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09/08 2024
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APRÈS DEUX EXERCICES DÉFICITAIRES, LE CH D'AUXERRE PRÉPARE UN PLAN D'ACTION POUR REDRESSER SA TRAJECTOIRE FINANCIÈRE

(Par Geoffroy LANG)

AUXERRE, 9 août 2024 (APMnews) - Le centre hospitalier (CH) d'Auxerre devrait finaliser d'ici l'automne un plan d'action pour redresser sa trajectoire financière afin de pouvoir lancer une adaptation bâtimentaire indispensable pour s'adopter à la transformation de l'activité hospitalière et "aux enjeux énergétiques des prochaines années", a-t-on appris mercredi lors d'un entretien avec la directrice de l'établissement, Agnès Cornillault.

"Notre gros enjeu, il est financier, puisque Auxerre connaît à nouveau depuis deux ans des exercices déficitaires", a pointé la directrice, lors d'une interview accordée mercredi à APMnews.

Le CH auxerrois a ainsi vu son déficit se creuser de 2,9 millions d'euros (M€) en 2022 à plus de 7 M€ en 2023, tandis que son état prévisionnel des recettes et des dépenses (EPRD) anticipe un déficit de près de 9 M€ en 2024.

Cette situation s'explique pour partie par les surcoûts énergétiques et "Ségur" qui pèsent sur les finances de l'établissement, ainsi que des activités grevées par des difficultés de recrutement médical et des tensions sur les effectifs paramédicaux, qui entraînent des dépenses d'intérim et des heures supplémentaires.

Agnès Cornillault a fait remarquer que cet "enjeu d'amélioration de la trajectoire financière" était valable pour les trois hôpitaux de proximité en direction commune avec Auxerre, les CH de Tonnerre, Avallon et Clamecy, alors que les quatre établissements ont planifié des opérations immobilières majeures:

  • modernisation des services de réanimation et de soins critiques et déménagement du service de soins médicaux et de réadaptation (SMR) sur le site principal à Auxerre
  • regroupement des consultations spécialisées et du centre périnatal de proximité (CPP) et modernisation du service d'urgence à Clamecy
  • optimisation capacitaire pour accompagner le développement de l'activité ambulatoire à Tonnerre
  • reconstruction complète de l'hôpital à Avallon.

Un plan de redressement finalisé à l'automne

Depuis sa prise de fonction fin 2023, la directrice des quatre hôpitaux bourguignons a engagé l'élaboration d'un plan de redressement "bâti en concertation avec la présidence de la CME [commission médicale d'établissement], avec les pôles, en présence des représentants du personnel".

Ce plan d'action, qui comporte déjà 180 mesures, devrait être finalisé à l'automne pour principaux axes l'optimisation des recettes et des moyens, la valorisation de l'activité, optimiser les moyens et développer des activités financières.

Agnès Cornillault a souligné que des actions avaient déjà été engagées notamment sur l'optimisation des recettes -avec un travail de sécurisation de tous les circuits, des actes et des consultations-, et du codage, la maîtrise des coûts, le dialogue médico-économique entre les pôles et la direction des finances, et le développement d'activité.

Alors que le territoire des quatre hôpitaux en direction commune est marqué par un taux de fuite important des patients, elle reste persuadée que ses établissements possèdent une forte marge de progression "si l'on développe des activités et que l'on propose des soins de qualité".

Pour y parvenir, les quatre hôpitaux veulent approfondir leur complémentarité au sein du projet médico-soignant partagé actualisé du groupement hospitalier de territoire (GHT) Sud Yonne Haut Nivernais, qui comprend également le centre hospitalier spécialisé (CHS) de l'Yonne, à Auxerre.

"L'idée première, c'est de maintenir l'offre de soins sur le territoire, sachant qu'il y a de grosses difficultés de démographie médicale, y compris sur le libéral", a synthétisé Agnès Cornillault. "L'objectif, c'est aussi de renforcer, de mieux protocoliser et mieux organiser les parcours patients, au niveau du GHT et de la direction commune."

"A part le service de rééducation, il n'y a que du court séjour à Auxerre", a-t-elle illustré. "Il y a une forme de complémentarité avec Avallon, Clamecy et Tonnerre, qui eux sont des hôpitaux de proximité, avec pour certains des lits de SMR, et pour tous des Ehpad, des lits de médecine, un service d'urgence et un centre périnatal de proximité."

Le GHT se dote d'une "cellule d'appui aux parcours patients"

A la demande de l'agence régionale de santé (ARS), les hôpitaux du GHT ont mis en place une cellule d'ordonnancement commune, rebaptisée "cellule d'appui aux parcours patients": "Ça va dans le sens de tout ce qu'on veut engager par ailleurs, notre idée c'est aussi de travailler très étroitement avec le DAC [dispositif d'appui à la coordination]."

"On a finalisé une convention de coopération entre tous les établissements publics et privés du Sud Yonne et Haut Nivernais, au printemps 2024, sur les différents aspects de la filière gériatrie", a poursuivi la directrice.

Des discussions sont en cours pour déployer des consultations avancées de cardiologie dans les trois hôpitaux de proximité du GHT, à commencer par le CH d'Avallon, ainsi qu'un projet de coopération en imagerie pour assurer du temps de radiologue à Clamecy.

Les hôpitaux d'Auxerre et Sens ont également ouvert une réflexion sur un potentiel rapprochement en sénologie et en cardiologie.

Dans un contexte de manque d'urgentistes, les hôpitaux du GHT Sud Yonne Haut Nivernais parviennent à faire face grâce à la forte solidarité entre les équipes de chaque site, au travers notamment d'une fédération médicale interhospitalière, a salué la directrice. Seul le service d'urgence de Clamecy, qui rencontre le plus de difficultés, a fermé à quelques reprises au cours de l'été.

Le CH d'Auxerre a par ailleurs commencé à déployer son service d'accès aux soins pour réguler les demandes de soins non programmés, en anticipation de la signature de la convention d'association du Samu et des médecins ainsi que d'une opération d'extension bâtimentaire du centre 15 qui sera achevée en décembre.

Une maison médicale de garde ouvrira également ses portes en septembre au sein du service d'urgence hospitalier.



Le CH d'Auxerre en chiffres (2023)

• Effectifs: 1.894 professionnels, dont 223 personnels médicaux et 1.671 personnels non médicaux
• Capacité: 536 lits et places, 419 lits et places en médecine, chirurgie et obstétrique (MCO)
• Budget: 201 M€
• Résultat: -7,2 M€

Activité:

• 45.933 séjours (+2%), dont 20.631 séjours en hospitalisation complète, 6.331 séjours en ambulatoire et 18.971 séances
• 61.010 passages aux urgences
• 8.201 interventions au bloc opératoire
• 1.644 naissances

gl/nc/APMnews

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(Par Geoffroy LANG)

AUXERRE, 9 août 2024 (APMnews) - Le centre hospitalier (CH) d'Auxerre devrait finaliser d'ici l'automne un plan d'action pour redresser sa trajectoire financière afin de pouvoir lancer une adaptation bâtimentaire indispensable pour s'adopter à la transformation de l'activité hospitalière et "aux enjeux énergétiques des prochaines années", a-t-on appris mercredi lors d'un entretien avec la directrice de l'établissement, Agnès Cornillault.

"Notre gros enjeu, il est financier, puisque Auxerre connaît à nouveau depuis deux ans des exercices déficitaires", a pointé la directrice, lors d'une interview accordée mercredi à APMnews.

Le CH auxerrois a ainsi vu son déficit se creuser de 2,9 millions d'euros (M€) en 2022 à plus de 7 M€ en 2023, tandis que son état prévisionnel des recettes et des dépenses (EPRD) anticipe un déficit de près de 9 M€ en 2024.

Cette situation s'explique pour partie par les surcoûts énergétiques et "Ségur" qui pèsent sur les finances de l'établissement, ainsi que des activités grevées par des difficultés de recrutement médical et des tensions sur les effectifs paramédicaux, qui entraînent des dépenses d'intérim et des heures supplémentaires.

Agnès Cornillault a fait remarquer que cet "enjeu d'amélioration de la trajectoire financière" était valable pour les trois hôpitaux de proximité en direction commune avec Auxerre, les CH de Tonnerre, Avallon et Clamecy, alors que les quatre établissements ont planifié des opérations immobilières majeures:

  • modernisation des services de réanimation et de soins critiques et déménagement du service de soins médicaux et de réadaptation (SMR) sur le site principal à Auxerre
  • regroupement des consultations spécialisées et du centre périnatal de proximité (CPP) et modernisation du service d'urgence à Clamecy
  • optimisation capacitaire pour accompagner le développement de l'activité ambulatoire à Tonnerre
  • reconstruction complète de l'hôpital à Avallon.

Un plan de redressement finalisé à l'automne

Depuis sa prise de fonction fin 2023, la directrice des quatre hôpitaux bourguignons a engagé l'élaboration d'un plan de redressement "bâti en concertation avec la présidence de la CME [commission médicale d'établissement], avec les pôles, en présence des représentants du personnel".

Ce plan d'action, qui comporte déjà 180 mesures, devrait être finalisé à l'automne pour principaux axes l'optimisation des recettes et des moyens, la valorisation de l'activité, optimiser les moyens et développer des activités financières.

Agnès Cornillault a souligné que des actions avaient déjà été engagées notamment sur l'optimisation des recettes -avec un travail de sécurisation de tous les circuits, des actes et des consultations-, et du codage, la maîtrise des coûts, le dialogue médico-économique entre les pôles et la direction des finances, et le développement d'activité.

Alors que le territoire des quatre hôpitaux en direction commune est marqué par un taux de fuite important des patients, elle reste persuadée que ses établissements possèdent une forte marge de progression "si l'on développe des activités et que l'on propose des soins de qualité".

Pour y parvenir, les quatre hôpitaux veulent approfondir leur complémentarité au sein du projet médico-soignant partagé actualisé du groupement hospitalier de territoire (GHT) Sud Yonne Haut Nivernais, qui comprend également le centre hospitalier spécialisé (CHS) de l'Yonne, à Auxerre.

"L'idée première, c'est de maintenir l'offre de soins sur le territoire, sachant qu'il y a de grosses difficultés de démographie médicale, y compris sur le libéral", a synthétisé Agnès Cornillault. "L'objectif, c'est aussi de renforcer, de mieux protocoliser et mieux organiser les parcours patients, au niveau du GHT et de la direction commune."

"A part le service de rééducation, il n'y a que du court séjour à Auxerre", a-t-elle illustré. "Il y a une forme de complémentarité avec Avallon, Clamecy et Tonnerre, qui eux sont des hôpitaux de proximité, avec pour certains des lits de SMR, et pour tous des Ehpad, des lits de médecine, un service d'urgence et un centre périnatal de proximité."

Le GHT se dote d'une "cellule d'appui aux parcours patients"

A la demande de l'agence régionale de santé (ARS), les hôpitaux du GHT ont mis en place une cellule d'ordonnancement commune, rebaptisée "cellule d'appui aux parcours patients": "Ça va dans le sens de tout ce qu'on veut engager par ailleurs, notre idée c'est aussi de travailler très étroitement avec le DAC [dispositif d'appui à la coordination]."

"On a finalisé une convention de coopération entre tous les établissements publics et privés du Sud Yonne et Haut Nivernais, au printemps 2024, sur les différents aspects de la filière gériatrie", a poursuivi la directrice.

Des discussions sont en cours pour déployer des consultations avancées de cardiologie dans les trois hôpitaux de proximité du GHT, à commencer par le CH d'Avallon, ainsi qu'un projet de coopération en imagerie pour assurer du temps de radiologue à Clamecy.

Les hôpitaux d'Auxerre et Sens ont également ouvert une réflexion sur un potentiel rapprochement en sénologie et en cardiologie.

Dans un contexte de manque d'urgentistes, les hôpitaux du GHT Sud Yonne Haut Nivernais parviennent à faire face grâce à la forte solidarité entre les équipes de chaque site, au travers notamment d'une fédération médicale interhospitalière, a salué la directrice. Seul le service d'urgence de Clamecy, qui rencontre le plus de difficultés, a fermé à quelques reprises au cours de l'été.

Le CH d'Auxerre a par ailleurs commencé à déployer son service d'accès aux soins pour réguler les demandes de soins non programmés, en anticipation de la signature de la convention d'association du Samu et des médecins ainsi que d'une opération d'extension bâtimentaire du centre 15 qui sera achevée en décembre.

Une maison médicale de garde ouvrira également ses portes en septembre au sein du service d'urgence hospitalier.



Le CH d'Auxerre en chiffres (2023)

• Effectifs: 1.894 professionnels, dont 223 personnels médicaux et 1.671 personnels non médicaux
• Capacité: 536 lits et places, 419 lits et places en médecine, chirurgie et obstétrique (MCO)
• Budget: 201 M€
• Résultat: -7,2 M€

Activité:

• 45.933 séjours (+2%), dont 20.631 séjours en hospitalisation complète, 6.331 séjours en ambulatoire et 18.971 séances
• 61.010 passages aux urgences
• 8.201 interventions au bloc opératoire
• 1.644 naissances

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