitation psycho-sociale sera organisée autour du CH de Castelluccio à Ajaccio en lien avec un partenaire continental pour favoriser une nouvelle approche sur la manière d'éviter une hospitalisation et sur l'accompagnement à l’issue d’une hospitalisation des personnes avec un handicap psychique.
Sur les maladies neurodégénératives, il nous faut consolider notre offre et nous doter d'une filière, compte tenu du nombre de personnes âgées en Corse et de l'évolution de leur profil.
Un autre objectif porte sur la qualité et la réponse aux situations exceptionnelles, avec un fort enjeu de développement de la culture du signalement. Nous avons aussi des projets sur l'e-santé, avec un financement notamment européen, qui sont positionnés et en voie de validation. Ce seront des piliers du futur groupement régional d'appui au développement de l'e-santé (Grades) qui sera installé à la fin de l’année. Tous les acteurs de santé vont être parties prenantes ainsi que la collectivité et l'ARS. Nous sommes convenus d’un schéma de gouvernance et une convention constitutive est en cours de finalisation.
Enfin, la Corse a plusieurs projets d'expérimentations d'organisations innovantes dans le cadre de l'article 51 [de la loi de financement de la sécurité sociale -LFSS- pour 2018], ce qui permet d'adapter des cadres nationaux aux spécificités locales. "CicaCorse", dispositif pour les plaies complexes mobilisant les infirmières libérales, vient d’être reconnu, en lien avec l'Occitanie.
Le PRS s'est-il inspiré de la mission de l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) sur l'offre de santé en Corse?
Cette mission Igas a été menée pour éclairer l’ARS par rapport au PRS. Son rapport n’a pas été rendu public car il avait une vocation interne. Sur certains sujets, des recommandations de l’Igas ont permis de faire évoluer le projet mais globalement le rapport est venu conforter le PRS et le SRS. Pour nous, c’est vraiment une photographie qui nous sécurise dans la conduite du SRS, un point de départ solide.
Des CPTS sont-elles déjà constituées en Corse ?
La création d'une CPTS est en bonne voie en Balagne en raison de la maturité des acteurs. Sinon des démarches débutent dans plusieurs territoires. Un travail est lancé pour favoriser le travail en interdisciplinarité auprès des équipes de soins primaires, avec des formations. C’est la première brique qui permet de favoriser l’émergence du projet médical de la CPTS. Des projets d'exercice regroupé sont en train d’être instruits et pourraient consolider les CPTS, en collaboration avec les unions régionales des professionnels de santé (URPS) et avec la fédération des centres de santé et des maisons de santé pluriprofessionnelles (MSP). Celle-ci devrait bientôt se transformer en fédération régionale de l’exercice regroupé pour avoir une vision très assouplie et large de ces modes d’exercice.
Une instance régionale de pilotage réunit depuis quelques années la collectivité, l’ARS et la préfecture de région, ce qui donne une vision tripartite. C'était initialement sur le secteur libéral mais au fil du temps on y a adjoint les projets territoriaux, par exemple sur l'e-santé. Il y a une antériorité à la manière de penser ensemble l’offre de santé de 1er niveau dans les territoires qui est déjà bien ancrée dans le paysage. Le pilotage de cette instance est revu à l’aune des nouveaux outils et des nouveaux enjeux. Il y a également un gros enjeu de reconnaissance et de valorisation du rôle des usagers.
Certains établissements corses sont-ils déjà identifiés comme pouvant entrer dans le périmètre des futurs hôpitaux de proximité?
En dehors des deux hôpitaux de référence (Bastia et Ajaccio), les quatre autres hôpitaux (Bonifacio, Sartène, Calvi et Corte) ont déjà le statut actuel d'hôpital de proximité. Par rapport au cahier des charges à paraître dans les mois qui viennent pour le nouveau statut, nous pourrons affiner les choses et peut-être compléter leur activité pour être encore plus en conformité avec ce document.
Quelle est la situation des CH de Bastia et Ajaccio ?
Avec le CH de Bastia, nous devons retravailler rapidement une feuille de route pour repasser devant le Copermo [comité interministériel de la performance et de la modernisation de l'offre de soins hospitaliers], afin d'obtenir le soutien de l'Etat pour une deuxième tranche d’investissement. Il faut néanmoins tenir compte du changement de directeur. Pascal Forcioli a eu à coeur de finaliser des éléments avant son départ, par exemple le schéma immobilier, dont une version stabilisée doit être présentée en août. Ensuite, nous allons travailler avec le nouveau directeur qui doit arriver en septembre. L'objectif est d’avoir déjà une première version de la feuille de route à l’automne.
Le CH d’Ajaccio est toujours dans la préparation du déménagement. La modification du permis de construire de l’hélistation (au printemps 2020) a conduit à décaler le déménagement mais la date précise en 2020 n'est pas encore fixée.
Les situations financières des deux établissements restent très tendues en raison de nombreux paramètres et notamment du financement à l’activité de certaines activités ayant un effet de seuil, même si le niveau national a déjà apporté des soutiens à certaines activités.
Comment la Corse a-t-elle été touchée par le mouvement national en cours dans les services d'urgence?
Des mouvements ont été organisés aux CH d'Ajaccio et de Bastia. En réponse, nous avons mis en place plusieurs solutions nouvelles, notamment des renforts estivaux et l'organisation de filières courtes. Dans le cadre d’un "plan urgences été 2019", nous essayons de fluidifier l’aval en faisant sortir les patients plus rapidement du court séjour et ainsi de donner aux urgences la possibilité en interne de faire des admissions en court séjour.
Cela passe par exemple par la création d'hébergements temporaires sans reste à charge pour les patients sur les places disponibles d’établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad). C’est uniquement pour juillet et août et nous en ferons une évaluation. Pour les patients, cet hébergement temporaire en Ehpad, pris en charge pour 8 jours par l’agence, constitue un petit sas encadré médicalement avant le retour à domicile. Tous les Ehpad et tous les établissements de soins de suite et de réadaptation (SSR) ont pour consigne de donner leurs disponibilités au quotidien aux deux CH.
Avez-vous d'autres point de vigilance pour les prochaines années ?
En veille et sécurité sanitaire, nous avons aussi des enjeux en termes de risques émergents vectoriels ou infectieux, spécifiques à la Corse. Nous sommes particulièrement mobilisés sur la lutte antivectorielle, en lien avec la collectivité qui partage avec nous plusieurs compétences.
cb/ab/APMnews