Actualités de l'Urgence - APM

L'établissement "s'est engagé dans une démarche de refonte de son projet médical", à l'instar des autres établissements de la direction commune (CH de La Rochefoucauld, de Ruffec et de Confolens), a exposé le directeur.

Interrogé jeudi par APMnews, l'établissement a précisé que la refonte du projet médical était toujours en cours. Un comité de pilotage a toutefois validé cinq axes pour ce dernier:

• une prise en charge globale et personnalisée des patients pour répondre aux besoins en soins complexes et aux populations vieillissantes
• des collaborations territoriales renforcées pour des parcours patients fluides et inclusifs
• une gouvernance transparente et inclusive visant à renforcer l'attractivité, la qualité, et l'engagement du CH
• un hôpital moderne et à la pointe des évolutions technologiques pour répondre aux besoins actuels et futurs des patients et professionnels
• un hôpital exemplaire et durable, de responsabilité environnementale et sociétale (RSE), au cœur des pratiques de qualité.

La refonte du projet d'établissement, qui comprend celle du projet médical, "concomitamment et en lien avec les autres établissements de la direction commune et en déclinaison du projet médico-soignant partagé [PMSP] du groupement hospitalier de territoire [GHT]", sera effectuée cette année, a souligné le directeur dans son discours.

En matière de projet médical, "il s'agit de savoir comment, sur les cinq années à venir, le CH concilie son rôle de recours départemental, le développement de filière de recherches clinique, à côté de la prise en charge des patients en proximité. C'est un projet ambitieux, qui permettra d'être toujours en phase avec les besoins de santé du territoire", a avancé le directeur.

Le CH espérait initialement présenter un nouveau projet d'établissement avant 2025, rappelle-t-on (cf dépêche du 01/02/2024 à 18:52).

Le directeur a en outre évoqué dans son discours le lancement de nouvelles activités, en particulier en hospitalisation de jour, "qui obligent aujourd'hui à une réflexion profonde pour pouvoir les amplifier".

Il a mentionné la rhumatologie, la chirurgie (membre supérieur), la cardiologie, "avec des équipes étoffées", ou encore la médecine nucléaire et la médecine interne.

"Ces activités sont le signe d'une dynamique très positive en faveur de la proximité", a salué Jean-Rémi Richard.

Poursuite de l'instruction et de la mise en œuvre des projets Ségur en 2025

En outre, le CH prévoit pour 2025:

• la poursuite de l'instruction et de la mise en œuvre des projets d'investissements majeurs Ségur (cf dépêche du 01/02/2024 à 18:52), dont celui des urgences avec la programmation architecturale et fonctionnelle, l'enclenchement du projet de reconstruction de la nouvelle crèche et l'aménagement du bâtiment B10 (centre de santé, UMJP, Pass). L'établissement a précisé à APMnews que ces projets "sont en cours d'instruction" par l'ARS "dans la phase 2 qui consiste notamment à définir la nature et le dimensionnement des différents locaux et activités". Le montant de l'aide dépendra de l'issue de l'instruction.
• la rédaction et la mise en œuvre des lignes directrices de gestion afin de formaliser les modalités de gestion RH du CH
• la préparation de la certification par la Haute autorité de santé (HAS) prévue pour début 2026 pour la partie sanitaire
• l'évaluation externe des Ehpad.

Le directeur a salué le fait que "2024 marque un tournant de l'activité de l'hôpital", car celle-ci "vient enfin de dépasser celle de l'avant-Covid". Interrogé par APMnews, le CH a évoqué une progression de 1,2% de l'activité en médecine, chirurgie et obstétrique (MCO) en 2024.

Le CH a compté 56.000 séjours en 2024, avec une stabilisation de l'hospitalisation complète "après plusieurs années de baisse", mais une hausse de 3% de l'hospitalisation de jour (HDJ) et des séances.

Le nombre de passages aux urgences a augmenté de 2% à 63.000 la même année.

Réduction du déficit structurel du CH en 2024

Le CH "est parvenu à réduire son déficit structurel, par le développement de l'activité et la maîtrise des dépenses" en 2024, a assuré le directeur.

Le déficit structurel, "hors aides" est passé de 12 millions d'euros (M€) en 2023 à 10 M€ en 2024.

Selon Jean-Rémi Richard, cela "place en pourcentage le CH dans la moyenne des établissements de même catégorie, là où nous excellions dans le fait d'être au-dessus". Et de renchérir: "Il faut poursuivre de manière responsable, vigilante et solidaire, car seul l'aménagement continu de marges et manœuvres nous permettra d'investir sur l'avenir."

Le directeur a par ailleurs indiqué que l'établissement avait effectué de "nombreuses opérations de maintenance, d'investissements et de travaux" en 2024, mentionnant:

• l'instruction des projets d'investissements majeurs du Ségur de la santé "s'est poursuivie avec la validation officielle de l'opportunité de la reconstruction des urgences par l'ARS" pour un aboutissement attendu "fin 2029"
• un capacitaire étendu pour les services de médecine gériatrique et hémodialyse et l'augmentation du capacitaire avec plus de lits ouverts "qu'il y a deux ans", même si "en matière de santé publique, tout reste fragile, les tensions sur les lits restent palpables"
• le renouvellement des appareils d'IRM et l'installation d'un troisième scanner au sein du service d'accueil des urgences (SAU)
• des travaux ayant pour objectifs d'améliorer les conditions de travail des professionnels: rénovation du self du personnel, aménagement de l'office du service informatique, ou encore première phase de la rénovation de l'espace formation.

Il a en outre évoqué "deux projets d'ampleur" lancés: une nouvelle blanchisserie pouvant gérer "15 tonnes par jour" avec un aboutissement attendu à octobre 2026 et la construction d'une chaufferie biomasse engagée en 2025 et devant également être terminée en automne 2026.

L'établissement a précisé à APMnews prévoir 8 M€ d'investissements en 2025, contre 7,5 M€ l'année dernière.

En matière de ressources humaines, le directeur a pointé un plus grand nombre d'entrées que de sorties en 2024.

"Le nombre de postes vacants a diminué […], de même que l'absentéisme", a-t-il assuré. Il y a actuellement 10 postes vacants, contre 35 en 2023, a-t-il chiffré, évoquant "des recrutements forts dans les disciplines paramédicales et médicales".

Il y avait 220 médecins en 2023, contre 181 en 2019, 60 internes en 2019 et 90 internes en 2024.

Un nouveau PMSP et des actions déjà engagées

Le nouveau projet médico-soignant partagé du groupement hospitalier de territoire (GHT) de Charente a été "finalisé en octobre 2024".

Questionné par APMnews, le CH a précisé qu'il comporte 11 filières: urgences, médecine, périnatalité, gériatrie, santé mentale, médico-technique (pharmacie, imagerie, hygiène hospitalière, biologie), soins critiques, soins médicaux et de réadaptation (SMR), chirurgie, soins palliatifs et projet de soin territorial.

Pour chacune des filières, ont été identifiés la situation départementale, le maillage territorial, le rappel des projets réalisés au cours du PMSP 2017-2022 et les actions projetées, ainsi que le calendrier afférent en lien avec les préconisations du projet régional de santé (PRS).

Le directeur a mentionné dans son discours "des éléments techniques" déjà mis en place, dont une cellule territoriale d'ordonnancement des parcours patients, la création d'un poste de chasseur de talents médicaux, la création d'un fonds de dotation et le "lancement d'une étude sur les besoins en capacités en gériatrie et la manière de faire face au vieillissement".

Un projet de lutte contre les violences et le harcèlement a été "concerté à l'échelle" du GHT, donnant lieu à la "création d'un dispositif de prévention et de lutte contre les violences entre les agents". Selon le directeur, c'est le "premier de ce type à être porté par un GHT".

Un service interétablissements (en imagerie médicale) a été mis en place en 2024 avec le CH de Ruffec.

jyp/ab/APMnews