Actualités de l'Urgence - APM

APPEL À LA RÉSERVE SANITAIRE ET DÉPROGRAMMATIONS EN RÉPONSE À LA CRISE DES URGENCES DU CH DE NEVERS
Les difficultés aux urgences du Chan ne sont pas nouvelles, mais elles se sont aggravées depuis fin 2024. L'établissement a d'abord été fragilisé par l'épidémie de grippe, le poussant à déclencher son plan blanc début janvier (cf dépêche du 08/01/2025 à 19:10).
Contactée vendredi, l'agence régionale de santé (ARS) Bourgogne-Franche-Comté a évoqué une situation "particulièrement tendue durant la période des fêtes de fin d'année", notamment en raison d'un service très largement en sous-effectifs, avec "quatre médecins titulaires pour 22 postes".
En conséquence, "il y a 30 à 40 patients sur des brancards-portes depuis plusieurs semaines", a assuré David Boucher, le secrétaire CFDT de l'hôpital nivernais, joint jeudi. Ce dernier a décrit des équipes paramédicales "qui n'en peuvent plus" face à cette situation "intenable".
Afin de protester contre la dégradation de leurs conditions de travail et de la qualité de prise en charge des patients, une trentaine d'infirmiers se sont ainsi mis en arrêt de travail début février, compliquant grandement le fonctionnement du service.
En réponse, la direction du CH a demandé à l'ARS de faire appel à la réserve sanitaire. Trois renforts sont prévus: six infirmiers du lundi 17 au vendredi 28 février; trois du lundi 3 au vendredi 14 mars et six du lundi 17 au vendredi 28 mars, a fait savoir l'ARS, qui finance le dispositif.
L'agence a également mis en place une "bourse aux infirmiers" sur la région pour venir en appui des équipes de l'établissement. "A ce jour, une cinquantaine a contacté l'établissement et une quinzaine est déjà intervenue dans la structure", a-t-elle poursuivi.
De son côté, le Chan a annoncé dans un communiqué du 10 février la "déprogrammation de toutes les activités non urgentes pour libérer des lits et apporter un renfort au service des urgences". Par ailleurs, "un accès restreint au service d'accueil des urgences (SAU)-Smur du Chan a été décidé avec une demande d'appel préalable au centre 15", est-il souligné.
L'établissement coopère également de manière "étroite et permanente" avec les établissements partenaires du groupement hospitalier de territoire de la Nièvre (GHT 58), dont le Chan est établissement support, le CHU de Dijon et l'ARS.
Pour David Boucher, avec la régulation et les arrêts de travail, "la réserve sanitaire est presque arrivée dans un service vide". Le syndicaliste a fait valoir que "le point crucial, ce sont les déprogrammations", estimant que tous les services n'avaient pas encore pris part à cet effort collectif. "Le mois de mars s'annonce pire que ceux de janvier et février", a-t-il alerté.
Se disant "parfaitement conscient" des difficultés rencontrées aux urgences, le directeur du Chan, Florent Foucard, a mis en avant son engagement, ainsi que celui des responsables médicaux et soignants, pour trouver des solutions durables.
"Une mobilisation institutionnelle et territoriale est en cours pour répondre à cette situation, afin d'assurer au mieux la réponse aux besoins de santé de la population et soutenir nos équipes", a-t-il noté, cité dans le communiqué.
Selon l'ARS, la direction de l'hôpital finalise actuellement un plan d'action, à court, moyen et long termes "pour améliorer l'organisation et le fonctionnement des urgences du GHT 58". Ce plan devrait être présenté "prochainement" aux instances et aux partenaires concernés.
"Ce plan d'action, porté par le Chan, sera accompagné par une mission d'appui opérationnelle, financée par l'ARS", a complété l'ARS.
mg/ab/APMnews
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APPEL À LA RÉSERVE SANITAIRE ET DÉPROGRAMMATIONS EN RÉPONSE À LA CRISE DES URGENCES DU CH DE NEVERS
Les difficultés aux urgences du Chan ne sont pas nouvelles, mais elles se sont aggravées depuis fin 2024. L'établissement a d'abord été fragilisé par l'épidémie de grippe, le poussant à déclencher son plan blanc début janvier (cf dépêche du 08/01/2025 à 19:10).
Contactée vendredi, l'agence régionale de santé (ARS) Bourgogne-Franche-Comté a évoqué une situation "particulièrement tendue durant la période des fêtes de fin d'année", notamment en raison d'un service très largement en sous-effectifs, avec "quatre médecins titulaires pour 22 postes".
En conséquence, "il y a 30 à 40 patients sur des brancards-portes depuis plusieurs semaines", a assuré David Boucher, le secrétaire CFDT de l'hôpital nivernais, joint jeudi. Ce dernier a décrit des équipes paramédicales "qui n'en peuvent plus" face à cette situation "intenable".
Afin de protester contre la dégradation de leurs conditions de travail et de la qualité de prise en charge des patients, une trentaine d'infirmiers se sont ainsi mis en arrêt de travail début février, compliquant grandement le fonctionnement du service.
En réponse, la direction du CH a demandé à l'ARS de faire appel à la réserve sanitaire. Trois renforts sont prévus: six infirmiers du lundi 17 au vendredi 28 février; trois du lundi 3 au vendredi 14 mars et six du lundi 17 au vendredi 28 mars, a fait savoir l'ARS, qui finance le dispositif.
L'agence a également mis en place une "bourse aux infirmiers" sur la région pour venir en appui des équipes de l'établissement. "A ce jour, une cinquantaine a contacté l'établissement et une quinzaine est déjà intervenue dans la structure", a-t-elle poursuivi.
De son côté, le Chan a annoncé dans un communiqué du 10 février la "déprogrammation de toutes les activités non urgentes pour libérer des lits et apporter un renfort au service des urgences". Par ailleurs, "un accès restreint au service d'accueil des urgences (SAU)-Smur du Chan a été décidé avec une demande d'appel préalable au centre 15", est-il souligné.
L'établissement coopère également de manière "étroite et permanente" avec les établissements partenaires du groupement hospitalier de territoire de la Nièvre (GHT 58), dont le Chan est établissement support, le CHU de Dijon et l'ARS.
Pour David Boucher, avec la régulation et les arrêts de travail, "la réserve sanitaire est presque arrivée dans un service vide". Le syndicaliste a fait valoir que "le point crucial, ce sont les déprogrammations", estimant que tous les services n'avaient pas encore pris part à cet effort collectif. "Le mois de mars s'annonce pire que ceux de janvier et février", a-t-il alerté.
Se disant "parfaitement conscient" des difficultés rencontrées aux urgences, le directeur du Chan, Florent Foucard, a mis en avant son engagement, ainsi que celui des responsables médicaux et soignants, pour trouver des solutions durables.
"Une mobilisation institutionnelle et territoriale est en cours pour répondre à cette situation, afin d'assurer au mieux la réponse aux besoins de santé de la population et soutenir nos équipes", a-t-il noté, cité dans le communiqué.
Selon l'ARS, la direction de l'hôpital finalise actuellement un plan d'action, à court, moyen et long termes "pour améliorer l'organisation et le fonctionnement des urgences du GHT 58". Ce plan devrait être présenté "prochainement" aux instances et aux partenaires concernés.
"Ce plan d'action, porté par le Chan, sera accompagné par une mission d'appui opérationnelle, financée par l'ARS", a complété l'ARS.
mg/ab/APMnews