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SAINT-MALO (Ille-et-Vilaine), 14 novembre 2024 (APMnews) - Les centres de neuroradiologie interventionnelle (NRI) devraient être au nombre de 54 en 2025 afin d'assurer la prise en charge des accidents vasculaires cérébraux (AVC) par thrombectomie mécanique sur toute la France, selon un état des lieux présenté lors de la Journée nationale des référents et animateurs ARS des filières AVC au congrès de la Société française neurovasculaire (SFNV), mercredi à Saint-Malo.

La thrombectomie mécanique a émergé à la fin des années 2000, faisant évoluer de manière remarquable le traitement des AVC ischémiques à la phase aiguë. Afin de déployer cette nouvelle technique en France, la Société française de neuroradiologie (SFNR) avait formulé des propositions en 2015 (cf dépêche du 22/05/2015 à 15:00) et de nouvelles modalités pour la NRI ont été définies par des décrets publiés début 2022 (cf dépêche du 12/01/2022 à 13:59).

Initialement, la prise en charge des AVC s'appuie sur 140 unités neurovasculaires (UNV) environ et 35 centres historiques de NRI, ces derniers pouvant alors pratiquer la thrombectomie, a rappelé le président de la SFNR, le Pr Hubert Desal du CHU de Nantes.

Dans les décrets, il a été prévu de renforcer en priorité les centres existants, notamment ceux qui sont abrités dans les CHU, parmi lesquels ceux de Martinique et de La Réunion. Ces centres, qui pratiquent l'ensemble des actes de NRI, relèvent de la mention B.

Ceux dit de mention A, qui ne pratiquent que la thrombectomie, ont été créés pour répondre aux besoins dans des bassins de population à distance des centres historiques.

En novembre 2024, neuf centres de mention A étaient ouverts à Annecy, à Bastia, à Bayonne, en Guadeloupe, à Nîmes, à Pau, à Perpignan, à Valenciennes et à Vannes.

Fin octobre, le centre de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais) a réalisé sa première thrombectomie, avec succès, s'est félicité le Pr Desal. Les autres centres qui doivent ouvrir dans les prochains mois sont au CHU d'Orléans et aux CH de Valence et La Rochelle ainsi que dans la région parisienne à Mantes-La-Jolie (Yvelines), Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), à Meaux (Seine-et-Marne), à Pontoise (Val-d'Oise) et au Centre hospitalier Sud Francilien à Corbeil-Essonnes (Essonne).

Avec le centre de Nouméa, qui connaît des difficultés de personnel médical mais se montre volontaire, un total de 54 centres sur l'ensemble de la France devraient assurer la prise en charge de l'AVC par thrombectomie, ce qui serait une "assez bonne couverture" des besoins en supposant que tous les centres fonctionnent 24 heures sur 24, en autonomie.

"Il va falloir un peu de temps encore pour former et stabiliser les équipes", a fait observer le Pr Desal, indiquant que "60 jeunes sont en formation mais on n'est pas sûr de là où ils iront exercer". Avec 25 départs à la retraite tous les 10 ans, il faut s'interroger sur la calibration de la formation.

En dehors du décrochage observé en 2020 avec la pandémie de Covid, l'activité de thrombectomie continue sa progression en France en 2023, de +3,45% par rapport à 2022, soit 7.857 actes déclarés. Mais par rapport à la forte dynamique depuis 2014, "on semble atteindre un plateau", alors qu'il a été estimé que 13.000 cas par an pourraient être traités.

L'analyse de l'activité par centre montre qu'elle est en hausse dans 20 centres mais stagne, voire régresse dans 15 autres. Ces tendances restent encore mal comprises. Elles pourraient être liées à une bonne prise en charge des facteurs de risque vasculaires entraînant moins d'occlusions des grosses artères mais aussi à des effectifs insuffisants dans les établissements, suppose le Pr Desal, interrogé par APMnews.

Le président de la SFNR souhaite que des postes de neuroradiologues soient créés pour la thrombectomie afin d'assurer un égal accès à ce traitement sur l'ensemble du territoire et qu'un nouveau plan AVC voie le jour, réitérant de précédentes demandes de la société savante et de la SFNV (cf dépêche du 15/11/2023 à 16:15 et dépêche du 18/12/2020 à 15:40).

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