Actualités de l'Urgence - APM
AURÉLIEN ROUSSEAU ESPÈRE VOIR 1.000 À 1.500 LITS ROUVRIR DANS LES HÔPITAUX D'ICI LA FIN DE L'ANNÉE
Le ministre était auditionné en préalable à l'examen du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) 2024, aux côtés de la ministre des solidarités et des familles, Aurore Bergé, et du ministre délégué chargé des comptes publics, Thomas Cazenave.
Il a notamment refusé de confirmer devant les députés si le gouvernement entendait relever la franchise de 50 centimes s'appliquant aux médicaments et aux actes paramédicaux ou la participation forfaitaire de 1 euro sur les consultations médicales (cf dépêche du 12/10/2023 à 10:22).
Interrogé par les oppositions sur les difficultés financières de l'hôpital public et le manque d'attractivité des métiers hospitaliers lié au niveau des rémunérations, Aurélien Rousseau a répondu que les mesures du Ségur de la santé et les revalorisations récemment annoncées du travail de nuit produisaient leurs effets.
"Quand on parle de 435 euros mensuels pour une infirmière en fin de carrière qui travaille la nuit, je ne pense pas que ça soit rien du tout", a-t-il considéré.
"Derrière, chaque lit rouvert grâce à ça est une victoire […] aujourd'hui, de très nombreux services ont des postes vacants, non pas pour des raisons budgétaires mais pour des raisons d'attractivité, de démographie médicale", a-t-il poursuivi, avant de rappeler que l'Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP) allait rouvrir 400 lits d'ici la fin de l'année (cf dépêche du 21/09/2023 à 13:44), et qu'il espérait la réouverture de 1.000 à 1.500 lits à l'échelle nationale.
Concernant l'impact de l'inflation sur les finances des établissements de santé, il a assuré être "en train de regarder comment nous pourrons appuyer les établissements pour ne pas les faire basculer dans le rouge".
"Mon combat pour l'hôpital public, c'est la réouverture des lits", a-t-il insisté.
Aux urgences, un automne difficile à venir
Concernant les fermetures des urgences lors de l'été 2023, il a mentionné cinq services "entièrement fermés" cet été sur 680.
"Il est évident que de très nombreux services d'urgence ont été touchés cet été par l'impossibilité de tenir la totalité des lignes de garde, et notamment de tenir la nuit. Mais ma première responsabilité, c'est qu'une personne qui aille se faire soigner à l'hôpital, je sois sûr que la ligne de garde est tenue […], c'est ce qui a été fait avec la régulation par le 15", a-t-il déclaré, réfutant et qualifiant de "honte" le chiffre de 1.500 patients décédés faute d'avoir été pris en charge.
"Je pense que la régulation n'est pas une situation satisfaisante […] mais si on reste dans quelque chose de binaire qui consiste à dire 'soit on a tous les professionnels, soit on ferme', on va aller dans une situation où il y a des hôpitaux où on n’arrivera pas à tenir malgré tous les investissements financiers qu'on pourra mettre", a-t-il jugé.
"On a connu un été difficile, on va connaître un automne qui va être aussi extrêmement difficile, mais non, il n'y a pas d'effondrement du système de soins", a-t-il conclu sur ce point.
Vers une réforme du financement de la dialyse et de la radiothérapie?
Le ministre s'est dit favorable à l'ouverture du chantier du financement de la dialyse et de la radiothérapie, porté par la rapporteure générale de la commission, Stéphanie Rist (Renaissance, Loiret).
"Il s'agit de se demander si certains actes de soins sont sous-financés et d'autres surfinancés, et à ce moment-là, ils deviennent des rentes, et il faut passer sans doute de [la tarification à] l'activité au forfait", lui a-t-il répondu, appuyé par Thomas Cazenave qui a fait valoir la nécessité d'identifier des pistes d'économies pour les années à venir.
Lundi, lors d'un déplacement à Gustave-Roussy à Villejuif (Val-de-Marne), Aurélien Rousseau s'était déjà dit favorable à une meilleure valorisation des protocoles de radiothérapie de courte durée, qui actuellement défavorisent les établissements en termes de financement par rapport aux protocoles traditionnels de durées plus longues, et avait dénoncé les "effets de rente" dont profitent des établissements.
Face aux députés, le ministre de la santé a évoqué un "mouvement de fond" de "financiarisation" du champ sanitaire, notamment en biologie médicale, en radiologie voire en pharmacies d'officine, qui nécessite une "cartographie" afin de faire d'éventuelles économies là où les tarifs sont supérieurs aux coûts.
Aurélien Rousseau a par ailleurs concédé un "retard" sur la modélisation des économies induites par les politiques de prévention. "C'est un chantier qui est devant nous", a-t-il estimé, citant l'exemple de l'immunisation à la bronchiolite via Beyfortus* (nirsévimab, Sanofi et AstraZeneca), dont les effets sont attendus à court terme.
L'expérimentation relative au cannabis thérapeutique sera pérennisée
Concernant l'expérimentation du cannabis thérapeutique prenant fin en 2024, le ministre a engagé le gouvernement a déposer un amendement au PLFSS afin de prolonger l'accès aux bénéficiaires de l'expérimentation et à doter le produit d'un statut ad hoc, pour éventuellement basculer vers un accès compassionnel, faute de perspective d'autorisation de mise sur le marché (AMM).
"Il y aura bien un statut ad hoc pour le cannabis thérapeutique et aucune interruption des traitements pour ceux qui en bénéficient", a-t-il assuré, confirmant ainsi les pistes indiquées en avril par la direction générale de la santé (DGS) (cf dépêche du 25/04/2023 à 17:57).
Aurélien Rousseau s'est montré enclin à ouvrir les chantiers de la généralisation des expérimentations sport-santé introduites au titre de l'article 51 de la loi de financement de la sécurité sociale (LFSS) 2018 et de l'expérimentation des régulateurs infirmiers psychiatriques au Samu, dont il a salué les résultats "remarquables".
bd/ab/APMnews
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AURÉLIEN ROUSSEAU ESPÈRE VOIR 1.000 À 1.500 LITS ROUVRIR DANS LES HÔPITAUX D'ICI LA FIN DE L'ANNÉE
Le ministre était auditionné en préalable à l'examen du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) 2024, aux côtés de la ministre des solidarités et des familles, Aurore Bergé, et du ministre délégué chargé des comptes publics, Thomas Cazenave.
Il a notamment refusé de confirmer devant les députés si le gouvernement entendait relever la franchise de 50 centimes s'appliquant aux médicaments et aux actes paramédicaux ou la participation forfaitaire de 1 euro sur les consultations médicales (cf dépêche du 12/10/2023 à 10:22).
Interrogé par les oppositions sur les difficultés financières de l'hôpital public et le manque d'attractivité des métiers hospitaliers lié au niveau des rémunérations, Aurélien Rousseau a répondu que les mesures du Ségur de la santé et les revalorisations récemment annoncées du travail de nuit produisaient leurs effets.
"Quand on parle de 435 euros mensuels pour une infirmière en fin de carrière qui travaille la nuit, je ne pense pas que ça soit rien du tout", a-t-il considéré.
"Derrière, chaque lit rouvert grâce à ça est une victoire […] aujourd'hui, de très nombreux services ont des postes vacants, non pas pour des raisons budgétaires mais pour des raisons d'attractivité, de démographie médicale", a-t-il poursuivi, avant de rappeler que l'Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP) allait rouvrir 400 lits d'ici la fin de l'année (cf dépêche du 21/09/2023 à 13:44), et qu'il espérait la réouverture de 1.000 à 1.500 lits à l'échelle nationale.
Concernant l'impact de l'inflation sur les finances des établissements de santé, il a assuré être "en train de regarder comment nous pourrons appuyer les établissements pour ne pas les faire basculer dans le rouge".
"Mon combat pour l'hôpital public, c'est la réouverture des lits", a-t-il insisté.
Aux urgences, un automne difficile à venir
Concernant les fermetures des urgences lors de l'été 2023, il a mentionné cinq services "entièrement fermés" cet été sur 680.
"Il est évident que de très nombreux services d'urgence ont été touchés cet été par l'impossibilité de tenir la totalité des lignes de garde, et notamment de tenir la nuit. Mais ma première responsabilité, c'est qu'une personne qui aille se faire soigner à l'hôpital, je sois sûr que la ligne de garde est tenue […], c'est ce qui a été fait avec la régulation par le 15", a-t-il déclaré, réfutant et qualifiant de "honte" le chiffre de 1.500 patients décédés faute d'avoir été pris en charge.
"Je pense que la régulation n'est pas une situation satisfaisante […] mais si on reste dans quelque chose de binaire qui consiste à dire 'soit on a tous les professionnels, soit on ferme', on va aller dans une situation où il y a des hôpitaux où on n’arrivera pas à tenir malgré tous les investissements financiers qu'on pourra mettre", a-t-il jugé.
"On a connu un été difficile, on va connaître un automne qui va être aussi extrêmement difficile, mais non, il n'y a pas d'effondrement du système de soins", a-t-il conclu sur ce point.
Vers une réforme du financement de la dialyse et de la radiothérapie?
Le ministre s'est dit favorable à l'ouverture du chantier du financement de la dialyse et de la radiothérapie, porté par la rapporteure générale de la commission, Stéphanie Rist (Renaissance, Loiret).
"Il s'agit de se demander si certains actes de soins sont sous-financés et d'autres surfinancés, et à ce moment-là, ils deviennent des rentes, et il faut passer sans doute de [la tarification à] l'activité au forfait", lui a-t-il répondu, appuyé par Thomas Cazenave qui a fait valoir la nécessité d'identifier des pistes d'économies pour les années à venir.
Lundi, lors d'un déplacement à Gustave-Roussy à Villejuif (Val-de-Marne), Aurélien Rousseau s'était déjà dit favorable à une meilleure valorisation des protocoles de radiothérapie de courte durée, qui actuellement défavorisent les établissements en termes de financement par rapport aux protocoles traditionnels de durées plus longues, et avait dénoncé les "effets de rente" dont profitent des établissements.
Face aux députés, le ministre de la santé a évoqué un "mouvement de fond" de "financiarisation" du champ sanitaire, notamment en biologie médicale, en radiologie voire en pharmacies d'officine, qui nécessite une "cartographie" afin de faire d'éventuelles économies là où les tarifs sont supérieurs aux coûts.
Aurélien Rousseau a par ailleurs concédé un "retard" sur la modélisation des économies induites par les politiques de prévention. "C'est un chantier qui est devant nous", a-t-il estimé, citant l'exemple de l'immunisation à la bronchiolite via Beyfortus* (nirsévimab, Sanofi et AstraZeneca), dont les effets sont attendus à court terme.
L'expérimentation relative au cannabis thérapeutique sera pérennisée
Concernant l'expérimentation du cannabis thérapeutique prenant fin en 2024, le ministre a engagé le gouvernement a déposer un amendement au PLFSS afin de prolonger l'accès aux bénéficiaires de l'expérimentation et à doter le produit d'un statut ad hoc, pour éventuellement basculer vers un accès compassionnel, faute de perspective d'autorisation de mise sur le marché (AMM).
"Il y aura bien un statut ad hoc pour le cannabis thérapeutique et aucune interruption des traitements pour ceux qui en bénéficient", a-t-il assuré, confirmant ainsi les pistes indiquées en avril par la direction générale de la santé (DGS) (cf dépêche du 25/04/2023 à 17:57).
Aurélien Rousseau s'est montré enclin à ouvrir les chantiers de la généralisation des expérimentations sport-santé introduites au titre de l'article 51 de la loi de financement de la sécurité sociale (LFSS) 2018 et de l'expérimentation des régulateurs infirmiers psychiatriques au Samu, dont il a salué les résultats "remarquables".
bd/ab/APMnews